Les gros cons du Petit Futé

Paru le 23 avril 2009 sur quadruppani.blogspot.com

Par quadruppani

Pour rendre service à des amis étrangers, j'ai un jour acheté un Petit Fûté de Paris, un guide pour voyageurs pauvres ou radins, et j'avais été frappé par le fait qu'ils signalaient obsessionellement la présence, ou pas, de télévisions dans les chambres des hôtels pouraves qu'ils recommandaient. Comme si la principale préoccupation d'un désargenté qui fait l'effort de venir à Paris, c'était de regarder la téloche. Je comprends maintenant que pour les gens qui font ces guides de merde, c'est la télé qui doit assurer le contact principal avec la réalité.

Un correspondant me signale la rubrique "Tarnac" dan Le petit fûté Corrèze 2009. A propos de ce "petit et calme village, en apparence, de 350 habitants", ils signalent l'église du XIIe et autres beautés mais le "en apparence" annonce la suite: "C'est ici que le 11 novembre 2008 furent arrêtés dans une opération policère de grande ampleur (150 policiers et gendarmes) un groupe de personnes vivant en communauté, élevant des chèvres, impliquées dans les sabotages des voies de la SNCF. L'épicier, patron de la station service faisant partie du lot à la grande surprise et déception des villageois..."

Ou ce sont des imbéciles qui, effectivement, ne croient que ce que raconte la télé, ou ce sont des malfaisants qui ont pris leur renseignement auprès du châtelain par ailleurs éditorialiste au Figaro, ce qui les a poussé à ignorer ce que n'importe quel lecteur de journaux sait, à savoir qu'une grande partie de la population s'est solidarisée avec les interpellés.

En tous les cas, une conclusion s'impose: si vous croisez un Petit Fûté, n'oubliez pas que c'est un porte parole de Michèle Alliot-Marie. Pour respirer un peu, ci-dessus la photo d'un graffiti apparu sur un bâtiment de la gare en plein bourg d'Eymoutiers, dans la Haute Vienne.