tag:blogger.com,1999:blog-56693397802690426532024-03-13T15:01:23.783+01:00ultrahumandignityDémonteurs en Ultrarnaque issue de la mouvance visible monarko-monotone.supahumandignityhttp://www.blogger.com/profile/06188967521332082335noreply@blogger.comBlogger347125tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-47983896417326493032012-10-24T20:02:00.001+02:002012-11-20T15:07:15.534+01:00RÉVÉLATIONS... sur soutien11novembre.org<div>
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<div class="chapo">
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-DlKJyWLeK5I/UIgwObBqaRI/AAAAAAAAAfE/PP-C9wnVCXk/s1600/00625694-photo-carte-bleue.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/-DlKJyWLeK5I/UIgwObBqaRI/AAAAAAAAAfE/PP-C9wnVCXk/s1600/00625694-photo-carte-bleue.jpg" /></a></div>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: small;"> <span style="font-size: small;"> </span>Comme chacun aura pu le lire ces dernières 24H, un nouvel élément du dossier vient une fois de plus balayer la version policière. Jusqu’ici, nous avions été habitué à ce que chaque nouvelle révélation sur les faux de la SDAT soit suivi (ou tout juste précédé) par un contre-feu plus ou moins misérable. Cela ne semble pas être le cas cette fois-ci (mais nous mettrons plus cela sur le compte de l’épuisement que du fair-play). A peine avons nous eu droit à de médiocres baragouinages policiers parus sur le site du nouvel obs 1h30 avant la publication du Canard Enchaîné. Autant y répondre.</span></blockquote>
</div>
<blockquote>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<br />
<span style="font-size: small;"><i>Pourquoi Yldune Lévy ne s’est pas servi de ce retrait d’argent pour démonter la version plicière dès le 1er Jour de GAV ? (...)</i></span></blockquote>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-size: large;">LISEZ </span><span style="font-size: large;"><a href="http://www.soutien11novembre.org/spip.php?article577">Révélations</a><span style="font-size: large;"> SUR</span> <a href="http://www.soutien11novembre.org/">www.soutien11novembre.org</a></span></i><br />
<br />
<br /></div>
</div>
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</div>
UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-1461023596258019942012-04-15T17:57:00.005+02:002012-04-15T18:19:06.180+02:00RETOUR... sur soutien11novembre.org<div><br />
<br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-WfuiOnAJkNE/T4rpjNnQz8I/AAAAAAAAAe0/mDvPIpY0aWE/s1600/Omar%27s+Lomo+Photo+Effect+copy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="173" src="http://2.bp.blogspot.com/-WfuiOnAJkNE/T4rpjNnQz8I/AAAAAAAAAe0/mDvPIpY0aWE/s320/Omar%27s+Lomo+Photo+Effect+copy.jpg" width="320" /></a></div><br />
<br />
<br />
<b>Message envoyé par <a href="http://soutien11novembre.org/">soutien11novembre.org</a></b><br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">Bonjour,</blockquote><blockquote class="tr_bq">Après de longs mois de veille, <a href="http://soutien11novembre.org/">le site du comité de soutien de Tarnac</a> (<a href="http://soutien11novembre.org/">http://soutien11novembre.org</a>) va reprendre une activité régulière. Il y a eu, ces dernières semaines, de nombreux évènements qui auraient nécessité de notre part commentaires ou éclaircissements; du livre de David Dufresne au procès d’Adlène Hicheur, des dernières rafles anti-terroristes aux mails de mr Fragnoli à la presse, etc.<br />
<br />
Nous revenons donc aux affaires et le site sera désormais très régulièrement alimenté. Vous pouvez dès à présent y lire <a href="http://soutien11novembre.org/spip.php?article571">la lettre de notre ami forgeron</a> qui aura précipité la chute du juge Fragnoli (2), ainsi qu'<a href="http://soutien11novembre.org/spip.php?article572">une réaction d'un inculpé</a> quant à ce désaisissement (3).<br />
<br />
Nous sommes toujours 10 mis en examens pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et nous comptons toujours user de ce privilège pour pourrir la vie de ceux qui un jour, ont eu la mauvaise idée de nous sortir du lit cagoulés. Nous comptons plus que jamais finir cette histoire en beauté.<br />
<br />
Aussi, vous pouvez désormais nous suivre sur twitter : <a href="https://twitter.com/#%21/soutientarnac">https://twitter.com/#!/soutientarnac</a><br />
<br />
A tout de suite.</blockquote><blockquote class="tr_bq"><span style="font-size: x-small;">(1) <a href="http://soutien11novembre.org/">http://soutien11novembre.org</a></span><br />
<span style="font-size: x-small;">(2) <a href="http://soutien11novembre.org/spip.php?article571">http://soutien11novembre.org/spip.php?article571</a></span><br />
<span style="font-size: x-small;">(3) <a href="http://soutien11novembre.org/spip.php?article572">http://soutien11novembre.org/spip.php?article572</a></span></blockquote><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-L9y-R8WiUdA/T4rvoe7rvmI/AAAAAAAAAe8/_caLXdteTQg/s1600/logo-grand-jeu-concours.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-L9y-R8WiUdA/T4rvoe7rvmI/AAAAAAAAAe8/_caLXdteTQg/s1600/logo-grand-jeu-concours.jpg" /></a></div><br />
<div style="text-align: center;"><blockquote class="tr_bq">+ <a href="http://www.blogger.com/goog_1040055166">LE GRAND JEU CONCOURS</a> : <br />
<br />
<b>les renseignements généraux de la préfecture de police de Paris sont-ils des faussaires?</b> </blockquote><blockquote class="tr_bq"><span style="font-size: x-small;">Réglement, conditions et la liste des prix à gagner sont déjà disponibles sur </span><span style="font-size: x-small;"><a href="http://soutien11novembre.org/">http://soutien11novembre.org</a></span></blockquote></div><div><br />
<br />
</div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-5840520549360756292012-04-05T10:30:00.002+02:002012-04-05T10:30:59.197+02:00Affaire de Tarnac : les étranges écoutes posées par France Télécom<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-0oVGuO-bE8o/T31WZYIpYPI/AAAAAAAAAOw/b91U9AL10VU/s1600/a6_standard_telephonique.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="239" src="http://1.bp.blogspot.com/-0oVGuO-bE8o/T31WZYIpYPI/AAAAAAAAAOw/b91U9AL10VU/s320/a6_standard_telephonique.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
</div>
<br />
<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
<span style="font-size: small;"><b>[article paru sur le <a href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/04/04/pinces-crocodile-et-fils-de-derivation-les-etranges-ecoutes-posees-par-france-telecom_1680218_3224.html">Monde.fr</a> le 4 avril 2012]</b></span></div>
<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: left;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<br />
<div class="txt15_140" itemprop="articleBody" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
<span style="font-size: small;">Il a soufflé comme un vent de panique, le 4 avril 2008, chez France
Télécom. En cause, les "bretelles" d'écoutes posées le 25 mars sur la
ligne de l'épicerie de Tarnac (Corrèze) et découvertes par un technicien
dans le central téléphonique du village. Selon les informations du <em>Monde</em>, l'enquête menée par la police judiciaire de Limoges a permis d'établir que l'ordre de placer l'épicerie sur écoutes est venu directement d'un service de la direction générale du groupe France Télécom.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Il s'agit d'un des services chargés de gérer les demandes d'interceptions administratives des services<em>"atteinte au secret des correspondances"</em> et <em>"atteinte à l'intimité de la vie privée"</em> à la suite d'une plainte des gérants du magasin.
de renseignement. Et c'est un technicien de l'opérateur qui avait posé
le dispositif, très artisanal : l'équivalent de pinces crocodile, et
deux fils qui dérivent de la ligne. Les policiers ont fait ces
découvertes dans le cadre de l'information judiciaire ouverte par la
juge d'instruction de Brive-la-Gaillarde, Cécile Lasfargues, le 3
janvier 2012, pour </span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Le donneur d'ordre ? Les services de renseignement qui suivaient
alors avec attention ces jeunes gens qu'ils rangeaient dans la mouvance <em>"anarcho-autonome"</em>,
huit mois avant leur interpellation. Un spécialiste des écoutes chez
France Télécom s'étonne toutefois de l'aspect rudimentaire du
dispositif, posé, de surcroît, de travers : il a été découvert à la
suite d'interférences sur la ligne.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">La juge va maintenant devoir remonter
le fil qui va de l'avis de la Commission nationale de contrôle des
interceptions de sécurité (CNCIS), à la signature, obligatoire, du
cabinet du premier ministre, François Fillon, puis au groupement
interministériel de contrôle (GIC) qui a le monopole du contrôle des
interceptions administratives. <em>"La CNCIS a une interprétation restrictive de la notion de terrorisme</em>, assure M<sup>e</sup> William Bourdon, avocat des gérants du magasin. <em>On a du mal à se convaincre qu'elle ait autorisé sur ce motif."</em> A l'époque, Julien Coupat,
considéré par les policiers comme le leader du groupe, et sa compagne,
Yildune Lévy, ont bien été signalés par le FBI américain aux services
français, après un passage de frontière illégal et une participation à
une réunion anarchiste à New York, en janvier 2008, mais ils n'ont, juridiquement, aucun rôle dans l'épicerie.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><strong>PARANOÏA</strong></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Lorsque ces écoutes sont posées, on est assez loin du déferlement
médiatique de l'"affaire de Tarnac" : neuf personnes interpellées devant
les caméras, le 11 novembre 2008, puis mises en examen pour <em>"association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste"</em>. Elles sont notamment soupçonnées d'avoir posé, en octobre et novembre 2008, des crochets métalliques sur des caténaires pour désorganiser les lignes de la SNCF.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">En mars 2008, les jeunes gens, installés à Tarnac depuis le début des
années 2000, s'occupent d'une épicerie-bar-restaurant et d'une ferme.
Et la fiche de mission de Gilles C., technicien de France Télécom à
Ussel, indique un simple dérangement, le 4 avril : depuis le 25 mars, le
terminal de carte bancaire de l'épicerie de Tarnac, qui passe par la
ligne téléphonique, ne parvient plus à transmettre. D'ailleurs, Gilles C. n'hésite pas à demander à l'un des gérants de l'accompagner dans le central téléphonique avec la machine à carte bancaire pour faire des essais. C'est interdit par le règlement, mais, après tout, si cela permet d'aller plus vite, quel est le mal ?</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Pas de chance, le technicien découvre les deux fils qui dérivent de la ligne. <em>"J'ai tout de suite compris qu'il ne s'agissait pas d'un simple piratage privé de téléphone mais de quelque chose de louche"</em>, a-t-il précisé aux enquêteurs. C'est toute sa mission qui déraille alors. Son chef lui demande d'enlever le dispositif et il quitte précipitamment Tarnac pour Ussel. Il laisse derrière lui d'autres branchements suspects.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Mais il n'a <em>"pas fait dix kilomètres"</em> que son responsable le rappelle : Paris est alerté et va l'appeler. Quelques minutes plus tard, un responsable des écoutes lui demande de raconter
son histoire. Le lendemain, il est convoqué à la direction régionale, à
Bordeaux. Interrogé, il fait un rapport. Jusqu'ici, tout va bien. Mais
ça ne dure pas : la journée se termine par une mise à pied, à peine
vingt-quatre heures après l'incident. Voilà pour le technicien Gilles
C., qui finira par hériter d'un blâme et refuse depuis de parler de l'affaire.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Son responsable, Pascal C., a également eu les oreilles qui chauffent. Dès le premier coup de fil, il a <em>"immédiatement pensé" </em>à
une interception téléphonique, a-t-il confié aux policiers lors de son
audition, à l'automne 2011. Il appelle l'un des techniciens habilité à
en poser. Celui-ci lui confie qu'<em>"il en avait bien réalisé trois"</em>.
Il retrouve d'ailleurs la trace de l'intervention dans l'application
informatique, à la date du 25 mars. Il remonte la piste jusqu'à la
direction générale, à Paris. Son interlocuteur parisien n'apprécie pas.
Il parle <em>"affaire sensible"</em>, <em>"sécurité nationale"</em>. Les techniciens limousins ont mis les pieds dans le plat.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Quelques mois plus tard, l'"affaire" de Tarnac a éclaté. Nous sommes
en 2009. Tous les mis en examen sont libres, à l'exception de Julien
Coupat. Deux des jeunes filles, de retour de trois semaines de détention
provisoire, décident de se pencher sur l'incident, qui prend maintenant une autre couleur. Leur but : récupérer le bordereau d'intervention du 4 avril 2008.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Mais il règne dans l'équipe de techniciens de France Télécom une
certaine paranoïa. Ils ont peur, craignent d'être suivis. Il y a Benoît
D., qui accepte de parler,
mais loin de ses bureaux. A la jeune femme, il assure que tout a été
effacé des bases de données... jusqu'à la date du 9 août 2008, ouverture
officielle d'une écoute dans le cadre de la procédure judiciaire. Puis,
il se ferme. Un dernier technicien lâche le morceau : leur direction, à
Limoges, leur a interdit de parler. La petite enquête tourne court. Il faudra attendre deux ans pour que les policiers prennent le relais.</span><br />
<br />
</div>
<div class="auteur txt12_120" itemprop="author" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">
<span style="font-size: small;">Laurent Borredon</span></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-90346461975834591012012-03-17T16:39:00.019+01:002012-03-17T18:12:41.391+01:00CONTRE EXULTATION<div><br /><br /></div><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 220px;" src="http://3.bp.blogspot.com/-hNejPXWB3RE/T2S7SJ58TTI/AAAAAAAAAeg/Q8jaLY8bLuo/s320/vampyr-dreyer-04-g.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5720903347238358322" border="0" /><br /><span style="font-size:130%;"><br /></span><span style="font-weight:bold;font-size:130%;" ><a href="http://www.liberation.fr/societe/01012396323-quand-le-juge-de-tarnac-interloque">Quand le juge de Tarnac interloque</a></span><br />Article publié le 16/03/12 sur <a href="http://www.liberation.fr/societe/01012396323-quand-le-juge-de-tarnac-interloque">liberation.fr</a>, par Patricia Tourancheau<br /><br /><blockquote>Les frasques du juge antiterroriste Thierry Fragnoli, qui instruit à la hussarde le dossier dit de Tarnac, vont-elles entraîner son dessaisissement ? <em>Libération</em> a appris que les avocats de Julien Coupat, mis en examen pour «organisation d’une association de malfaiteurs terroristes», déposent aujourd’hui une «requête en récusation», auprès du premier président de la cour d’appel de Paris, contre Thierry Fragnoli. Des <em>«propos subjectifs»</em> qu’il a tenus à des journalistes trahiraient un <em>«parti pris en faveur de la culpabilité».</em><p></p><p>Le dernier épisode désopilant du magistrat, révélé mercredi par le <em>Canard enchaîné,</em> vient <em>«conforter»</em> à leurs yeux le côté va-t-en-guerre et revanchard du juge contre les mis en examen. Fragnoli a envoyé un mail à des journalistes, depuis son adresse professionnelle, pour couper l’herbe sous le pied du <em>Canard</em> qui venait de l’appeler au sujet d’une sacoche bourrée de documents confidentiels oubliée par un des enquêteurs lors d’une perquisition. Le 23 février, à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen, le juge a débarqué avec une trentaine de policiers de l’antiterrorisme (SDAT) chez un forgeron suspecté d’avoir fabriqué les crochets ayant servi à saboter une ligne TGV fin 2008. Charles R. a été embarqué en garde à vue (puis relâché sans mise en examen), mais ses proches ont récupéré une sacoche avec les noms et numéros de portable des enquêteurs, les photos et adresses en Normandie de personnes surveillées, et un PV de garde à vue en blanc estampillé par la SDAT, pas du tout réglementaire.</p><p><span style="font-size:130%;"><strong>«Durite».</strong></span> Après le coup de fil du <em>Canard</em> lundi, le juge Fragnoli s’est empressé d’alerter par écrit certains journalistes moins corrosifs du <em>Nouvel Observateur,</em> de <em>l’Express</em> et d’Europe 1, qu’il appelle <em>«amis de la presse libre».</em> Précisant, entre parenthèses : <em>«Je veux dire celle qui n’est pas affiliée à Coupat/Assous.»</em> Cette allusion à Jérémie Assous, l’un des défenseurs de Julien Coupat, démontre, selon la requête de Thierry Lévy, Louis-Marie de Roux et M<sup>e </sup>Assous lui-même, <em>«l’existence d’une animosité personnelle de M. Fragnoli à l’égard de l’un des mis en examen et de l’un de ses avocats, mais également un mépris total de la part du magistrat des obligations de sa fonction».</em></p><p>Dans ce mail ayant pour objet <em>«scoop Coupat/Canard»,</em> le juge alerte et informe des journalistes non-collabos - si l’on comprend bien - sur la perte de ces <em>«documents policiers»</em> qui n’ont <em>«aucun intérêt»</em> : <em>«Bon alors avant que vous me demandiez ce que j’en pense - en OFF - depuis mes vacances (je pars tout à l’heure 2 semaines en Espagne)…»</em> Du jamais-vu. Que des juges parlent en «off» (de façon confidentielle) à des journalistes, la presse ne va pas s’en plaindre. Mais quelle mouche a piqué le juge Fragnoli pour cumuler ainsi les imprudences ? Pour un de ses confrères, <em>«ce mélange confondant d’aveuglement et de naïveté montre qu’il a pété une durite. Il a été blessé par cette affaire. Là, ça dérape, on est sorti du débat terro-pas terro</em> [-risme, ndlr]<em>.»</em></p><p><strong>«Gibier».</strong> Depuis plus de trois ans, le débat fait rage autour de ce dossier censé illustrer <em>«la menace de la mouvance anarcho-autonome»</em> ou de <em>«l’ultra-gauche».</em> Les policiers du renseignement (RG, DCRI) et de la PJ, ainsi que la ministre de l’Intérieur d’alors, Michèle Alliot-Marie, l’ont survendu en terrorisme, là où d’autres ne voient qu’une simple affaire de droit commun, une dégradation de voie ferrée comme il en existe 4 000 chaque année. A force de s’enferrer dans la qualification de terrorisme pour ne pas laisser à d’autres «son» dossier, Fragnoli a peut-être dérapé avec ce mail. Un haut magistrat <em>«n’en revient pas»,</em> un autre prédit <em>«une sanction disciplinaire»,</em> mais <em>«pas pour violation du secret»,</em> et la chancellerie ne <em>«souhaite pas faire de commentaires».</em></p><p>Dans leur requête, M<sup>es</sup> Lévy, Roux et Assous, - auxquels s’associe M<sup>e</sup> William Bourdon pour Yldune Lévy, autre mise en cause -, visent également <em>«les entretiens nombreux»</em> que le journaliste David Dufresne a eus avec le juge entre 2009 et 2011<em>(lire ci-contre),</em> lesquels révèlent son <em>«point de vue»</em> et ses <em>«émotions».</em> L’auteur y écrit que le juge <em>«exultait» </em>lorsqu’il a appris que des tubes en PVC ayant pu servir de perches pour poser les crochets sur les caténaires avaient été retrouvés au fond de la Marne.</p><p>Son <em>«excitation»</em> est comparée à celle <em>«d’un orpailleur dans un champ de ruines, des perches pour pépites»</em> alors que le dossier manque d’éléments bétons : <em>«Il était persuadé de tenir enfin la preuve matérielle qui allait clouer le bec à tout le monde […]. Il serait réhabilité. A son entourage, il affirma qu’il était désormais persuadé qu’il ne prononcerait pas de non-lieu.»</em> Pour les avocats, <em>«en acceptant de se livrer ainsi, M. Fragnoli a cessé d’être un magistrat impartial qui doit, selon la loi, instruire à charge et à décharge. Il s’est publiquement comporté comme un chasseur poursuivant son gibier».</em></p><p>Que décidera la justice contre lui ? Et sa hiérarchie ? Pour avoir rencontré une source hors PV dans l’affaire Clearstream, le juge financier Renaud Van Ruymbeke est poursuivi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) depuis près de cinq ans. Le juge Patrick Ramaël, qui instruit les disparitions à Paris de l’opposant marocain Mehdi ben Barka et en Côte-d’Ivoire du journaliste Guy-André Kieffer, est renvoyé devant l’instance disciplinaire pour un manque de délicatesse envers sa hiérarchie. Et le juge Marc Trévidic, en charge de l’attentat de Karachi et du génocide au Rwanda, a été menacé de sanctions pour avoir reçu des journalistes.</p></blockquote><p></p><br /><br /><a href="http://3.bp.blogspot.com/-QxQdZ3Fcaec/T2S7cnsGOaI/AAAAAAAAAes/4heMphrJmeQ/s1600/original.47143.demi.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 318px; height: 142px;" src="http://3.bp.blogspot.com/-QxQdZ3Fcaec/T2S7cnsGOaI/AAAAAAAAAes/4heMphrJmeQ/s320/original.47143.demi.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5720903527032043938" border="0" /></a><br /><br /><span style="font-weight:bold;font-size:130%;" ><a href="http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13417">Tarnac : l'étrange e-mail du juge</a></span><br />Article publié le 16/03/12 sur <a href="http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13417">arretsurimage.net.fr</a>, par Dan Israel<br /><br /><blockquote><span class="chapeau">Le juge parle à</span> <span class="chapeau"><em>"la presse libre"</em>, et met en danger son enquête.</span> Mercredi, le <em>Canard enchaîné </em>a publié un étrange e-mail, adressé par le juge d'instruction Thierry Fragnoli à plusieurs journalistes qui suivent les rebondissements de l'enquête, qu'il instruit toujours, sur les <em>"anarcho-autonomes"</em> et autres membres de <em>"l'ultra-gauche"</em> <a href="http://www.blogger.com/contenu.php?id=1383" target="_blank">interpellés à Tarnac</a> en novembre 2008. Ce message faisait suite à un coup de fil du <em>Canard</em>,qui s'intéressait à un malencontreux épisode : le 23 février, des policiers de la Sous-direction antiterroriste de la PJ (Sdat), en pleine perquisition près de Rouen, ont laissé sur place une sacoche pleine de documents confidentiels et un téléphone portable.<p></p><p>Des documents qui n'auraient <em>"aucun intérêt"</em> (mais comportaient tout de mêmes les identités et les numéros de portables de plusieurs policiers et des détails sur les opérations de surveillance en cours), a assuré Fragnoli à ses correspondants.</p><table border="0"><tbody><tr><td class="left">Mais le message du juge est pour le moins surprenant : il s'agit d'un e-mail envoyé à plusieurs journalistes en même temps, où il précise qu'il parle en "off", et qu'il assure avoir réservé à ses <em>"amis de la presse libre"</em>, c'est-à dire <em>"celle qui n'est pas affiliée à Coupat/Assous". </em>Julien Coupat est le leader du "groupe de Tarnac", et Jérémie Assous, un de ses avocats, adepte du battage médiatique contre l'enquête policière et judiciaire.<br /><br /></td><td class="right" style="text-align: center;"><br /></td></tr></tbody></table>Ce mail groupé est une vraie maladresse de la part du juge. Ce matin, <em><a href="http://www.liberation.fr/societe/01012396323-quand-le-juge-de-tarnac-interloque" target="_blank">Libération </a></em><a href="http://www.liberation.fr/societe/01012396323-quand-le-juge-de-tarnac-interloque" target="_blank">assurait</a> que <em>"les avocats de Julien Coupat, mis en examen pour «organisation d’une association de malfaiteurs terroristes», déposent aujourd’hui une «requête en récusation», auprès du premier président de la cour d’appel de Paris, contre Thierry Fragnoli"</em>. Ils estiment que les <em>"propos subjectifs" </em>qu'il a tenus trahissent un <em>"parti pris en faveur de la culpabilité" </em>de Coupat et de ses amis<em>. </em>L'article cite un juge anonyme, qui estime que <em>"ce mélange confondant d’aveuglement et de naïveté montre qu’il a pété une durite" </em>: <em>"Il a été blessé par cette affaire. Là, ça dérape."</em><p>Les avocats comptent aussi s'appuyer sur les entretiens que Fragnoli a eu avec le journaliste David Dufresne, auteur <a href="http://www.editions-calmann-levy.com/livre/titre-397469-Tarnac-magasin-general.html" target="_blank">d'un récent (et excellent) livre</a> sur l'affaire. Ils révèleraient son <em>"point de vue"</em> et ses <em>"émotions".</em> Dufresne raconte notamment que le juge <em>"exultait" en apprenant </em>que des tubes en PVC qui auraient pu servir de perches pour poser les crochets sur les caténaires avaient été retrouvés.</p><p><em>"Que décidera la justice contre lui ?"</em>, s'interroge <em>Libé</em>, qui rappelle à très bon escient que plusieurs juges d'instruction, jugés un peu trop dérangeants dans leurs investigations, sont dans le collimateur : <em>"Pour avoir rencontré une source hors PV dans l’affaire Clearstream, le juge financier Renaud Van Ruymbeke est poursuivi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) depuis près de cinq ans. Le juge Patrick Ramaël, qui instruit les disparitions à Paris de l’opposant marocain Mehdi benBarka et en Côte-d’Ivoire du journaliste Guy-André Kieffer, est renvoyé devant l’instance disciplinaire pour un manque de délicatesse envers sa hiérarchie. Et le juge Marc Trévidic, en charge de l’attentat de Karachi et du génocide au Rwanda, a été menacé de sanctions pour avoir reçu des journalistes."</em></p><p><strong><em>Qui est le juge Fragnoli ? Que cherche-t-il à prouver ? Pourquoi aime-t-il </em>Kill Bill <em>? Des questions auxquelles a <strong><em>longuement</em></strong> répondu <a href="http://www.blogger.com/contenu.php?id=4749" target="_blank">sur notre plateau</a> David Dufresne.</em></strong></p><p><br /></p><p><br /></p><p><span style="font-size:130%;"><a href="http://www.europe1.fr/France/Tarnac-recusation-du-juge-d-instruction-993669/">voir+ europe1.fr</a><br /></span></p><p><br /><strong><em></em></strong></p><p><br /><strong><em></em></strong></p><p><strong><em><br /></em></strong></p></blockquote><p><strong><em></em></strong></p>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-78349746900546314602012-03-14T11:52:00.005+01:002012-03-14T12:07:42.719+01:00Mark Kennedy: la taupe de Tarnac<div><br /><br /></div><br /><a href="http://4.bp.blogspot.com/-0jrH5namG60/T2B5LvcDEsI/AAAAAAAAAeU/v0PryOlka8c/s1600/mark-stone-kennedy.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 205px;" src="http://4.bp.blogspot.com/-0jrH5namG60/T2B5LvcDEsI/AAAAAAAAAeU/v0PryOlka8c/s320/mark-stone-kennedy.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5719704769380160194" border="0" /></a><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Article publié le 13/03/12 sur <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/79696/date/2012-03-13/article/mark-kennedy-la-taupe-de-tarnac/">Les Inrocks</a></span><br /><br /><h2>Pendant sept ans et dans toute l’Europe, le policier anglais Mark Kennedy s’est fait passer pour un gauchiste radical. En France, il a fourni à la DCRI des informations sur les mis en examen de Tarnac. Récit d’une infiltration.</h2><br /><p>Son grand corps blond tatoué aux bras, sa queue de cheval et ses petits yeux qui louchent <a href="http://www.guardian.co.uk/uk/2011/jan/09/undercover-office-green-activists" target="_blank">ont fait la une des journaux anglais</a> en janvier 2011. Mark Stone, militant gauchiste international. Mais l'habit ne fait pas le rebelle : sous la fausse identité de Stone se cache le policier Mark Kennedy. </p> <p>De 2003 à 2010, Stone/Kennedy a infiltré <a href="http://www.powerbase.info/index.php/Mark_Kennedy:_A_chronology_of_his_activities" target="_blank">la gauche radicale anglaise et européenne</a>. Il a vécu <em>undercover</em> chez les activistes écologistes, altermondialistes, anarchistes et antifascistes, partageant leurs repas, leurs fêtes, leurs manifs. <a href="http://www.20minutes.fr/article/651718/planete-mark-kennedy-espion-devenu-ecolo-embarrasse-police-britannique" target="_blank">Parfois leurs lits</a>. Ils ont fini par découvrir sa trahison mais trop tard. Tout ce qu'ils faisaient et disaient depuis sept ans était déjà entre les mains de la police. </p> <p>Stone a aussi œuvré en France. Il semble même avoir joué un rôle important dans l'affaire de Tarnac. Dans plusieurs pays européens, son rôle d'agent provocateur <a href="http://www.guardian.co.uk/environment/2011/jan/12/activism-protest" target="_blank">a suscité des scandales</a>. En France, ses activités restent méconnues. </p> <p>L'infiltration commence en 2002. Mark Kennedy, policier à Londres depuis huit ans, rejoint la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/National_Public_Order_Intelligence_Unit" target="_blank">National Public Order Intelligence Unit</a>, une agence britannique qui surveille les "extrémistes domestiques" (anarchistes, défenseurs de la cause animale...). </p> <p>Sa mission débute en août 2003 : il doit s'immerger dans le milieu des écologistes radicaux et gagner leur confiance. Il enfile un bermuda, attache ses longs cheveux et se rend seul sur le campement du groupe écolo <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Earth_First%21" target="_blank">Earth First</a>. Il s'y fait des amis et leur offre ses bras pour soutenir leur cause. Il donne même de l'argent. Il dit gagner sa vie à l'étranger comme alpiniste professionnel. </p> <p><strong>En 2009, des activistes commencent à se méfier</strong> </p> <p>Avec les écolos britanniques, il débat, manifeste, danse et boit. Personne ne doute de ce militant si zélé, toujours prêt à accrocher une banderole sur une centrale électrique ou à conduire ses camarades sur les lieux d'une action dans son pick-up bleu. Pendant sept ans, il voyage. Dans onze pays, il infiltre et espionne, nous apprend <a href="http://www.hmic.gov.uk/publication/review-of-national-police-units-which-provide-intelligence-on-criminality-associated-with-protest-20120202/" target="_blank">un rapport de la police anglaise</a> : réunions internationales, "camps climat", villages alternatifs, contre-sommets. </p> <p>Mais en 2009, malgré six ans de parfaite intégration, des activistes commencent à se méfier de lui. En avril, quand vingt-sept écolos sont arrêtés pour avoir planifié l'invasion d'une centrale à charbon, Mark est le seul à ne pas être poursuivi. En octobre 2010, sa petite amie, une militante, trouve dans son sac un passeport au nom de Mark Kennedy. Elle se confie à ses camarades. </p> <p>Ensemble, ils enquêtent et trouvent des documents confirmant sa fausse identité. Ils comprennent que leur camarade est policier. Un matin, six personnes l'interrogent pendant plusieurs heures dans une maison de Nottingham, jusqu'à ce qu'il avoue. Ils le laissent partir et alertent le <em>Guardian,</em> qui révèle l'espionnage de l'extrême gauche par la police anglaise. </p> <p><strong>Un pied dans l'affaire de Tarnac </strong> </p> <p>Quels dégâts a commis l'infiltré ? Durant toute la période où il a agi, les polices européennes <a href="http://www.indymedia.org.uk/en/2011/09/484679.html" target="_blank">se sont coordonnées</a>. Elles ont échangé un maximum d'informations sur les déplacements internationaux des activistes, installé des dispositifs de sécurité inviolables lors des contre-sommets, surveillé au plus près les mouvements jugés potentiellement déstabilisateurs ou terroristes. Pièce clandestine de ce dispositif, Kennedy a surveillé des militants allemands, islandais, italiens, espagnols et français. </p> <p>C'est ainsi qu'il met un pied dans l'affaire de Tarnac. Rappelons <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/54609/date/2010-11-11/article/tarnac-retour-sur-deux-ans-denquete/" target="_blank">les événements de novembre 2008</a> : la police antiterroriste française lance un raid sur la ferme de Tarnac, en Corrèze, arrête là-bas et dans d'autres villes vingt personnes qu'elle soupçonne d'avoir comploté pour ébranler l'Etat en sabotant des voies SNCF. Dix sont mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. </p> <p> En avril 2008, quand le parquet ouvre une enquête préliminaire sur ce groupe de Tarnac, il a très peu d'éléments. Il dispose du travail des Renseignements généraux (RG) sur certains de ces militants. Dans ces dossiers, plusieurs informations viennent de Mark Kennedy, qui travaillait aussi pour des policiers français. L'agent a croisé au moins trois fois les jeunes gens de Tarnac. A chaque fois, ses observations ont laissé une trace dans le dossier judiciaire établi contre les comploteurs présumés. <em>"Il est à notre sens fort probable qu'il ait joué un rôle très important",</em> affirme Joseph Breham, l'un des avocats des mis en examen. </p> <p>Le premier contact entre Stone et les habitants de Tarnac a lieu en février 2007 à Varsovie, en Pologne. Un vendredi, cent à deux cents militants venus de toute l'Europe se retrouvent dans une salle publique pour décider des actions à mener contre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_du_G8_2007" target="_blank">le G8 d'Heiligendhamn</a>, prévu en juin. </p> <p>Un autonome français de 30 ans participait à ce rassemblement. Il nous décrit les lieux : <em>"Ça ressemblait à un centre social. Nous étions dans une salle où se tenaient parfois des concerts."</em> Rien de secret : tous les débats sont annoncés sur des affiches et sur le site alternatif Indymedia. <em>"C'était plutôt ouvert,</em> ajoute notre témoin. <em>Pas un truc black bloc clandestin."</em> Dans la foule des altermondialistes, des activistes du réseau <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Dissent%21_%28network%29" target="_blank">Dissent!</a> et des partisans de Die Linke (l'équivalent du Parti de gauche en Allemagne), cinq personnes du "groupe de Tarnac". </p> <p>Sur la manière de contre-manifester au sommet du G8, les stratégies divergent. <em>"Depuis Seattle et Gênes, c'est la discussion systématique : faut-il s'approcher de la zone rouge, bloquer les voies d'accès au sommet, faire autre chose ?"</em> Rodées aux contre-sommets, les polices européennes renforcent chaque année leur dispositif de sécurité. Il devient de plus en plus difficile pour les militants de s'approcher des lieux. C'est là que les cinq Français de Tarnac proposent un plan B : faire irruption par surprise à Hambourg ou Berlin, loin du sommet, là où les forces de police ne se seront pas déployées préventivement. Dans la salle, Mark Stone les écoute. Il est venu avec des militants écolos anglais. </p> <p><strong>"Notre seul lien avec la Pologne est cette réunion-là"</strong> </p> <p>Un an après, en juin 2008, la direction des RG remet au ministre de l'Intérieur un rapport confidentiel-défense (<a href="http://www.scribd.com/doc/84087273/Rapport-RG-2008-Tarnac-Magasin-General" target="_blank">publié en mars 2012 par Mediapart</a>) intitulé : <em>"De la contestation anti-CPE à la constitution d'un réseau préterroriste international : regard sur l'ultragauche française et européenne".</em> Dans ce rapport, trois personnes du groupe de Tarnac sont citées noir sur blanc comme ayant participé à la réunion de Varsovie. Le document les désigne comme <em>"premier cercle"</em> d'un <em>"groupe informel d'ultragauche de type autonome"</em> préparant des actions violentes en Europe. </p> <p>A la même période, la police française demande l'ouverture d'une enquête préliminaire sur le groupe de Tarnac. Dans leur demande au procureur, les policiers s'inquiètent des <em>"rendez-vous internationaux de la mouvance anarcho-autonome"</em> et citent comme premier exemple celui de la Pologne. </p> <p>Pour les mis en examen de Tarnac, c'est une certitude : Mark Stone a révélé leur présence à Varsovie à la police française. L'un d'eux nous explique : <em>"Le début de l'enquête policière se fonde sur nos prétendues relations à l'étranger. Notre seul lien avec la Pologne est cette réunion-là, à laquelle Stone a assisté. D'autres informateurs auraient pu signaler notre présence en Pologne, mais cela s'est répété ensuite : à chaque fois que Stone nous a croisés quelque part, des éléments sur nous ont atterri dans les dossiers de la police."</em> Il se souvient du policier infiltré : <em>"Tu voyais sa gueule, tu t'en rappelais. Il avait un œil qui regardait par là, il était un peu plus vieux que la plupart des participants et parlait anglais au milieu d'Allemands et de Polonais."</em> </p> <p><strong>"Du moment qu'il décide de vivre avec nous, c'est indétectable !"</strong> </p> <p>Joël*, militant français du réseau Dissent!, actif dans l'organisation des contre-sommets, assistait à la réunion de Varsovie. Il y avait remarqué Stone parce qu'il l'avait déjà croisé pendant la préparation du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sommet_du_G8_2005" target="_blank">contre-sommet de Gleneagles</a>, en 2005. </p><blockquote style="font-style: italic;"><p>"Pour moi, Mark faisait partie des gens qui avaient créé Dissent! en Angleterre. Je l'ai rencontré à Londres dans un squat qu'il avait ouvert avec des amis. Je ne lui ai pas vraiment parlé. Ce n'était pas quelqu'un qu'on abordait facilement : il était très british, un peu en retrait." </p></blockquote><p>Lorsque le policier est démasqué quatre ans plus tard en 2010, Joël n'en revient pas. <em>"Pour éviter l'infiltration, on dit qu'il faut bien connaître les gens. Mais du moment qu'il décide de vivre comme nous, d'être parmi nous pendant des années, c'est indétectable ! Personne n'avait aucun doute à son sujet."</em> </p> <p>Indétectable, indétecté, Mark Stone fait son nid dans des petits cercles de militants pourtant prudents. Un an après Varsovie, en janvier 2008, on le retrouve à New York. Accompagné d'un ami anarchiste américain qui vit en Angleterre, il est dans le bureau d'une activiste new-yorkaise, à Manhattan. Se joignent à eux un autre Américain, un Japonais vivant aux Etats-Unis et deux Français : Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy, en vacances à New York. Ils ne connaissent que l'ami américain de Mark. Celui-ci les invite à rencontrer ses copains. </p> <p><em>"Ce sont des potes de potes de pays différents, avec à l'évidence des centres d'intérêt communs, qui se retrouvent au même endroit et discutent quelques heures,</em> explique un proche de Julien Coupat. <em>Tout le monde fait ça."</em> Quel souvenir les participants de cette réunion gardent-ils de Mark Stone ? <em>"Il avait toujours l'air normal, avec ses tatouages et ses piercings, comme un poisson dans l'eau",</em> raconte l'un d'eux. </p> <p>D'après ce témoin, le policier infiltré avait expliqué qu'il était venu à New York <em>"voir son frère".</em> Durant la réunion, Julien Coupat prend quelques notes dans son carnet. Ce jour-là, il griffonne ce prénom : <em>"Mark".</em> </p> <p>Quelques jours après, Julien Coupat et Yldune Lévy rentrent en France. Pour cela, ils franchissent la frontière Etats-Unis/Canada illégalement, en pleine nature, loin des douaniers. Pourquoi ? Pour entrer aux Etats-Unis, ils devaient posséder un passeport biométrique et donc donner leurs empreintes digitales. Comme ils s'y refusent, ils sont passés par le Canada, qui n'exige pas d'empreintes, en franchissant la frontière par les bois. </p> <p>A l'aller, pas de problème. Au retour, des camarades américains les conduisent en voiture au plus près de la frontière puis les laissent la franchir à pied pour les récupérer côté canadien. Mais avant qu'ils ne se rejoignent, la police canadienne contrôle la voiture. Elle découvre le sac à dos de Julien Coupat, son permis de conduire, son carnet et des photos de Times Square. Comprenant que le Français a dû franchir la frontière illégalement, la police canadienne saisit ses affaires, qui lui seront par la suite restituées. </p> <p><strong>Qui pouvait révéler aux RG la présence des Français à Manhattan ?</strong> </p> <p>Quatre mois plus tard, en France, la Sous-division antiterroriste (Sdat) demande au procureur d'ouvrir une enquête préliminaire sur le groupe de Tarnac, dont aucun membre n'a encore été arrêté. La police antiterroriste motive sa demande en dressant le portrait d'une <em>"structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l'étranger".</em> </p> <p>Pour le prouver, les policiers citent le voyage américain de Julien Coupat et Yldune Lévy, leur passage clandestin de la frontière et leur participation à une <em>"réunion d'anarchistes américains à New York".</em> Ils évoquent également un engin incendiaire lancé contre un centre de recrutement de l'armée américaine à Times Square, pour lequel l'enquête n'a trouvé aucun coupable. La police américaine a pourtant écarté une participation des Français à cette attaque puisqu'ils avaient déjà quitté les Etats-Unis. </p> <p>Dans leur lettre au procureur, les policiers de la Sdat affirment que ces informations leur ont été fournies par les RG. Qui pouvait révéler aux RG la présence des deux Français à la petite réunion anarchiste de Manhattan ? Les mis en examen confirment que leurs soupçons se portent sur Mark. L'un deux précise : <em>"Les Américains présents ce jour-là ont par la suite été inquiétés par la police : ça ne peut donc pas être eux qui ont informé les policiers français. Reste le Japonais et Stone. Vu ce qu'on sait de lui maintenant, j'en déduis que l'information vient de Stone."</em></p> <div class="details"> <div class="content"> <p>Au bon endroit, au bon moment. Pendant l'été 2008, trois mois avant leur arrestation, les habitants de Tarnac voient débarquer dans leur ferme deux visiteurs. Mark Stone et son copain américain, celui qui l'accompagnait à New York. Une visite amicale, tourisme militant. <em>"L'été, à Tarnac, il y a toujours plein de gens qui passent",</em> raconte un résident de la ferme du Goutailloux, transformée en lieu de rendez-vous et d'habitation collective. </p><blockquote style="font-style: italic;"><p>"Les visiteurs vont et viennent, deux jours ou deux semaines. Ils dorment sous la tente ou chez des gens. S'il y a des travaux à faire, les volontaires participent, les autres se baignent, lisent, cuisinent, se promènent, regardent des films. Stone est passé par là comme des centaines de personnes depuis des années. Je n'ai aucun souvenir de lui sinon qu'il était là. Ce n'était pas un pote et il ne nous collait pas aux basques."</p></blockquote><p><strong>"Une fois de plus, Stone est parmi nous et un renseignement parvient à la police"</strong> </p> <p>Fin juillet. Mark Stone campe à Tarnac. A Paris, un policier antiterroriste rédige ce procès-verbal : </p><blockquote style="font-style: italic;"><p>"Ce jour, sommes avisés par une source désirant garder l'anonymat qu'un membre important de la mouvance anarcho-autonome d'origine italienne et agissant au niveau européen est susceptible de se rendre, le 30 juillet 2008 en milieu d'après-midi, à la gare de Limoges (Haute-Vienne), en provenance de Paris, afin d'y être pris en charge dans le but de rencontrer le nommé Julien Coupat." </p></blockquote><p>Cet Italien, que la police considère comme un <em>"membre important de la mouvance",</em> se nomme Marcello Tari, c'est un chercheur indépendant, auteur d'un livre sur le mouvement autonome italien des années 70 <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74146/date/2011-12-24/article/70s-annees-subversives/" target="_blank">édité en France</a>. </p> <p>Notre témoin de Tarnac ne croit pas à une coïncidence : <em>"Une fois de plus, alors que Stone est parmi nous, un renseignement parvient à la police. Les autres militants qui passaient à la ferme n'ont pas attiré l'attention du dénonciateur mais Marcello Tari, si. Tari était présent au même G8 que Stone, qui l'a peut-être repéré à ce moment-là : comme Stone, Tari est un peu plus vieux que la moyenne."</em> </p> <p>Quels furent les liens entre Mark Stone et la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, issue de la fusion entre les RG et la DST) ? En février 2011, <em>L'Express</em> apporte une nouvelle information sur les activités de Stone en France. Dans un court article, le magazine<a href="http://www.lexpress.fr/actualite/societe/tarnac-l-infiltre-britannique_964916.html" target="_blank"> avance qu'il a informé des policiers français sur Tarnac</a> : <em>"C'est en partie grâce à lui que la DCRI a pu reconstituer les déplacements à l'étranger de Coupat."</em> Sans rien dire de plus. </p> <p>Un mois plus tôt, dans le quotidien anglais <em>The Daily Mail,</em> Stone <a href="http://www.dailymail.co.uk/news/article-1347478/Mark-Kennedy-Undercover-policeman-tells-story-8-years-eco-warriors.html" target="_blank">avait délivré un indice</a> : <em>"Je ne serais jamais allé à l'étranger sans l'accord de mes supérieurs et de la police locale."</em> </p> <p>Ses explications concordent avec celles du rapport d'inspection de la police anglaise, <a href="http://www.hmic.gov.uk/publication/review-of-national-police-units-which-provide-intelligence-on-criminality-associated-with-protest-20120202/" target="_blank">rendu public en février 2012</a>. Selon ce rapport, <em>"Mark Kennedy a visité ou servi dans onze pays, à plus de quarante occasions, dont quatorze visites en Ecosse. La National Public Order Intelligence Unit</em> (responsable de Stone - ndlr) <em>concluait des accords avec les pays hôtes pour les déplacements de Mark Kennedy à l'étranger."</em> </p> <p>Quelques jours après la remise du rapport, le Home Office (équivalent du ministère de l'Intérieur) développe : <em>"Tous les déplacements de Mark Kennedy étaient autorisés par le Royaume-Uni, avec l'accord des Etats concernés et un soutien du pays hôte.</em> (...) <em>L'autorisation de déplacement était négociée et facilitée par le réseau approprié d'officiers de liaison."</em> Accord du pays hôte, c'est-à-dire de la France et de ses autorités. Mais il sera difficile d'en savoir plus. </p> <p>A Scotland Yard, à Londres, on ne veut rien nous dire : <em>"Nous ne communiquons pas sur les policiers infiltrés, qu'ils soient toujours en mission ou pas."</em> A Paris, la DCRI a refusé de répondre à nos questions. Quand nous contactons Stone, en septembre 2011, il se dit prêt à témoigner : <em>"Vous rencontrer et discuter de votre article pourrait m'intéresser",</em> nous répond-il par mail. Mais au final, il ne donne jamais suite. </p> <p><strong>"Un policier infiltré étranger, c'est plus sûr qu'un indic"</strong> </p> <p>Un lieutenant de police, qui veut rester anonyme, revient sur la collaboration entre Mark Stone et la DCRI. Il nous explique qu'un officier français, chargé des mouvements altermondialistes et des contre-sommets à la Section contestation et violences des RG, gérait les infos fournies par Stone. </p> <p>Début 2007, précise notre source, l'officier montre à ses collègues la photo d'un homme posant devant une tente et le décrit comme un policier anglais infiltré avec qui il travaille. Ses collègues sont heureux de l'apprendre : <em>"Un policier infiltré étranger représente une source de grande qualité,</em> explique le lieutenant. <em>C'est plus sûr qu'un indic : il ne craint pas de trahir ses copains, il s'oriente où on le lui demande."</em> Selon le policier, Mark Stone pouvait informer les Français de deux façons. </p><blockquote style="font-style: italic;"><p>"Soit il avait un officier traitant à la Section traitement du renseignement qui le rencontrait et faisait passer ses infos à la Section contestation et violences ; soit il envoyait ses rapports à sa hiérarchie en Angleterre, qui transmettait tout renseignement utile à la France par le biais de la Division des relations internationales des RG."</p></blockquote><p>Stone aurait aussi renseigné la DST (Direction de la surveillance du territoire). Cette fois, l'homme qui nous l'affirme est un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur de l'époque. Il suivait de près le dossier de Tarnac.</p><blockquote><p> <span style="font-style: italic;">"Un policier de la DST m'a révélé que Mark Stone les informait. Selon lui, les services secrets anglais ont prévenu la DST que leur agent travaillait sur le territoire français. Par politesse, ils ont proposé à la DST de bénéficier de ses informations. Un officier traitant français, de la Sous-direction du contre-terrorisme, lui a été affecté et le débriefait régulièrement." </span></p></blockquote><p>De quoi parlait Stone à son officier français ? <em>"Selon mon contact à la DST, Stone était considéré comme un très bon spécialiste de l'ultragauche européenne. Les services français voient cette mouvance comme une nouvelle menace terroriste depuis 2005 environ. En matière de terrorisme, aucun renseignement n'est anodin."</em> </p> <p>A l'époque, la moindre info sur les voyages à l'étranger des militants de Tarnac peut renforcer le soupçon d'une conspiration extrémiste et violente. <em>"En 2008, la DCRI avait besoin d'un acte fondateur pour prouver son efficacité dans la lutte antiterroriste. Alain Bauer et Michèle Alliot-Marie avaient souscrit à la possibilité d'un attentat d'extrême gauche sur le sol français. Tarnac leur a fourni l'occasion qu'ils cherchaient pour frapper un grand coup."</em> </p> <p><strong>"Une violation grave de la notion de procès équitable"</strong> </p> <p>Pour l'un des avocats du groupe de Tarnac, William Bourdon, la contribution de Mark Stone à l'enquête française pose problème. </p><blockquote style="font-style: italic;"><p>"Si c'est avéré, c'est aussi grave que <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/60401/date/2011-02-20/article/tarnac-les-mis-en-examen-vont-deposer-trois-plaintes-contre-la-police/" target="_blank">les écoutes téléphoniques effectuées à Tarnac</a> avant toute procédure judiciaire. La façon dont la police obtient ses preuves doit être encadrée. On dévoie la notion de terrorisme pour obtenir des preuves que l'on ne pourrait jamais utiliser dans d'autres affaires. Les services de renseignement possèdent probablement un dossier bien plus épais que le dossier judiciaire. Mais il n'a pas été dévoilé aux avocats de la défense. C'est une violation grave de la notion de procès équitable."</p></blockquote><p>En 2010, après les mises en examen dans l'affaire de la SNCF, Stone continue de fréquenter les proches de la bande de Tarnac. Il passe plusieurs jours en Allemagne chez une militante antinucléaire soupçonnée d'avoir commis des sabotages sur des voies de chemin de fer dans son pays plusieurs années auparavant. Elle connaît Julien Coupat. Le juge d'instruction, Thierry Fragnoli, s'est déjà intéressé aux liens du groupe de Tarnac avec des militants allemands. </p> <p>Fin 2010, Stone envoie un mail à l'anarchiste américain qui l'avait mis en contact avec les Français. D'après un mis en examen de Tarnac, Stone questionnait son ami sur les projets des Français pour le G8 de Deauville prévu en mai 2011. L'Américain, qui aujourd'hui ne veut plus entendre parler de cette histoire, n'a jamais eu le temps de lui répondre : Mark Stone a été démasqué quelques jours plus tard. </p> <p>Dans les autres pays européens où Stone a travaillé, l'affaire a fait scandale. En Angleterre, son rôle d'agent provocateur, établi par la justice, a fait annuler deux procès d'activistes. La police anglaise a subi huit enquêtes différentes au sujet de Stone/Kennedy, entraînant des réformes dans l'organisation des services. </p> <p> Le sujet est d'autant plus sensible qu'il a été reproché au policier d'avoir entretenu des relations sexuelles et amoureuses avec certaines militantes à l'insu de ses supérieurs. <em>"Quelque chose a très mal tourné",</em> a déclaré le ministre de l'Intérieur britannique. Sans oublier que l'affaire Kennedy, en éveillant la méfiance des activistes et des journalistes, a permis à ceux-ci de démasquer huit autres policiers infiltrés dans les milieux d'extrême gauche. </p> <p><strong>Allemagne, Irlande, Islande </strong> </p> <p>En Allemagne, où Stone a habité de longues périodes chez des militants anarchistes et antifascistes, la gauche parlementaire a mitraillé le gouvernement de questions. Savait-il ? Stone a-t-il enfreint la loi ? La police cautionnait-elle ? Le gouvernement refuse de répondre aux parlementaires. </p> <p>Le 26 janvier 2011, le quotidien britannique <em>The Guardian</em> <a href="http://www.guardian.co.uk/environment/2011/jan/26/mark-kennedy-german-bundestag" target="_blank">révèle, sans être démenti,</a> le contenu d'une réunion à huis clos au Bundestag. Le chef de la police fédérale, Jörg Zierke, affirme que Stone a été invité en Allemagne pour infiltrer le mouvement antifasciste. Il a ainsi travaillé sous contrat pour trois länder, lors de cinq visites entre 2004 et 2009. L'agent anglais a commis au moins deux délits, dont un incendie volontaire, mais les poursuites ont été abandonnées. <em>"La police ne peut s'attaquer aux réseaux internationaux organisés et conspiratifs qu'en agissant de manière internationale et conspirative",</em> justifie le chef de la police allemande. </p> <p>En Irlande, un responsable travailliste a demandé cinq fois au ministre de la Justice de clarifier les activités de l'agent sur le territoire. Stone est soupçonné de s'être attaqué, avec d'autres militants, à des policiers irlandais pendant un sommet de l'UE à Dublin. </p> <p>En Islande enfin, le ministre de l'Intérieur a ouvert une enquête. Stone aurait mis en relation des militants et leur aurait enseigné des techniques de résistance non violente et de blocage des routes. Partout, l'affaire déclenche des débats parlementaires, remet en cause des enquêtes policières ou provoque de nouveaux procès. Sauf en France. Pourtant, en 2009, Stone s'est rendu à Strasbourg dans trois réunions préparatoires du contre-sommet de l'Otan. Nul ne se demande si là-bas, comme dans d'autres villes d'Europe, l'infiltré anglais a encouragé des violences. </p> <p><strong>Camille Polloni</strong> </p> <p><em>*le prénom a été modifié</em></p></div></div><p><br /><em></em></p><br /><div><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-16246766247968525892012-03-09T02:31:00.000+01:002012-03-10T03:19:46.496+01:00"Tarnac, magasin général" plan-média de l'auteur ...<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-U5esW08wB9k/T1lkBy1N5PI/AAAAAAAAAOo/9hVcJR73cQc/s1600/Dufresne-Tarnac-04-b7968.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-U5esW08wB9k/T1lkBy1N5PI/AAAAAAAAAOo/9hVcJR73cQc/s320/Dufresne-Tarnac-04-b7968.jpg" width="320" /></a></div>
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<span style="font-size: small;"><b>- France Info le 6 mars 2012, <a href="http://www.franceinfo.fr/justice/les-choix-de-france-info-matin/tarnac-recit-et-zones-d-ombre-548511-2012-03-06" target="_blank">"les choix de France-Info"</a></b></span><br />
<span style="font-size: small;"><b> </b></span><b><a href="http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/sons/2012/03/s10/Le_choix_du_matin_AOD--CHOIX_1--NET_7e9d6065-3fa8-4a0e-8ea0-5092b925d88c_FO.mp3" target="_blank"><b>Lien direct Fichier mp3.</b></a></b></div>
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<iframe frameborder="0" height="270" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xp9epr" width="480"></iframe></div>
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<a href="http://www.dailymotion.com/video/xp9epr_david-dufresne-tarnac-l-affaire-par-ceux-qui-l-ont-vecue_news" target="_blank"><br /></a><i><a href="http://www.dailymotion.com/FranceInfo" target="_blank"></a></i>
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<a href="http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/sons/2012/03/s10/Le_choix_du_matin_AOD--CHOIX_1--NET_7e9d6065-3fa8-4a0e-8ea0-5092b925d88c_FO.mp3" target="_blank"><b><br /></b></a></div>
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<span style="font-size: large;"><b><span style="font-size: small;">- RTL le 7 mars 2012, <a href="http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/mercredi-7-mars-le-groupe-de-tarnac-7744633628">émission "l'heure du crime"</a><a href="http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/mercredi-7-mars-le-groupe-de-tarnac-7744633628" target="_blank"> </a>(sic) </span></b></span></div>
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<a href="http://media.rtl.fr/online/sound/2012/0307/7745057268_l-heure-du-crime-du-07-mars-2012.mp3" target="_blank"><span style="font-size: large;"><b><span style="font-size: small;">Lien direct Fichier mp3.</span></b></span></a></div>
<span style="font-size: large;"><b><span style="font-size: small;"> </span> </b></span></div>
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<span style="font-size: large;"><b><span style="font-size: small;">- <a href="http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4749" target="_blank">Arrêt sur images</a> </span></b><span style="font-size: small;"><b>le 7 mars 2012, <a href="http://srv5.videos.arretsurimages.net/fichiers/DLT_2012-03-07_TarnacParDufresne.avi" target="_blank">émission "dans le texte"</a></b></span></span></div>
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<a href="http://srv5.videos.arretsurimages.net/fichiers/DLT_2012-03-07_TarnacParDufresne.avi" target="_blank"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-Qp-LTD9xoxw/T1lcdMjywuI/AAAAAAAAAOI/1k0G3rwkpKU/s1600/asi.jpg" /></a></div>
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<span style="font-size: small;"><b>- Basta! </b><b>le 7 mars 2012, <a href="http://www.bastamag.net/article2183.html" target="_blank">un autre entretien</a></b></span></div>
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<a href="http://www.bastamag.net/article2183.html" target="_blank"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-N3F5ZFYerZI/T1lc72jpb6I/AAAAAAAAAOQ/I46bp3JxYqw/s320/tarnacbasta.jpg" width="320" /></a></div>
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<span style="font-size: x-large;"><b>...</b></span>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-79384941680612342722012-03-07T14:23:00.014+01:002012-03-07T16:34:51.846+01:00Tarnac: les documents inédits des services<div><br /><br /></div><br /><a href="http://3.bp.blogspot.com/-2NHpNtc8YlQ/T1dvSdhMbPI/AAAAAAAAAeI/kYGGbo3Wjm8/s1600/precog.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 246px; height: 320px;" src="http://3.bp.blogspot.com/-2NHpNtc8YlQ/T1dvSdhMbPI/AAAAAAAAAeI/kYGGbo3Wjm8/s320/precog.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5717160614922317042" /></a><br /><br /><span style="font-style:italic;">Article publié sur <a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/060312/tarnac-les-documents-inedits-des-services"><span style="font-weight:bold;">mediapart.fr</span></a> le 6/03/12 par <span style="font-weight:bold;">Louise Fessard</span></span><br /><br /><br />Dans un livre-récit <em>Tarnac, Magasin général</em> (éditions Calmann-Lévy), le journaliste David Dufresne déconstruit l'affaire de Tarnac et décrit ce qu'elle révèle des jeux policiers et politiques. Le 11 novembre 2008, au petit matin, quelque 150 policiers débarquent à Tarnac, petit village de Corrèze. Dix personnes sont mises en examen pour association de malfaiteurs terroristes. Elles sont accusées d'avoir saboté plusieurs lignes à grande vitesse (LGV) entre octobre et novembre 2008.<br /><br />Dans la matinée, alors que les perquisitions sont encore en cours, la ministre de l'intérieur de l'époque, Michel-Alliot Marie, convoque la presse place Beauvau et s'empresse de saluer devant les micros une «<em> opération réussie</em> ». Trois ans et demi plus tard, l'enquête judiciaire patine toujours.<p></p><p>Bien en amont de cette opération de novembre 2008, le groupe de Tarnac faisait l'objet d'une surveillance policière rapprochée. Mediapart publie aujourd'hui trois documents internes des services de renseignements tirés du livre <em>Tarnac, Magasin général</em>. Ils montrent comment un service policier en sursis, celui des RG, a cru trouver sa planche de salut dans la lutte contre la menace anarcho-autonome. Et comment cette nouvelle expertise a rencontré l'obsession d'une ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, persuadée de la résurgence de la violence d'ultragauche organisée au niveau international.</p><p><em><strong>Lire pages suivantes ces documents internes</strong><br /><br /><strong>Rapport des renseignements généraux. « Du conflit anti-CPE à la constitution d'un réseau pré-terroriste international : regards sur l'ultragauche française et européenne</strong> ».<br /><br />Le titre de ce rapport des renseignements généraux, apparemment bouclé en juin 2008, donc juste avant leur disparition (il n'est pas daté), est éloquent. Dans un glissement explicite, les policiers établissent un continuum entre le mouvement contre le Contrat première embauche (CPE) « <em>qui aura permis à l'extrême gauche d'étendre son influence et de capter une nouvelle génération d'activistes désinhibés quant au recours à la violence </em>» et l'émergence « <em>d'une situation pré-terroriste</em> ».</em></p><p>Les policiers mettent en garde sur les dégradations, occupations et incidents attribués à cette utltragauche : «<em> Ces faits et comportements observés sur notre territoire sont similaires à ceux recensés à la fin des années 1970 et qui avaient été précurseurs de la constitution du groupe Action directe, lui-même pour partie issu de la mouvance autonome. </em>» Sont directement visés les jeunes gens de Tarnac et leur « <em>groupe informel d'activistes d'ultragauche de type autonome entretenant des liens avec la mouvance extrémiste internationale</em> » auquel le rapport consacre trois pages.</p><p>Dans cette pensée policière, leurs points de chute en province, dont la ferme du Goutailloux à Tarnac, deviennent des «<em>bases logistiques arrières</em>» et leurs contacts «<em>une ébauche de réseau européen</em>». «<em>Partisans de la subversion, ils projettent de commettre des actions violentes en Europe</em>», notent, de façon très affirmative, les RG.<br /><br />Pour David Dufresne, qui révèle dans son livre une partie de ce document d'une trentaine de pages (publié ici en intégralité sauf pour trois pages, manquantes), c'est «<em>la matrice de l'affaire de Tarnac</em>» par ce qu'il révèle de la pensée policière.</p><br /><center><a title="View Rapport RG 2008 Tarnac, Magasin General on Scribd" href="http://www.scribd.com/doc/84087273/Rapport-RG-2008-Tarnac-Magasin-General" style="margin: 12px auto 6px auto; font-family: Helvetica,Arial,Sans-serif; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 14px; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal; -x-system-font: none; display: block; text-decoration: underline;">Rapport RG 2008 Tarnac, Magasin General</a><iframe class="scribd_iframe_embed" src="http://www.scribd.com/embeds/84087273/content?start_page=1&view_mode=list&access_key=key-3dhckim4bciqka7402u" data-auto-height="false" data-aspect-ratio="0.706697459584296" scrolling="no" id="doc_10063" width="400" height="600" frameborder="0"></iframe></center><br /><br /><br /><strong>Note des RG parisiens. « Mouvance contestataire ».</strong><p></p><p>Pour ne pas être en reste auprès de la ministre de l'intérieur, les renseignements généraux de la préfecture de police de Paris (RGPP) ont également produit leur note sur « <em>la mouvance contestataire</em> », transmise « <em>au cab min (cabinet du ministre) à sa demande</em> ». Très succincte et datée du 11 juin 2008, celle-ci liste les lieux fréquentés par Julien Coupat, à Paris, Montreuil et en Corrèze. On retrouve les même tournures policières : tel bâtiment est ainsi suspecté d'abriter « <em>une cellule conspirative visant à s'attaquer à des flux industriels (sans plus de précision) </em>».</p><p>Les policiers semblent disposer d'un informateur soit directement au sein du groupe, soit dans des cercles plus larges. «<em>Il serait utile d'activer notre contact au sein de ce groupe</em>», notent les RGPP.</p><br /><center><a title="View DRPP Juin 2008 Tarnac, Magasin General on Scribd" href="http://www.scribd.com/doc/84087859/DRPP-Juin-2008-Tarnac-Magasin-General" style="margin: 12px auto 6px auto; font-family: Helvetica,Arial,Sans-serif; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 14px; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal; -x-system-font: none; display: block; text-decoration: underline;">DRPP Juin 2008 Tarnac, Magasin General</a><iframe class="scribd_iframe_embed" src="http://www.scribd.com/embeds/84087859/content?start_page=1&view_mode=list&access_key=key-19g46rpip7krk6xr2x0g" data-auto-height="false" data-aspect-ratio="0.706697459584296" scrolling="no" id="doc_61733" width="400" height="600" frameborder="0"></iframe><br /></center><br /><br /><strong>Extrait du manuel de stage de la section opérationnelle de recherches spécialisées de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) : « Aide technique à la surveillance et à la pose des balises ».</strong><p></p><p>D'après ce manuel, qui date du milieu des années 2000, la pose d'une balise GPS sur une voiture ne semble pas une mince affaire. Cette balise permettra ensuite de faciliter une filature ponctuelle, ou de reconstituer sur une longue période les déplacements d'un véhicule.</p><p>Dans l'affaire de Tarnac, les services de la sous-direction antiterroristes ont nié avoir utilisé un tel dispositif GPS sur la voiture de Julien Coupat. « <em>La Sdat n’a pas été amenée à faire usage de dispositif "GPS" sous le véhicule Mercedes (…) les 7 et 8 novembre 2008</em> », dément Eric Voulleminot, patron de la Sdat dans un courrier du 26 juillet 2011 au juge d'instruction.</p><p>Mais une balise aurait très bien pu être posée par la DCRI, dont plusieurs agents suivaient également, cette nuit-là, la Mercedes de Julien Coupat, Dans le livre <em>Tarnac, Magasin général</em>, Joël Bouchité, ex-patron des RG, reconnaît d'ailleurs l'usage d'une balise sur une voiture de Julien Coupat lors de surveillances antérieures. Ce qui pose un problème majeur.</p><p>« <em>Si le PV de filature s'appuie sur une balise qui n'existe pas "légalement", c'est toute la filature qui pourrait s'écrouler</em>, note David Dufresne. <em>Et donc, une partie essentielle de l'accusation. </em>»</p><br /><center><a title="View Manuel Filature Tarnac, Magasin General on Scribd" href="http://www.scribd.com/doc/84088227/Manuel-Filature-Tarnac-Magasin-General" style="margin: 12px auto 6px auto; font-family: Helvetica,Arial,Sans-serif; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 14px; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal; -x-system-font: none; display: block; text-decoration: underline;">Manuel Filature Tarnac, Magasin General</a><iframe class="scribd_iframe_embed" src="http://www.scribd.com/embeds/84088227/content?start_page=1&view_mode=list&access_key=key-xv5zeslb6jscgzfsgxo" data-auto-height="false" data-aspect-ratio="0.772727272727273" scrolling="no" id="doc_92684" width="400" height="600" frameborder="0"></iframe></center><br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">VOIR AUSSI : </span><br /><a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/050312/tarnac-interets-policiers-obsessions-politiques-le-recit-dun-scandale"><span style="font-style:italic;">Tarnac: intérêts policiers, obsessions politiques, le récit d'un scandale</span></a> paru le même jour sur <a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/050312/tarnac-interets-policiers-obsessions-politiques-le-recit-dun-scandale">mediapart.fr</a><br /><div><br /><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-84808855437522554732012-03-04T16:58:00.001+01:002012-03-07T14:27:12.054+01:00« Tous les forgerons doivent-ils s’attendre à une descente de la cellule anti-terroriste ? »<div><br /><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-wo9Ml_SmTtA/T1Ob-fqXxSI/AAAAAAAAAOA/2eW1zAOJqnE/s1600/Forgeron.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="235" src="http://4.bp.blogspot.com/-wo9Ml_SmTtA/T1Ob-fqXxSI/AAAAAAAAAOA/2eW1zAOJqnE/s320/Forgeron.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour mémoire : un forgeron <i>"<b>suspecté d'être proche </b>(sic) de membres du groupe-de-Tarnac"</i><a href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2012/02/nouvelle-arrestation-dans-laffaire-de.html"> a été arrêté le 23 février 2012... et relâché le 24 février "sans mise en examen"</a>.</span></div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></div><br /><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: large;"><a href="http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/affaire-de-tarnac-lindignation-du-sculpteur-interpelle-en-normandie" target="_blank">Un article publié le dimanche 4 mars 2012 sur le site de Paris-Normandie.</a></span></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: center;">_____________________________________ </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;"><b>Affaire de Tarnac : l'indignation du sculpteur interpellé en Normandie </b></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;">Ils étaient soupçonnés de terrorisme. J. et son fils racontent l’intervention des policiers. </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;">Ancien militant libertaire, ancien syndicaliste CGT, accusé à tort de trafic d’armes en 1970, ce qui lui a valu huit mois de prison à la Santé… J. en a vu d’autres. Mais qu’on le prenne, lui ou son fils, pour l’un des terroristes qui a saboté des lignes de TGV en 2008, il ne le supporte pas. C’est pourtant chez lui, à Roncherolles-sur-le-Vivier, que les policiers de la Sdat (Sous-direction de la lutte anti-terroriste) ont débarqué le jeudi 23 février (Paris-Normandie du 24 février). <i>« Je veux que les choses soient claires. Je n’ai rien à voir avec cette affaire ! »</i>, martèle-t-il avant de raconter l’intervention policière.<i>« Il était 8 h du matin et j’étais au lit, poursuit le sculpteur âgé de 86 ans. J’ai entendu mon chien aboyer. Je suis sorti en pyjama et j’ai vu une vingtaine de policiers accompagnés d’un juge d’instruction. Ils ont demandé après mon fils. Il venait de se lever. Ils l’ont menotté et l’ont emmené »</i>.J. ne comprend pas. <i>« J’ai demandé ce qui se passait. On m’a répondu que c’était pour l’affaire de Tarnac »</i>. Lorsqu’il était étudiant, son fils a été co-locataire de l’un des membres du <i>« groupe de Tarnac »</i>, qui sont tous en liberté aujourd’hui. Cette ancienne proximité et le fait qu’il ait une formation de ferronnier auraient amené les policiers à le soupçonner d’avoir fabriqué les crochets utilisés pour le sabotage.<i>« N’importe quel homme qui sait souder pourrait fabriquer ces crochets »</i>, assure le fils, qui a été libéré après 35 h de garde à vue dans les locaux de la Sdat. Son père, qui travaille le métal, a d’ailleurs été interrogé pendant deux heures chez lui. <i>« Parce que ces objets sont fabriqués avec des fers à béton soudés, ils m’ont soupçonné aussi »</i>, s’indigne J. . Les policiers ont d’ailleurs perquisitionné sa maison et son atelier pendant 7 heures. <i>« Tous les forgerons de France doivent-ils s’attendre à une descente de la cellule anti-terroriste ? »</i>, ironise sa femme, qui déplore l’état dans lequel les policiers ont laissé les chambres de ses deux fils.<i>« Ils connaissaient mon existence depuis longtemps, </i>ajoute le fils.<i> Ils ont justifié leur intervention en prétendant qu’ils avaient eu de nouvelles infos »</i>.Aujourd’hui, la famille s’étonne surtout que les policiers aient déployé <i>« des moyens aussi importants à partir d’indices aussi légers ».</i>(...) </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></div><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Gilles Lamy</span>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-66127604045518179382012-03-02T18:21:00.001+01:002012-03-07T14:26:42.088+01:00"Tarnac, au bazar des libertés publiques"<div><br /><br /></div><br /><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-Qed-fVKSB3k/T1ECKBTjCbI/AAAAAAAAAN4/qVi9ZfMvXF4/s1600/tarnac.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="211" src="http://2.bp.blogspot.com/-Qed-fVKSB3k/T1ECKBTjCbI/AAAAAAAAAN4/qVi9ZfMvXF4/s320/tarnac.jpg" width="320" /></a></div><br /><span style="font-size: small;">Note d'Ariane Chemin parue dans <a href="http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/03/01/au-bazar-des-libertes-publiques_1650018_3260.html" target="_blank"><b>Le Monde des Livres</b> du 1er mars 2012</a> sur le livre de David Dufresne <a href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2012/03/tarnac-magasin-general.html"><b>"</b></a><a href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2012/03/tarnac-magasin-general.html" target="_blank"><b></b></a><b><a class="GBXY34NBPB" href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2012/03/tarnac-magasin-general.html" kind="edit">Tarnac, magasin général"</a></b></span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><b>____________________________________________ </b><br /><br /><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><b>Tarnac, au bazar des libertés publiques</b><br /><br />Ce n'est pas vraiment un reportage sur le groupe de Tarnac ; pas non plus un "document", comme l'édition appelle ces livres ceints de bandeaux rouge sang et de mots tapageurs : "révélations sur", "la face cachée de"... Ecrit à la première personne, épais de courriels, de notices, de pièces judiciaires qui, au fil des pages, surgissent dans un petit théâtre humain comme autant de didascalies, Tarnac, magasin général, ne ressemble à rien de connu. Le journaliste David Dufresne a volé son titre à l'enseigne d'une épicerie communautaire de Corrèze, reprise en 2005 par des jeunes gens venus de la ville. Un bazar où chacun a pu trouver, par la suite et au détail, en gros ou demi-gros, un fantasme sécuritaire ou une utopie libertaire. </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">En 2005, une petite bande inclassable (mi-situ, mi-autonome ? - intello en tout cas) investit un village limousin perché sur le plateau de Millevaches, haut lieu des maquis rouges. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, des caténaires de lignes TGV sont mystérieusement sabotées. Quatre jours plus tard, la police antiterroriste débarque dans la ferme, pas mécontente de rejouer l'assaut mené contre Action directe vingt ans plus tôt. Dix personnes sont mises en examen. Le dernier libéré, en mai 2009, se nomme Julien Coupat : le chef clandestin des activistes de Tarnac, selon la police. De nombreuses incohérences, notamment dans le procès-verbal de surveillance de la fameuse soirée, sont venues entacher l'enquête. Mais demeure "le même sourire de Claire Chazal pour accuser (en 2008) ou disculper (en 2009)", soupire l'auteur.</div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"> David Dufresne est un reporter "tendance gonzo" : pour déjouer les prismes et faire tomber ses oeillères, il fouille les archives, pratique les digressions et revendique sa subjectivité. Ce quadragénaire nourri à l'école des fanzines, avant d'écrire pour Libération et Mediapart, raffole des tangentes et n'a pas, d'ordinaire, la "religion du PV" (procès-verbal), comme on dit dans la presse. Mais rien n'est à bannir quand il s'agit de déconstruire les montages policiers. "Du même auteur", on trouve des ouvrages aux titres évocateurs, comme ce Maintien de l'ordre (Hachette, 2007) écrit après le mouvement anti-CPE et repéré par la police - jolie mise en abyme - dans la bibliothèque de Julien Coupat. Dufresne a aujourd'hui quitté la France et la presse. Et son livre a des allures de testament.</div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">Le journaliste croque merveilleusement premiers rôles et figurants du drame qui se noue : le châtelain de Tarnac (Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro), le localier blasé, le barbouze et les filocheurs, le procureur Jean-Claude Marin et ses aphorismes, le criminologue Alain Bauer, acheteur compulsif de L'Insurrection qui vient (La Fabrique, 2007), cet essai signé "Comité invisible" et attribué par la police à "l'idéologue" Coupat. Derrière le discours fabriqué que lui servent de hauts fonctionnaires virils, aiguillonnés par la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie, Dufresne saisit vite que l'affaire de Tarnac doit beaucoup au mariage douloureux des RG et de la DST au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), en cette année 2008. Tarnac "devait être le prototype de la fusion, un exercice avant l'heure, taille réelle et grandeur nature, entre Paris et Corrèze, police et pandores".</div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">Sévère avec ses pairs, l'investigateur n'en fait pas moins l'examen de ses propres pratiques. "Comment convaincre quelqu'un de vous faire confiance quand il a beaucoup à perdre ?", réfléchit l'enquêteur en approchant l'une des "épicières" de Tarnac. Il explore cette zone grise où, pour séduire de futures sources, bonnes manières et mauvaise conscience s'emmêlent. Dufresne ne cherche pas à masquer ses sympathies. Mais il interroge les pactes implicites, parfois un peu coupables, qu'il passe avec les uns ou les autres, flics compris. </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">Ces derniers lui ont raconté une bonne blague qui circule dans leurs couloirs : "Le terrorisme, il y a plus de gens qui en vivent que de gens qui en meurent." Vingt fonctionnaires et dix voitures suivaient le seul "individu" Coupat lors de la nuit du "sabotage". Pas étonnant si le dossier judiciaire compte aujourd'hui trente-deux tomes - et l'instruction n'est pas close. S'y côtoient inventaires de scellés, retranscriptions de chats en italien, réquisitions auprès d'opérateurs téléphoniques, photos, listings informatiques, croquis, demandes d'actes en tout genre, dont Dufresne, qui en a eu copie, fait aussi la matière de son livre. </div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">Dangereuse lorsqu'elle est expérimentée par les enquêteurs, la pratique du fragment fait oeuvre, ici, grâce à cette esthétique du collage. Cote D 1106, sous-cote D 145... L'auteur dévoile une poétique du PV, avec ses participes présents, ses fautes d'orthographe, son "nous" qui cache les "je", ses adverbes hors d'usage ("pédestrement")... Quand tant de fait-diversiers, dans la presse, parlent, dans un mimétisme inconscient, d'"individus quittant leur domicile pour leur véhicule", lui leur donne chair avec ses mots et sa belle écriture. Comme Houellebecq raconte l'inanité du monde postmoderne à travers les notices et autres catalogues de VPC, Dufresne exploite la phraséologie de ces milliers d'interrogatoires secs et cliniques pour dire la part d'absurde qui vient parfois s'engouffrer dans un fait divers.</div></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;"><br /></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: left;">Ariane Chemin</div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-29957395378263663612012-03-01T12:21:00.004+01:002012-03-07T14:26:26.837+01:00"Tarnac, magasin général"<div><br /><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-GsXhBnqNliQ/T09Z0dLJqEI/AAAAAAAAANw/VTv7TCaSgm8/s1600/1649858_6_ccb0_couverture-de-l-ouvrage-de-david-dufresne_78750c15e79861fe7b9b0e4e056261ce.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-GsXhBnqNliQ/T09Z0dLJqEI/AAAAAAAAANw/VTv7TCaSgm8/s320/1649858_6_ccb0_couverture-de-l-ouvrage-de-david-dufresne_78750c15e79861fe7b9b0e4e056261ce.jpg" width="207" /></a></div><br /><br /><b><a href="http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/03/01/tarnac-magasin-general_1650020_3260.html" target="_blank"><span class="surtitre_nat_edito">"Bonnes feuilles" trouvées </span>sur le site du Monde le 1er mars 2012.</a></b><br /><br />[<a href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2011/12/livre-paraitre-magasin-general-tarnac.html" target="_blank">Nous avions annoncé la parution du livre</a> le 22 décembre 2011]<b><br /></b><br /><div style="text-align: center;">________________________________</div><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><br /><b>Gabrielle H., "épicière" à Tarnac"</b></div><br /><div style="text-align: left;">Au café, Gabrielle avait posé les questions d'usage et les conditions qui vont avec - pourquoi s'intéresser à cette affaire, dans quel but, pour dire quoi, à qui ? Tout était sujet à discussion : quand je disais "mis en examen" par respect du droit, elle rétorquait "inculpés" par souci de véracité. Je lui déballais mon discours, le même que celui que j'avais servi à tous ses amis, à Benjamin Rosoux, à Mathieu Burnel, à d'autres, un discours auquel je croyais et auquel je crois toujours, après trois ans d'enquête : certains parmi les dix inculpés ont peut-être fait ce que les flics leur reprochent, d'autres auraient voulu le faire, et d'autres n'ont rien fait. Dans tous les cas, je me foutais de savoir qui avait fait quoi, ou non. Dans tous les cas, tous étaient défendables. Dans tous les cas, quelque chose avait ripé dans la France sarkozyenne de la fin des années 2000 et mon seul but était d'essayer de comprendre qui, quoi et comment ; en parlant avec eux, qui avaient leurs raisons, et avec les agents de l'Etat, qui avait ses raisons. Ce quelque chose, c'était la conjonction du politique, du renseignement, de l'antiterrorisme, de la justice et des journalistes. De la violence et de la radicalité, aussi. Le défendable, c'était le simple questionnement :Où s'arrête le terrorisme ?"</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> Pages 22-23.<br /><br />_____________________________________________________________________________________ </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><b>"Sportster", flic antiterroriste</b></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"> "Sportster", c'était le nom de code de l'agent de la Direction centrale du renseignement intérieur. Sportster, du nom du modèle de ma moto, la plus petite des Harley, orange, vieille d'une dizaine d'années. Avec l'intermédiaire qui nous avait mis en contact, toute la panoplie y passait quand il s'agissait de se donner rendez-vous : "J'ai besoin du manuel, où est la garagiste ? Faudrait causer mécanique" - ce genre de coquetteries.<br /><br />L'intermédiaire était également un poulet, mais d'un tout autre service. Nos petites manies l'amusaient beaucoup. Sportster, aussi, semblait amusée par l'affaire. Dans le service, on était excités, disait-elle. Coupat et les autres, ça nous changeait des islamos, c'était passionnant.<br /><br />La première rencontre se déroula dans un restaurant, au centre de Paris. Je ne saurai jamais si ses précautions étaient réellement utiles, pour elle, pour moi ; ou si elles faisaient partie du jeu, d'espion à journaliste ; de l'esbroufe, d'informatrice à fouineur (...). En chemin, j'avais croisé notre connaissance commune qui m'attendait... probablement, en éclaireur. Le film pouvait démarrer (...).<br /><br />- On se tutoie, lâcha d'entrée Sportster. Ça ira plus vite.<br />- Si tu veux.<br />- Alors... tu veux savoir quoi ?<br /><br />Sa façon de parler d'eux, quelques détails, cette douce et étrange fascination du chasseur pour sa proie, ça ne trompait pas. Sportster avait bien fait partie de l'équipe qui avait filoché la bande "de Tarnac". Au début, se rappelait Sportster, les gars de son service ne comprenaient pas pourquoi certains de la bande, dont Julien Coupat, accostaient les gens dans la rue, en leur empruntant leur téléphone. On se disait, merde, il a du fric, à quoi il joue ? Pourquoi il emmerde les gens comme ça ? Et puis, on a compris. C'était sa façon de ne pas laisser de trace. On a trouvé ça génial.<br /><br />Ce que Sportster cachait, un de ses chefs me le racontera plus tard. Quand les agents de la DCRI ont saisi le manège, ils ont fait comme Coupat. Ils ont accosté les accostés, exhibant leur carte tricolore. Un jour, en province, ils sont tombés sur une femme particulièrement coopérante : elle était magistrate. Elle leur a donné le numéro que Coupat avait composé depuis son propre téléphone.<br /><br />Ça devait lui venir de là, à Sportster, sa méfiance pour les portables (...). Tu comprends, c'est emmerdant, on peut se faire piéger par les triangulaires des antennes. Savoir que je suis là, que tu es là, qu'on est ensemble. Et je risque gros, très gros, en te parlant." </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">Pages 45-46. </div><div style="text-align: left;">_____________________________________________________________________________________ </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;"><b>Julien Coupat, principal accusé"</b></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">Le jeune homme était attablé à la droite du comptoir. Il avait le visage jovial ; et l'air juvénile. Il était mieux qu'à la télé, comme on dit ; mieux que sur les deux ou trois photos qui avaient fuité, choisies parce qu'elles lui donnaient un air dur et fermé, un air de directeur d'entreprise terroriste ; un air raccord avec l'image qu'on pouvait se faire d'un patron en sabotages. Piochées dans le stock des clichés de filatures, ces photos avaient fait leur chemin et contribué à fabriquer la fable, de journaux télé en "unes" de presse. "Un Coupat idéal", avait titré Libération.<br /><br />C'était un jour d'été, dans un restaurant de la banlieue Est. Je revenais d'un mois dans le Colorado (...). Face à Coupat, je ne savais plus quelle heure il était, l'avion venait d'atterrir, ni si le brouilly se dégustait frais ou à température ambiante (...). J'avais du mal à comprendre où Julien Coupat puisait sa force, lui qui venait de passer six mois à la Santé et semblait si peu affecté par l'univers carcéral.<br /><br />Avant d'entamer la discussion, il me posa la question de confiance. D'où je venais, ma formation politique, mon parcours, Coupat attendait que je décline tout cela, l'insistance en suspens signifiait : ai-je affaire à un camarade ? C'était habile, l'interpellation mettait d'emblée la discussion sur le seul registre qui vaille, celui de la sincérité ; et ça contrecarrait le rapport marchand qu'induit le journalisme.<br /><br />Ses interrogations étaient légitimes, et pas seulement parce qu'il jouait gros, que je pouvais trahir sa pensée, la travestir, ou simplement mal la restituer ; et un mot, un seul, pouvait se retrouver dans la procédure - tant d'interviews plus ou moins maladroites de tel ou tel proche y figuraient déjà.<br /><br />Sur ce point, Benjamin Rosoux avait un jour trouvé une bonne expression. Il disait qu'avec moi, c'était la garde à vue permanente. La blague était féroce, elle avait du vrai, et tout cela devenait épuisant. Les interrogations de Coupat étaient également légitimes car le journaliste n'est nulle part, comme il le répétait, et que, lui, il était au coeur d'une affaire d'Etat, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, une épée qui disait : vingt années de prison. Alors, Julien Coupat avait bien le droit de s'amuser à son tour. L'art du renversement était probablement celui qu'il maîtrisait le mieux. (...)<br /><br />Au bout de quelques secondes, il avait bien fallu trouver quelque chose.<br /><br />- Ma formation ? je dis. Le punk.<br /><br />C'était la stricte vérité.<br /><br />Coupat sourit. Ça semblait suffire, pour un début ; et nous voilà en train de deviser sur le genre. Le punk était-il le mensonge génial d'un manager génial, Malcolm MacLaren, qui avait pris les Sex Pistols et les avait déguisés de toute la pensée situationniste ; ou le punk était-il l'horizon politique indépassable clamé par L'insurrection qui vient dès sa première page : ""Le futur n'a plus d'avenir" est la sagesse d'une époque qui en est arrivée, sous ses airs d'extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks" ? (...)<br /><br />La suite du déjeuner était écrite : il ne saurait être question des péripéties de l'affaire. Julien Coupat s'en tiendrait à sa ligne de conduite, qu'il avait exprimée par voie de presse - il n'y a pas à clamer son innocence dans un monde qui a perdu la sienne - ; je m'en tenais à la mienne : sa culpabilité supposée était l'affaire des flics et des juges ; elle n'était pas mon propos. Là où nous pouvions nous retrouver, c'était dans l'arrière-boutique de l'affaire, dans ce magasin général de l'antiterrorisme à grand spectacle.<br /><br />Sa manière de déjouer la situation ne répondait pas à un quelconque intérêt, ni au moindre calcul : Coupat semblait tout simplement avoir placé la dialectique au coeur même de son souffle. Le jeune homme, trente-cinq ans, était exténuant ; et sa joie à l'être rendait la rencontre plus éprouvante encore.<br /><br />Nous nous sommes mis alors à discuter du livre que je préparais. Coupat proposa rapidement un pacte, que lui et les siens relisent le manuscrit, il disait qu'il fallait miser sur l'intelligence collective, le livre ne pourrait en être que meilleur, qu'il n'était pas question de censure, que je resterais libre. Il disait, et ça se comprenait, que ni lui ni ses amis ne voulaient cautionner un ouvrage dont ils ne savaient rien. Ce droit de regard était à prendre ou à laisser. Cette demande était une réponse symétrique à la mise à nu que chacun de ses amis avait subie, et lui maintenant face à moi, dès qu'ils avaient eu à croiser un journaliste.<br /><br />Je lui répondais que, bien sûr, une telle relecture serait une belle expérience, riche et dense (...) ; mais je lui rétorquais que non, ce pacte était inconcevable ; je m'arc-boutais sur mon travail solitaire, ma liberté de franc-tireur, il riait, et moi aussi, il disait que c'était terriblement années 1980 mon truc d'auteur - c'était en partie de ma faute (...), je lui avais parlé de décembre 1986, de Malik Oussekine, des voltigeurs aux trousses, et de ce moment initiatique, qui m'avait donné le goût d'aller sonder les flics et de pénétrer régulièrement les lignes ennemies, au risque d'en revenir parfois perturbé.<br /><br />Coupat avait lu mon précédent bouquin, Maintien de l'ordre ; la SDAT l'avait saisi dans sa chambre à Tarnac. Il savait. Aussi la discussion bifurqua-t-elle sur les doctrines et stratégies policières. Le sujet, inépuisable, constituait un excellent dérivatif. Le petit brouilly faisait également son effet, à moins que ce soit son flot de paroles, ou le décalage horaire, ou tout cela à la fois.<br /><br />Ça serait quand même plus simple pour tout le monde si je n'avais pas ce bouquin à écrire.<br /><br />On se quitta là-dessus, notre impossibilité à nous causer réellement, et sur une franche poignée de main. L'un et l'autre, nous savions déjà, probablement, qu'aucun pacte ne se réaliserait, même si on se promettait d'en chercher un. On ne s'est jamais revus." </div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">Pages 360-363. </div><div style="text-align: left;"><br /><br /></div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: left;">TARNAC, MAGASIN GÉNÉRAL de David Dufresne. </div><div style="text-align: left;">Calmann-Lévy, 500 p., 20 € (en librairie le 7 mars).</div></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-33094594928111050882012-03-01T12:08:00.001+01:002012-03-07T14:25:54.361+01:00[Paris] Procès antiterroriste pour 6 camarades du 14 au 22 mai 2012<div><br /><br /></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-wc00pnvqFM8/T09YEBMkNCI/AAAAAAAAANo/qon06Bu8Eos/s1600/arton592.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-wc00pnvqFM8/T09YEBMkNCI/AAAAAAAAANo/qon06Bu8Eos/s320/arton592.jpg" width="225" /></a></div><br /><br /><div style="text-align: justify;">Ivan, Bruno et Damien sont arrêtés en janvier 2008 alors qu’ils se rendent à une manif devant le centre de rétention de Vincennes avec des fumigènes artisanaux et des crève-pneus, qui deviennent pour la justice et les médias une “bombe à clous”. Ivan et Bruno sont alors placés en détention préventive et Damien sous contrôle judiciaire.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quelques jours plus tard, Inès (*Isa) et Franck (*Farid) sont arrêtés lors d’un contrôle des douanes à Vierzon en possession de manuels expliquant des techniques de sabotage, du plan d’une prison pour mineurs et de chlorate. L’antiterrorisme se saisit de l’affaire. Les flics prétendent que l’ADN d’Isa correspondrait à une des 5 traces ADN présentes dans un sac contenant des bouteilles d’essence, retrouvé sous une dépanneuse de flics pendant l’entre-deux-tours des présidentielles de 2007.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Rapidement, ces deux enquêtes sont jointes en un seul dossier, instruit par les mêmes juges antiterroristes. La police ratisse alors dans l’entourage des personnes arrêtées et des personnes fichées “anarcho-autonomes” pour tenter de trouver qui se cacherait derrière les ADN manquants. Javier (*Juan), le frère d’Inès (*Isa), puis Damien (qui avait été arrêté avec Ivan et Bruno) sont mis en prison pendant plusieurs mois car leurs profils ADN correspondraient aussi aux traces retrouvées sous la dépanneuse. Par ailleurs, en juin 2010, Javier (*Juan) a, en plus, été mis en examen pour une série de sabotages par incendie sur des armoires électriques de signalisation SNCF qui ont paralysé une partie du trafic ferroviaire en 2006 pendant le mouvement « CPE ». Son ADN aurait été retrouvé sur le lieu d’une tentative de sabotage.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Inès (*Isa), Javier (*Juan), Damien, Ivan, Franck (*Farid) et Bruno ont chacun fait entre 5 et 13 mois de détention préventive dans le cadre de cette procédure. Et ils restent sous contrôle judiciaire jusqu’au procès en correctionnelle.</div><h4 style="text-align: right;"><b><a href="http://infokiosques.net/mauvaises_intentions">Mauvaises intentions</a></b>, le 29 février 2012.</h4><div style="text-align: left;"></div><div style="text-align: left;">[<i>Pour mémoire sur </i><i>la propagande journalistico-policière<a href="http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/files/2012/03/Les_anarcho-autonomes_inquietent_rtl_29012008.mp3" target="_blank"></a></i><i>: <a href="http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/files/2012/03/Les_anarcho-autonomes_inquietent_rtl_29012008.mp3" target="_blank">un son du 29 janvier 2008 diffusé sur RTL]</a></i></div><h4 style="text-align: right;"> </h4>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-16378579941208072212012-02-24T13:42:00.001+01:002012-03-07T14:25:25.221+01:00Nouvelle arrestation dans l'affaire de Tarnac<div><br /><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-7HzQBn46voI/T0fLNzBmqqI/AAAAAAAAANI/kbYRUqi8y44/s1600/ferfa1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://4.bp.blogspot.com/-7HzQBn46voI/T0fLNzBmqqI/AAAAAAAAANI/kbYRUqi8y44/s1600/ferfa1.jpg" border="0" /></a><u> </u></div><div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: center;"><div style="text-align: justify;"><br /><b>[<u>Mise à jour du 24 février à 22h</u> : la personne arrêtée jeudi 23 février a été...relâchée vendredi 24 février <i>"sans mise en examen"</i>, mais <i>"pourrait être reconvoquée ultérieurement"...</i>]</b><br /></div> <u>_________________________________</u></div><div style="font-family:Verdana,sans-serif;"><i><span style="font-size:small;"><br /></span></i></div><div style="font-family:Verdana,sans-serif;"><i><span style="font-size:small;">Une première dépêche (non signée) publiée le 23 février à 23H38 sur le site... des "Inrockuptibles" [on peut encore la retrouver en l'état <a href="http://juralib.noblogs.org/2012/02/24/%C2%AB-affaire-de-tarnac-%C2%BB-il-ne-faut-pas-vendre-la-peau-du-chien-policier-avant-de-l%E2%80%99avoir-etripe-2/" target="_blank"><b>ici</b></a>]</span></i></div><span style="font-size:small;"><br /></span><br /><blockquote class="tr_bq"><div style="text-align: center;"><span style="font-size:small;"><b>Nouvelle arrestation dans l’affaire de Tarnac </b></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:small;">Un homme a été arrêté jeudi matin [le 23 février] à Rouen et placé en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret dans le cadre de l’affaire « de Tarnac ». Il serait soupçonné d’avoir participé à la fabrication des crochets placés sur les caténaires SNCF en novembre 2008 pour interrompre la circulation des trains.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:small;">Le juge d’instruction, Thierry Fragnoli, s’est rendu à Rouen avec des policiers de la Sdat pour interpeller cet homme. Dans cette affaire, dix personnes ont été mises en examen depuis novembre 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.</span></div></blockquote><div style="text-align: center;"><u>_________________________________</u><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-rAksKoiFHj0/T0f6VPETyPI/AAAAAAAAANQ/dYmC3KU7HIk/s1600/limoges0.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://1.bp.blogspot.com/-rAksKoiFHj0/T0f6VPETyPI/AAAAAAAAANQ/dYmC3KU7HIk/s320/limoges0.jpg" border="0" height="183" width="320" /></a></div><u><br /></u></div><div style="text-align: center;"><div style=" text-align: left;font-family:Verdana,sans-serif;"><i><span style="font-size:small;"><a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/78762/date/2012-02-23/article/nouvelle-arrestation-dans-laffaire-de-tarnac-1/" target="_blank">La brève est mise à jour le 24 février à 12h45</a>, signée par "l'incontournable" <a href="http://paris.indymedia.org/spip.php?article6402" target="_blank"><b>Camille Polloni</b></a>, avec "la réaction de l'un des mis en examen". </span></i></div><div style="text-align: left;"><br /></div><blockquote class="tr_bq"><b>Nouvelle arrestation dans l’affaire de Tarnac </b></blockquote><blockquote class="tr_bq"><b></b><br /><div style="text-align: justify;">Un homme d'une trentaine d'années a été arrêté jeudi matin à Rouen et placé en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret dans le cadre de l'affaire "de Tarnac". </div><div style="text-align: justify;">Proche de certains mis en examen, il est soupçonné d'avoir participé à la fabrication des crochets placés sur les caténaires SNCF en novembre 2008 pour interrompre la circulation des trains.</div><div style="text-align: justify;">Ses compétences de forgeron et ses déplacements seraient au coeur des préoccupations des enquêteurs, d'après une source judiciaire. Il aurait déjà été interrogé trois fois. </div><div style="text-align: justify;">Le juge d'instruction, Thierry Fragnoli, s'est rendu à Rouen avec des policiers de la Sdat pour interpeller cet homme au domicile de ses parents et conduire une perquisition dans l'atelier de son père, forgeron de métier. La garde à vue, qui a commencé à 7h45 jeudi matin, a été prolongée vendredi matin. Sous le régime de l'antiterrorisme, elle peut durer jusqu'à quatre jours. </div><div style="text-align: justify;">Contacté par Les Inrocks, l'un des mis en examen tourne en dérision cette nouvelle arrestation : </div><div style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><blockquote><i>"Pendant longtemps, nous soupçonnions le juge Fragnoli d'instruire uniquement à charge et d'avoir un grief personnel à notre encontre. Au vu du pétard mouillé qu'est cette nouvelle arrestation, on tend désormais à penser qu'il travaille pour la défense en s'acharnant à ridiculiser son enquête. Nous sommes évidemment prêts à parier une bouteille de whisky que notre ami sera relâché sans aucune charge d'ici quelques jours."</i> </blockquote></div><div style="text-align: justify;">Dans cette affaire, dix personnes ont été mises en examen depuis novembre 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. </div><div style="text-align: justify;">Une première vague d'arrestations a lieu le 11 novembre 2008 en Corrèze, à Paris et à Rouen. Vingt personnes sont alors arrêtées, neuf mises en examen et certaines placées en détention provisoire, comme Julien Coupat, soupçonné de "diriger" l'association de malfaiteurs. Il est libéré six mois plus tard. Un an plus tard, un dixième homme est mis en examen. Pendant les trois ans d'instruction, d'autres personnes ont été arrêtées sans être poursuivies par la suite. </div><div style="text-align: justify;">Les avocats des mis en examen contestent une grande partie des éléments retenus contre leurs clients et ont souligné à de nombreuses reprises les incohérences du dossier. Ils <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/60401/date/2011-02-20/article/tarnac-les-mis-en-examen-vont-deposer-trois-plaintes-contre-la-police/" target="_blank">ont porté plainte</a> en février dernier pour faux et usage de faux, subornation de témoins et interceptions téléphoniques illégales. Une information judiciaire a <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/72903/date/2011-11-11/article/tarnac-instruction-faux/" target="_blank"> a été ouverte à Nanterre</a> et <a href="http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/2012/01/10/tarnac-nouvelle-information-judiciaire-ouverte-pour-des-ecoutes-156932.html" target="_blank">une autre à Limoges</a>. </div><div style="text-align: left;"><br /></div></blockquote></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-87434792183615166312012-02-22T01:18:00.000+01:002012-02-25T01:27:22.718+01:00De quelques « techniques modernes » pour embastiller<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-ODFpg_i3bJ0/T0goSb8XBQI/AAAAAAAAANY/rqGJXhHBZ5E/s1600/fresnes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="316" src="http://1.bp.blogspot.com/-ODFpg_i3bJ0/T0goSb8XBQI/AAAAAAAAANY/rqGJXhHBZ5E/s320/fresnes.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">Article paru dans le <a href="http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1133" target="_blank"><b>numéro 217 (Février 2012) de Courant Alternatif</b></a></span>. </div>
<div style="text-align: center;">
________________________________ </div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="chapo">
De même qu’au confessionnal on punit le péché par
intention, au tribunal on sanctionne par anticipation depuis la loi
Estrosi de 2010 qui a créé le délit de participation à une « bande
violente ». Derrière ces mots, ce sont de plus en plus des milieux
politiques qui sont ciblés par le pouvoir. Et l’appartenance à ces
milieux (voire la simple fréquentation de certaines personnes)
constitue, avec le refus de prélèvement d’ADN et l’accusation de s’être
organisé-e « en réunion », le tiercé gagnant de l’institution judiciaire
pour enfermer qui dérange l’ordre établi.</div>
<br />
<div class="texte">
<div class="spip">
Aucun Etat ne tolère qu’on échappe
à son emprise, dès lors qu’on est tombé dans son collimateur. C’est
pourquoi sur le territoire français, « en raison des nécessités de
l’enquête ou à titre de mesure de sûreté », une-e juge d’instruction
peut placer quelqu’un sous écrou sans qu’il ait été statué sur sa
culpabilité. Nombre de juristes le soulignent, cette privation de
liberté qui est prononcée « à titre exceptionnel », et justifiée par
l’intérêt social et la bonne administration de la « justice », attente
aux « garanties fondamentales des droits de la personne » et à la
présomption d’innocence censées être à la base du système judiciaire
français. Elle n’en est pas moins très à la mode.</div>
<h3 class="spip" style="text-align: center;">
Une détention « provisoire », ça peut durer</h3>
<div class="spip">
La prison, c’est avant tout un lieu d’enfermement des
pauvres, on le sait, et la détention provisoire est, de façon notoire,
« traditionnellement » longue en France : rester deux ans en prison
avant d’être jugé-e n’a rien de rare.<br />
Mais la préventive constitue aussi le troisième temps fort du scénario
suivi aujourd’hui par le pouvoir pour criminaliser certains milieux
militants et justifier la répression à leur encontre. Ce scénario a deux
finalités : noircir l’image des personnes visées pour convaincre de
leur dangerosité, et présenter l’Etat comme l’efficace défenseur d’un
ordre menacé <b>[1]</b>.
On assiste ainsi d’abord à une mise en spectacle de l’action répressive
– notamment par un impressionnant déploiement de forces d’intervention
surarmées, lors d’interpellations et de perquisitions <b>[2]</b>.
Puis des déclarations politiciennes et campagnes médiatiques viennent
grossir la réalité des faits reprochés aux inculpé-e-s. Enfin, la
prolongation de leur détention provisoire vise à démontrer que l’on
tient vraiment des « coupables » – et comme nul ne veut croire à une
réalité aussi choquante que l’emprisonnement d’innocent-e-s, le refus
persistant de les libérer contribue à convaincre qu’il y a forcément
anguille sous roche.<br />
La détention provisoire n’est certes pas une invention sarkozienne.
Baptisée « préventive » jusqu’à la loi du 17 juillet 1970, on a changé
son épithète dans l’illusoire dessein de souligner son caractère
exceptionnel<b> [3]</b>,
et une dizaine de réformes sur le sujet sont intervenues depuis pour
afficher toujours cette même volonté… bidon : en 1997, la population
carcérale française était encore composée à 41 % de prévenu-e-s (52 % en
1984). De même, en 2000, la loi Guigou a créé un juge des libertés et
de la détention provisoire (JLD) censé être plus « indépendant » que le
« classique » – le rôle du JLD dans l’« affaire d’Outreau » suffit à
montrer qu’il n’en est rien.<br />
En matière correctionnelle, pour être mis-e en examen on doit, selon la
législation actuelle, encourir une peine d’une durée au moins égale ou
supérieure à trois ans d’emprisonnement ; et, pour être ordonnée ou
prolongée, la détention provisoire doit constituer l’unique moyen de
parvenir à un ou plusieurs des objectifs suivants (art. 144 du code de
procédure pénale modifié en 2009) : <br />
« 1° conserver les preuves ou les indices matériels qui sont nécessaires à la manifestation de la vérité ; <br />
2° empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille ;<br />
3° empêcher une concertation frauduleuse entre la personne mise en examen et ses coauteurs ou complices ; <br />
4° protéger la personne mise en examen ;<br />
5° garantir le maintien de la personne mise en examen à la disposition de la justice ; <br />
6° mettre fin à l’infraction ou prévenir son renouvellement. »</div>
<div class="spip">
Dans les faits, le libellé très vague de ces objectifs
aide à multiplier et prolonger la préventive, au point que la France a
été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de
l’homme pour ses abus <b>[4]</b>.
« Toute personne arrêtée ou détenue [...] a le droit d’être jugée dans
un délai raisonnable, ou libérée pendant la procédure », dit en effet la
Convention européenne des droits de l’homme et des libertés
fondamentales. Et l’Observatoire international des prisons (OIP)
souligne de son côté : « Définie par la loi comme devant être
l’exception, la détention provisoire est trop souvent prononcée au
détriment du contrôle judiciaire et au mépris de la présomption
d’innocence. Véritable peine sans jugement, [elle] constitue de nos
jours une grave atteinte aux libertés fondamentales. »<br />
L’article 145-1 du code de procédure pénale modifié en 2002 précise
qu’en matière de délits « la détention provisoire ne peut excéder quatre
mois si la personne mise en examen n’a pas déjà été condamnée pour
crime ou délit de droit commun soit à une peine criminelle, soit à une
peine d’emprisonnement sans sursis d’une durée supérieure à un an et
lorsqu’elle encourt une peine inférieure ou égale à cinq ans » ; et que,
dans les autres cas, « à titre exceptionnel » là encore, le JLD peut
décider de prolonger la détention, de quatre mois en quatre mois,
jusqu’à un an au total. Mais, toujours dans les faits, divers
dispositifs permettent aisément de s’asseoir sur les délais légaux.
Ainsi, le système des « audiences-relais » <b>[5]</b>.
Ou encore le délai de vingt jours dont bénéficie la chambre
d’instruction pour répondre à la demande de remise en liberté que
peuvent déposer les prévenu-e-s lorsque le juge d’instruction ne les a
pas interrogé-e-s pendant quatre mois.<br />
Surtout, la détention provisoire peut durer jusqu’à deux ans (toujours
par prolongation de quatre mois) en cas de « terrorisme »,
d’« association de malfaiteurs », d’« infraction commise en bande
organisée » – des chefs d’inculpation à géométrie très variable
puisqu’ils concernent désormais des personnes et des actes extrêmement
variés quant aux buts poursuivis (les dernières lois sécuritaires ne
font plus de distinction entre atteinte à la personne et atteinte aux
biens, donc entre crimes et délits), et pour lesquels les peines
encourues atteignent facilement dix ans d’emprisonnement.<br />
Et puis, pour maintenir en détention, il existe plein d’autres petits
trucs à disposition des juges. Par exemple, les « garanties de
représentation », que l’on résume à tort à la possession ou non d’un
domicile et d’un travail. En réalité, les exigences des tribunaux en la
matière sont bien plus grandes vu qu’il s’agit avant tout de prouver que
l’on est intégré-e à la société, donc que l’on vit en « bon père de
famille », partant en « bon citoyen » : ce qui compte vraiment, c’est
d’avoir à charge une famille et de posséder une situation
professionnelle assez accrocheuse pour dissuader de passer les
frontières sitôt libéré-e.<br />
Résultat : avec l’introduction de nombreux chefs d’inculpation et
l’aggravation des condamnations par le biais des lois sécuritaires
tombées en cascade, depuis une décennie principalement (voir CA n° 215),
la durée des détentions provisoires ne cesse de s’allonger. En 2005, la
Commission de suivi de la détention provisoire dénonçait déjà dans son
rapport annuel cette réalité, la préventive étant passée en moyenne de
6,4 mois en 2002 à 7,1 mois en 2005 ; elle critiquait également
l’insuffisance des raisons entraînant sa mise en pratique, ainsi que les
conditions dans lesquelles celle-ci s’effectuait.</div>
<h3 class="spip" style="text-align: center;">
Un antiterrorisme en plein… boom !</h3>
<div class="spip">
La politique sécuritaire actuelle qui sévit en France
comme ailleurs dans le monde, en particulier parce que la « crise »
économique entraîne une contestation grandissante, traduit la volonté
pour les tenants du système de criminaliser toujours davantage les
personnes qui se mobilisent contre l’ordre établi – jusqu’aux classes
moyennes en voie de précarisation, ciblées dès lors qu’elles
« s’indignent » contre le sort qui leur est fait. Après avoir peaufiné
les méthodes coercitives dans les cités populaires, le champ répressif
s’est ainsi élargi à la jeunesse lycéenne et estudiantine.
De là l’adoption d’une panoplie de lois sécuritaires, soutenue par une
intense propagande médiatique – et le rapide glissement du sécuritaire à
l’antiterrorisme, grâce à l’étiquetage « ultra-gauche » par lequel le
pouvoir forge comme bon lui semble l’image d’un ennemi invisible et
diffus, donc d’autant plus dangereux <b>[6]</b>.
En juin 2008, le rapport de la Direction centrale des renseignements
généraux intitulé Du conflit anti-CPE à la constitution d’un réseau
préterroriste international : regards sur l’ultragauche française et
européenne énumérait toutes les actions attribuées à la « mouvance
anarcho-autonome » en assurant : « Les faits et comportements observés
sur notre territoire sont similaires à ceux recensés à la fin des années
1970 qui avaient été précurseurs de la constitution du groupe Action
directe. »<br />
De là les montages policiers et l’instrumentalisation politique de
certaines affaires, comme Tarnac, sous les chefs d’« association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » ou de
« dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste »
(Julien Coupat est ainsi resté en préventive plus de six mois, en dépit
d’une mobilisation militante et du soutien de personnalités politiques
et médiatiques).<br />
Le pas franchi entre le sécuritaire et l’antiterrorisme n’a rien
d’anodin pour les personnes qui en subissent les effets, étant donné les
moyens exorbitants que détiennent les juges antiterroristes <b>[7]</b>.
Les six inculpé-e-s qui vont passer en procès ensemble à la mi-mars, à
Paris, pour quatre affaires regroupées par le juge Brunaud autour d’une
dépanneuse de police ont été les premières à en faire la pénible
expérience (on y reviendra dans un prochain CA). Elles ont effectué
entre cinq et treize mois de détention provisoire, et sont restées
ensuite sous contrôle judiciaire (avec interdiction d’entrer en contact
entre elles pour la plupart et de sortir du territoire français sans
autorisation, pointage une fois par mois au commissariat ou au tribunal,
ainsi que suivi par un contrôleur judiciaire tous les mois ou tous les
trois mois pour justifier de leurs activités professionnelles).<br />
Aujourd’hui, l’antiterrorisme a sa police, sa section spéciale au
parquet… et ses dispositions réglementaires. La circulaire (parue le 13
juin 2088) de Rachida Dati, alors ministre de la Justice, a en effet
élargi le champ des poursuites en matière de terrorisme, au prétexte
d’« une résurgence de faits en lien avec la mouvance anarcho-autonome »
et de violences commises « à l’occasion de manifestations de soutien à
des prisonniers ou des étrangers en situation irrégulière ». Cette
circulaire, qui demande aux parquets locaux confrontés à de tels faits
et violences d’« informer dans les plus brefs délais la section
antiterroriste du parquet de Paris […] pour apprécier de manière
concertée l’opportunité d’un dessaisissement à son profit », a donné à
la police (en particulier la brigade anticriminalité) un sentiment de
toute-puissance dont elle use et abuse depuis : interventions brutales
en de multiples occasions avec flashballs, tasers, etc. ; fouilles non
autorisées ; provocations afin d’inciter à l’outrage et de pouvoir
inculper pour rébellion… Il s’agit d’instaurer un climat de peur et de
pousser à la faute (voir, pour un <a class="spip_out" href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/57636/date/2011-01-19/article/lultragauche-nouvelle-menace-pour-la-police-antiterroriste/">bref historique</a> ; mais aussi, pour ce qui tend à devenir <a class="spip_out" href="http://www.fsl-nancy.fr/qui-nous-protege-de-la-police">du quotidien basique, par exemple </a>).<br />
Désormais, des enquêteurs de la section antiterroriste (SAT) de la
brigade criminelle travaillent sur les dégradations de distributeurs
bancaires, les collages d’affiches ou les occupations d’agences
commerciales par des « anarcho-autonomes ». Ils appuient leurs
recherches sur des photos de militant-e-s – identifié-e-s par la
Direction centrale du renseignement intérieur et la Direction du
renseignement de la préfecture de police en région parisienne – qui
proviennent pour beaucoup des manifs organisées en soutien aux affaires
de Tarnac et de la dépanneuse de police à Paris. Les personnes
suspectées, souvent interpellées au hasard et mises en garde à vue sans
suite, se voient demander leur ADN ; et leur fréquent refus de ce
prélèvement entraîne une perquisition à leur domicile (visant à le
collecter contre leur gré sur leurs affaires)… et un procès.</div>
<h3 class="spip" style="text-align: center;">
Un ADN aux mille attraits sécuritaires</h3>
<div class="spip">
Ah, le prélèvement d’ADN, quelle formidable invention !<br />
1° Si vous le refusez, vous êtes poursuivi-e en justice pour un délit
indépendant de celui (ou plutôt de la présomption de celui) qui vous a
collé dans les pattes de la « justice », et passible d’une peine pouvant
aller jusqu’à 15 000 € d’amende et un an de prison ferme ;<br />
2° En dépit de votre refus, la police va prélever votre ADN (à partir
d’un gobelet ou d’une fourchette utilisés pendant la garde à vue…) « aux
fins de l’enquête » ; <br />
3° Tant que vous persistez dans votre refus, vous êtes convocable à tout
moment pour une nouvelle demande de prélèvement, et sanctionnable en
cas de rejet ; <br />
4° Si votre ADN ne peut vous être pris que dans le cadre d’une procédure
judiciaire en cours, être relaxé-e du délit pour lequel on vous a fait
une demande de prélèvement n’empêchera pas la « justice » de vous
poursuivre pour le refus que vous y avez opposé…</div>
<div class="spip">
Une situation aussi kafkaïenne a incité des personnes à <a class="spip_out" href="http://www.slate.fr/story/47639/adn-fichiers">porter leur cas devant la Cour européenne des droits de l’homme</a>.<br />
En plus du fichage de la population et donc de l’accentuation du
contrôle social qu’ils favorisent (un « bon citoyen » n’ayant rien à se
reprocher, accepter le prélèvement relèverait du civisme), les tests
d’ADN ont d’autres effets pervers. Notamment d’inciter les avocat-e-s
qui les considèrent comme une preuve scientifique dans l’absolu à s’en
remettre à leurs résultats (sans prendre en compte les conditions dans
lesquelles les prélèvements sont réalisés ni les manipulations dont ils
peuvent être l’objet). Et pourtant, attendre ces résultats avant de
déposer un appel contre une mise en détention, par exemple, sur la
conviction que le tribunal se « résoudra » à une libération dès qu’il
sera en leur possession introduit un nouveau critère – « scientifique »
et non plus juridique – qui a pour conséquence de faire admettre comme
normale la prolongation de la détention provisoire. Car, s’ils ont
obligation de rendre publics les résultats des tests d’ADN, les juges
n’ont aucun délai à respecter pour ce faire.</div>
<div class="spip">
Tout ce qui précède met en évidence une réalité : face à
l’actuel dispositif policier et judiciaire, seul l’établissement d’un
véritable rapport de forces social est susceptible de freiner sa mise en
œuvre. On remarque d’ailleurs sans peine, lors des luttes qui se mènent
dans les secteurs agricole ou industriel, que lorsqu’il y est recouru à
la force la répression est sans commune mesure avec celle qui frappe
une certaine jeunesse radicalisée. Cela, parce que les luttes paysannes
ou ouvrières recueillent une assez large adhésion (on a récemment
constaté que le combat des Conti « parlait » aux gens) ; et que, face à
un tel soutien, même tacite, la police et la « justice » ne peuvent
frapper autant que le pouvoir le voudrait <b>[8]</b>.</div>
<div class="spip">
<br /></div>
<div class="spip" style="text-align: right;">
<i class="spip">Vanina</i></div>
</div>
<h2>
</h2>
<h2>
Notes</h2>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[1]
</b> Ces objectifs se contredisent puisque l’Etat veut faire ressortir à la
fois sa maîtrise d’un danger qu’il a amplifié et la solidité de la
société face à ce danger.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[2]</b> Les manifestations de solidarité envers les inculpé-e-s sont en butte à la même logique répressive.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[3]</b>
Depuis cette loi, les personnes qui ont été placées en détention
provisoire peuvent demander une indemnité en compensation du préjudice
subi lorsque leur procès aboutit à un non-lieu, une relaxe ou un
acquittement ; mais, afin de s’éviter de tels désagréments, les
tribunaux se débrouillent en général pour donner des peines qui couvrent
le temps passé en préventive.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[4]</b>
Si, d’après la loi, les prévenu-e-s ont la possibilité de faire appel
de l’ordonnance de placement, cet appel est très souvent rejeté – sur
l’argument que l’instruction n’est pas terminée, que la peine encourue
dépasse deux ans ou que subsiste ne serait-ce qu’un seul des
« objectifs » énoncés plus haut pour justifier la mise en détention.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[5]</b>
Dans ces audiences, le tribunal appelle un dossier, salue l’avocat de
la partie civile et son désir de persévérer dans sa poursuite, et
« confirme le calendrier de procédure », interrompant par là la
prescription… qui court à nouveau sur trois mois.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[6]</b> Par exemple, dans l’action à la PJJ de <a class="spip_in" href="http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1110">Labège</a>
(voir page suivante) qui n’a pas été revendiquée, le juge a affirmé à
propos d’un des inculpés qu’il était « connu pour son appartenance à la
mouvance ultra-gauche », puis qu’il avait « admis son appartenance au
mouvement d’extrême gauche dont les tracts ont été retrouvés sur les
lieux » alors que ces tracts n’étaient, au dire de la presse et de la
« justice » elle-même, pas signés.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[7]</b>
Les juges jouissent d’un important pouvoir discrétionnaire : blocage à
leur guise du courrier des prévenu-e-s (pendant une dizaine de jours,
puis une autre dizaine) ou des permis de visite. Et, pour tenter
d’affaiblir les résistances, le système judiciaire et pénitentiaire
bénéficie de bien d’autres moyens – comme une grosse lenteur dans la
délivrance des mandats versés aux prévenu-e-s, ou des livres et
vêtements qui leur sont apportés au parloir.</div>
<div class="spip_note" style="text-align: justify;">
<b>[8]</b>
Six ouvriers de l’usine Continental ont été condamnés en appel, le 5
février 2011, à des amendes de 2 000 à 4 000 euros… pour le saccage de
la sous-préfecture de Compiègne en 2009. Et la mobilisation (en partie à
visées électoralistes, bien sûr) autour de Xavier Mathieu, lors de son
procès le 4 janvier 2012 pour refus de prélèvement d’ADN, « relance le
débat sur le fichage ADN », ont titré beaucoup de journaux.</div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-32329015736793105292012-01-30T21:00:00.000+01:002012-02-26T02:40:40.085+01:00[Chronique] Annie Ernaux et l'affaire de Tarnac<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
<br />
<a href="http://www.franceinter.fr/emission-l-actu-dans-le-retro-annie-ernaux-et-l-affaire-de-tarnac" target="_blank"><b>Chronique du lundi 30 janvier 2012 à 6h16 par Aurélie Sfez.</b></a></div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
<br /></div>
<br />
<i style="font-family: Verdana,sans-serif;">"L'écrivaine et professeure de lettres Annie Ernaux revient sur l'affaire de Tarnac. Le 11 novembre 2008, dix
membres d'une communauté autonome basée à Tarnac, en Corrèze, dont le jeune Julien Coupat
et sa compagne, étaient arrêtés pour sabotage de caténaires appartenant au
réseau SNCF.</i><b><i style="font-family: Verdana,sans-serif;">"</i></b><br />
<br />
<div style="text-align: center;"><embed allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" height="400" src="http://www.box.com/embed/m33xjpgm0zu2gem.swf" type="application/x-shockwave-flash" width="466" wmode="opaque"></embed></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-56129137408873393152012-01-15T01:48:00.000+01:002012-02-26T01:51:50.100+01:00Des écoutes illégales relancent l'affaire de Tarnac<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-sJ6BIX4U76E/T0mBMxjKpuI/AAAAAAAAANg/-BNnmSL50Jw/s1600/marianne14janvier.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-sJ6BIX4U76E/T0mBMxjKpuI/AAAAAAAAANg/-BNnmSL50Jw/s320/marianne14janvier.jpg" width="287" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: large;">[article paru dans <a href="http://www.box.com/s/dc8392y8igotkzbd8rp7" target="_blank">Marianne du 14 au 20 janvier 2012</a>]</span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-91669064001681633182012-01-14T16:43:00.010+01:002012-01-14T17:56:51.544+01:00Tarnac: l'affaire se révèle être un fiasco pour le pouvoir<div><br /><br /></div><br /><a href="http://1.bp.blogspot.com/-gsP4YSIgDas/TxGzjfyMByI/AAAAAAAAAd8/sjTSBdBrRfs/s1600/fiascohebdo.JPG"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="http://1.bp.blogspot.com/-gsP4YSIgDas/TxGzjfyMByI/AAAAAAAAAd8/sjTSBdBrRfs/s320/fiascohebdo.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5697532426009184034" border="0" /></a><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Article par L. Fessard, publié le vendredi 13 janvier 2012 sur <a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/120112/tarnac-laffaire-se-revele-etre-un-fiasco-pour-le-pouvoir">mediapart.fr</a></span><br /><br /><br />«<i> Enlisée, l'affaire s'est complètement enlisée </i>», estime M<sup>e</sup> Thierry Lévy, l'un des avocats des mis en examen de Tarnac, accusés d'avoir saboté plusieurs lignes à grande vitesse (LGV) entre octobre et novembre 2008. Trois ans après les faits et l'arrestation en fanfare de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy, ainsi que de sept autres personnes, à l'époque désignés comme appartenant à la « <em>mouvance anarcho-autonome</em> », l'information judiciaire pourrait se terminer beaucoup plus discrètement d'ici l'été.<br /><p></p><p>Dès leur arrestation, la ministre de l'intérieur de l'époque Michel-Alliot Marie <strong><a class="external" href="http://www.20minutes.fr/article/271238/France-Sabotages-SNCF-dix-personnes-ont-ete-placees-en-garde-a-vue.php">s'était empressée</a></strong> de saluer devant les micros une « <em>opération réussie </em>» et «<em> rendue possible grâce au travail</em> » de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et de la sous-direction antiterroriste (Sdat). Politiquement, l'«<em> opération</em> » tombait à pic. Elle tourne maintenant au fiasco, un fiasco que le gouvernement tente de faire oublier.</p><p>A l'époque, ces spectaculaires arrestations étaient censées prouver l'efficacité du tout nouveau service de renseignement, la DCRI, née en juillet 2008 de la fusion de la direction de la surveillance du territoire (DST) et de la direction centrale des Renseignements généraux (RG). Plus encore, elle venait valider l'obsession de la ministre à l'égard des « <em>risques d’une résurgence violente de l’extrême gauche radicale »</em>,<em> </em>dénoncés dès février 2008 dans une interview au<em> Figaro</em>.</p><p>Mais le spectre d'un ennemi intérieur, déployé internationalement, s'est rapidement dégonflé, et Michèle Alliot-Marie a disparu, contrainte de quitter le gouvernement pour avoir proposé, il y a un an, son savoir-faire sécuritaire... à Ben Ali. En revanche, à l'instigation des avocats, le feuilleton médiatique de l'affaire de Tarnac est devenu celui de la contre-enquête sur les méthodes de la police antiterroriste. «<em> Si procès il y a, ce sera celui de l'antiterrorisme</em> », met en garde M<sup>e</sup> Jérémie Assous, un des avocats du groupe.</p><p>Dernier épisode en date, le 3 janvier 2012, une information judiciaire<strong> <a class="external" href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/09/tarnac-la-justice-enquete-sur-des-ecoutes-illegales-menees-avant-l-affaire-du-sabotage_1627308_3224.html">a été ouverte</a></strong> à Brive-la-Gaillarde pour enquêter sur les écoutes sauvages de l'épicerie de Tarnac (Corrèze) gérée par plusieurs des suspects. Suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée en février 2011 par M<sup>e</sup> William Bourdon, au nom de magasin général de Tarnac, un juge d'instruction devra déterminer s'il y a eu «<em> atteinte au secret des correspondances</em> » et «<em> atteinte à la vie privée</em> ».</p><br /><br /><div style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-e4g_UXsiOlo/TxGkX2cOUeI/AAAAAAAAAdk/4B0HinZAxX8/s1600/tarnac.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="http://1.bp.blogspot.com/-e4g_UXsiOlo/TxGkX2cOUeI/AAAAAAAAAdk/4B0HinZAxX8/s320/tarnac.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5697515733258228194" border="0" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:78%;">L'épicerie de Tarnac, reprise en 2007 par les jeunes militants.</span><br /></div><br /><br />En mars 2008, sollicité pour des problèmes de terminal carte bleue à l'épicerie de Tarnac, un agent de France Télécom avait découvert et désinstallé un boîtier connecté à l'une des lignes téléphoniques du magasin. Il ne pouvait s'agir d'une écoute judiciaire, l'enquête préliminaire visant le groupe de Tarnac pour <em>« association de malfaiteurs à visée terroriste </em>» n'ayant été ouverte que le 16 avril 2008.<p></p><p>Le mode opératoire ne correspond pas non plus à une écoute administrative (avec demande d'autorisation à la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité). « <em>On est dans une logique de bricolage style </em>Canard enchaîné (des agents de la DST avaient été surpris en train de poser des micros dans les bureaux du journal - ndrl)», estime M<sup>e</sup> William Bourdon. Le groupe de Tarnac a donc été écouté, vraisemblablement illégalement, dans un contexte policier et politique de <strong><a class="external" href="http://www.le-tigre.net/Tentative-de-reorganisation.html">paranoïa</a></strong> à l'égard des mouvements d'extrême gauche.</p><p>Quelques mois plus tard, la mise en examen de Julien Coupat pour avoir «<em> organisé un groupement en vue de la préparation d'actes terroristes </em>» porte d'ailleurs sur des faits «<em> allant de 2002 au 10 novembre 2008</em> », preuve de la surveillance prolongée dont a fait l'objet celui tenu pour être le leader du petit groupe de Tarnac.</p><p>«<em> Si preuve est rapportée que le point de départ de l'enquête n'a été possible qu'en raison d'écoutes clandestines, c'est tout le dossier qui serait fragilisé</em> », estime M William Bourdon. Le parquet de Paris<strong> <a class="external" href="http://www.liberation.fr/societe/0101304650-aux-sources-de-l-affaire-tarnac">avait ouvert</a></strong> l'enquête en avril 2008, à la demande de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la direction centrale de la police judiciaire, qui soupçonnait l'existence d'«<em> une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes </em>».</p><h3 id="article-under-title">Une balise encombrante</h3> <p>Deux autres enquêtes, touchant deux pièces majeures du dossier, ont été ouvertes après le dépôt des plaintes par les avocats.</p><p>– A Clermont-Ferrand, une enquête préliminaire pour « <em>subornation de témoin</em> » vise la déposition d'un témoin sous X, qui <strong><a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/230109/tarnac-des-doutes-sur-la-credibilite-d-un-temoin-a-charge">aurait fait </a></strong>l'objet de pressions policières.</p><p>– A Nanterre, une information judiciaire a été ouverte par le parquet en novembre 2011 pour « <em>faux et usage de faux en écriture publique »</em> concernant le procès-verbal de filature de Yildune Lévy et Julien Coupat.</p><p>C'est ce procès-verbal, dit PV 104, qui démontre leur présence, la nuit du 7 au 8 novembre 2008, à Dhuisy (Seine-et-Marne), à proximité des lieux du sabotage sur la ligne TGV-Est. Il est d'autant plus important, qu'alors que trois autres fers à béton <strong><a class="external" href="http://www.20minutes.fr/article/270864/France-La-SNCF-va-renforcer-la-surveillance-de-son-reseau.php">avaient été fixés</a></strong> cette nuit-là sur différentes lignes à grande vitesse (Nord, Est et Sud-Est), l'enquête s'est focalisée sur ce sabotage à hauteur de Dhuisy.</p><p>Or, d'après les avocats, le PV 104, qui retrace 17 heures de filature par une vingtaine de policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) et de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), est <strong><a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/250311/tarnac-trois-plaintes-visent-la-police-antiterroriste">truffé d'incohérences</a></strong>.</p><br /><br /><div style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-9eU7K8EPeEs/TxGliPaljHI/AAAAAAAAAdw/X4LocIbLfss/s1600/tgvpont.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 181px;" src="http://1.bp.blogspot.com/-9eU7K8EPeEs/TxGliPaljHI/AAAAAAAAAdw/X4LocIbLfss/s320/tgvpont.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5697517011272567922" border="0" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:78%;">Pont auprès duquel la voiture de Julien Coupat aurait été vue, sur la ligne TGV Est.</span><br /></div><br /><br />L'usage d'une balise GPS clandestine pourrait expliquer certaines de ces contradictions, comme le fait que les policiers affirment avoir perdu la voiture porte de Châtillon, dans un parking souterrain, où une balise ne pouvait plus émettre. Julien Coupat « <em>était suivi à bonne distance grâce à une balise GPS placée sur sa vieille Mercedes »</em>, avait expliqué en février 2011 dans <strong><a class="external" href="http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20110218.OBS8327/info-obs-affaire-de-tarnac-les-tubes-qui-accusent-coupat.html"><em>Le Nouvel Obs</em></a></strong> une « <em>source proche de l'enquête </em>». «<em> A midi, le signal a disparu comme cela arrive quand la cible entre dans un parking souterrain. </em>»<p></p><p>Autre élément troublant, les policiers affirment avoir repéré la Mercedes du couple à l'arrêt en pleine nuit aux abords de la ligne LGV où un crochet sera découvert au matin, sans avoir jamais vu Julien Coupat et Yildune Lévy eux-mêmes sur les voies. Ce qui paraît <strong><a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/140111/tarnac-une-reconstitution-pour-rien">curieux</a></strong> vu la configuration des lieux, surtout si le couple (qui nie par ailleurs s'être trouvé sur les lieux) s'était aidé d'une frontale comme le soupçonnent les policiers.</p><p>« <em>Les policiers ont dû interrompre la filature, puis ont essayé de la reconstituer à partir de constations incomplètes réalisées grâce à la balise</em> », pressent Me Thierry Lévy. Dans <em>Libération</em> (15 novembre 2008) puis dans <strong><a class="external" href="http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20110218.OBS8327/info-obs-affaire-de-tarnac-les-tubes-qui-accusent-coupat.html"><em>Le Nouvel Obs</em></a> (</strong>18 février 2011), des policiers ont confirmé avoir utilisé une balise GPS en complément de la filature, avant de nier son existence au juge d'instruction Thierry Fragnoli. </p><p>«<em> La Sdat n’a pas été amenée à faire usage de dispositif "GPS" sous le véhicule Mercedes (…) les 7 et 8 novembre 2008</em> », dément Eric Voulleminot, patron de la Sdat dans un courrier du 26 juillet 2011. Sans préciser si c'était également le cas pour la DCRI, qui suivait aussi la voiture de Julien Coupat.</p><p>Le code pénal français est muet sur l'utilisation de balises GPS. Elles ne sont donc pas explicitement soumises à une autorisation du juge, mais pour M<sup>e</sup> William Bourdon, il est évident que « <em>tous les modes clandestins de surveillance, que ce soit de la parole ou des mouvements, sont illégaux</em> ». «<em> S'il n'y a pas de balise, les constations faites sont impossibles et le PV 104 plonge, mais si les policiers reconnaissent son existence, ils sont dans l'illégalité</em> », résume M<sup>e</sup> Lévy.</p><p>Bref, trois ans après les faits, la justice antiterroriste en est encore à supputer l'utilisation ou non d'un dispositif GPS potentiellement illégal par les policiers chargés de la filature. </p><h3 id="article-under-title">Du terrorisme vraiment ? </h3><p>La qualification terroriste des faits elle-même reste en <strong><a href="http://www.mediapart.fr/journal/france/020609/tarnac-des-terroristes-pourquoi-le-juge-persiste">débat</a></strong>. Les jeunes militants de Tarnac et de Rouen ont été mis en examen pour « <em>association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste </em>», Julien Coupat étant lui poursuivi pour « <em>direction et organisation</em> ». Mais jusqu'à l'ordonnance de renvoi devant les assises ou le tribunal correctionnel, les juges d'instruction peuvent décider d'abandonner cette qualification terroriste. Ils n'ont pas tranché pour l'instant.</p><p>La définition pénale française du terrorisme est <strong><a class="external" href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000023712838&dateTexte=20111204">assez floue</a></strong> : il s'agit d'un certain nombre d'infractions «<em> ayant pour but de troubler l'ordre public par la terreur ou l'intimidation</em> ». Jusqu'ici, elle ne s'était jamais étendue aux atteintes aux biens. « <em>Même s'il n'y a pas d'accord international sur la question, globalement on considère que le terrorisme, c'est faire couler le sang</em>, explique M<sup>e</sup> William Bourdon. <em>Si le juge Fragnoli décide d'étendre cette définition aux atteintes aux biens, il prend une lourde responsabilité, car il ouvre la possibilité de criminaliser demain les formes les plus violentes de la contestation sociale. C'est une jurisprudence qui mettrait la France en marge d'une espèce de consensus international.</em> »</p><p>Une déqualification ouvrirait en tout cas une porte de sortie aux trois juges en charge de l'instruction, Thierry Fragnoli, Edmond Brunaud et Yves Jannier, dans un dossier que le gouvernement s'efforce aujourd'hui de faire oublier. Après les <strong><a class="external" href="http://www.20minutes.fr/article/271238/France-Sabotages-SNCF-dix-personnes-ont-ete-placees-en-garde-a-vue.php">premières déclarations tonitruantes</a> </strong>de la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie, ses successeurs place Beauvau se sont bien gardés de s'exprimer sur un dossier aussi contesté. </p><p>« <em>C'est une affaire qui avait un intérêt politique évident et qui a complètement disparu aujourd'hui</em>, estime M<sup>e</sup> Thierry Lévy. <em>Le temps de l'exploitation politique passé, reste à trouver une solution judiciaire.</em> » Et il n'est pas certain que les mis en examen de Tarnac se contentent d'une sortie par la petite porte.</p><br /><br /><div><br /><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-7105738603587960922012-01-09T12:11:00.004+01:002012-01-09T19:10:27.670+01:00Tarnac : la justice enquête sur des écoutes illégales menées avant l’affaire du sabotage<div><br /><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-Gag8MB_aq9c/TwrIpSN0p-I/AAAAAAAAANA/fJDyVaTljkA/s1600/central.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://3.bp.blogspot.com/-Gag8MB_aq9c/TwrIpSN0p-I/AAAAAAAAANA/fJDyVaTljkA/s320/central.jpg" width="320" /></a></div><br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;">[article du <a href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/09/tarnac-la-justice-enquete-sur-des-ecoutes-illegales-menees-avant-l-affaire-du-sabotage_1627308_3224.html" target="_blank"><b>Monde</b> du 9 janvier 2012</a>]</span></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">C'est une nouvelle petite victoire pour les mis en examen de Tarnac (Corrèze), soupçonnés depuis novembre 2008 d'avoir saboté des lignes de la SNCF. Une information judiciaire a été ouverte dans l'affaire des écoutes sauvages de l'épicerie gérée par le petit groupe, un dossier annexe au sabotage.</div><div style="text-align: justify;"><br />La juge d'instruction de Brive-la-Gaillarde a estimé, le 3 janvier, qu'il y avait lieu à instruire sur le chef d'<i>"atteinte au secret des correspondances"</i> et d'<i>"atteinte à l'intimité de la vie privée"</i> que le procureur de la République souhaitait écarter. Pour Me William Bourdon, l'avocat de la société du Magasin général de Tarnac, qui avait porté plainte avec constitution de partie civile en février 2011, la justice rentre ainsi dans la <i>"phase sombre du dossier".</i><br /> </div><div style="text-align: justify;">Le 11 novembre 2008, neuf personnes appartenant à la mouvance <i>"anarcho-autonome"</i> sont interpellées à Tarnac (Corrèze) et Paris. Elles sont accusées d'avoir posé des crochets métalliques sur des caténaires pour désorganiser les lignes de la SNCF en octobre et novembre 2008. A l'issue de leur garde à vue, quatre d'entre elles sont remises en liberté, cinq sont placés en détention provisoire.</div><div style="text-align: justify;"><br />Tous sont mis en examen pour <i>"association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste"</i>, sauf Julien Coupat, considéré comme le leader du groupe, qui est mis en cause pour <i>"direction ou organisation d'un groupement formé en vue de la préparation d'un acte terroriste".</i> Installé dans le petit village de Corrèze depuis le début des années 2000, le groupe s'occupe d'une épicerie-bar-restaurant et élève des animaux sur les 40 hectares de la ferme du Goutailloux.</div><div style="text-align: justify;"><br />La qualification terroriste des faits, le maintien en détention de M.Coupat jusqu'en mai 2009 sont largement médiatisés ainsi que le contrôle judiciaire strict imposé dans un premier temps aux remis en liberté. La fragilité des éléments à charge de ce que la ministre de l'intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait qualifié d'<i>"opération réussie"</i> dans le <i>"milieu de l'ultragauche"</i> est assez vite apparue. Notamment les accusations d'un témoin sous X, rapidement démasqué par la presse et qui aurait subi des pressions des policiers.</div><div style="text-align: justify;"><br />ZONES D'OMBRE</div><div style="text-align: justify;"><br />L'affaire des écoutes, quant à elle, est antérieure aux sabotages. Tout débute en mars2008, alors que le groupe vit tranquillement à Tarnac. Gaëtan Fussi, l'un des cogérants de l'épicerie, qui ne sera pas concerné par l'affaire des sabotages, remarque que les télédéclarations de carte bancaire, par l'une des deux lignes téléphoniques du magasin, ne sont plus effectuées. La petite équipe se tourne d'abord vers sa banque. Après une série de tests et un changement de machine, toujours rien. Le problème vient de la ligne téléphonique.</div><div style="text-align: justify;"><br />Un technicien de France Télécom se rend sur place, le 4 avril. Et là, dans le local technique, surprise : un boîtier d'origine inconnue est branché, en parallèle de la ligne. M. Fussi plaisante : et si c'était la police? Le technicien répond, très sérieusement : "<i>Ça se pourrait bien, je vais appeler mon chef, on verra bien."</i> Après le coup de fil du technicien à son responsable, M. Fussi comprend qu'il s'agit bien d'un dispositif d'espionnage et le boîtier est débranché.</div><div style="text-align: justify;"><br />Le petit groupe a donc été écouté. Ce n'est pas forcément une surprise. En 2008, la mouvance de l'ultragauche fait l'objet de toutes les attentions du renseignement français. Trois membres du groupe de Tarnac sont fichés aux renseignements généraux dès 2002, après une occupation sur le campus universitaire de Nanterre; en 2005, la fiche de Julien Coupat est modifiée pour <i>"mise sous surveillance"</i>; en janvier 2008, enfin, Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy ont été signalés par le FBI après s'être soustraits à un contrôle d'identité à la frontière canadienne.</div><div style="text-align: justify;"><br />Pour autant, <i>"aucun fondement juridique ne pouvait justifier une quelconque écoute"</i>, souligne Me Bourdon. L'enquête préliminaire pour <i>"association de malfaiteurs à visée terroriste"</i> n'a été ouverte par le parquet de Paris que le 16 avril 2008. Elle fait suite à un signalement du groupe au procureur par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire.</div><div style="text-align: justify;"><br />Sur quelles bases le groupe a-t-il été signalé à la justice, et donc surveillé de manière officielle, puis mis en cause dans l'affaire des sabotages de lignes SNCF? Si des écoutes illégales étaient à l'origine de ces procédures en cascade, c'est tout le dossier qui pourrait être touché.</div><div style="text-align: justify;"><br />Car l'instruction de Brive vient s'ajouter à une autre information judiciaire ouverte en novembre2011 par le parquet de Nanterre pour "faux et usages de faux en écriture publique" concernant un procès-verbal policier. Le <i>"PV104"</i> est une pièce majeure du dossier. Il s'agit du compte rendu de la filature de Julien Coupat et Yldune Lévy la nuit des sabotages sur les lignes de la SNCF, les 7 et 8 novembre 2008. Pour la police, il prouve que le couple se trouvait à proximité d'une des lignes sabotées, en Seine-et-Marne. Selon la défense, il est truffé d'incohérences, peut-être destinées à masquer la pose illégale – là encore – d'une balise sous la voiture de Julien Coupat.</div><div style="text-align: justify;"><br />Autant de zones d'ombre qui pèsent sur l'instruction principale concernant les faits de sabotage que le juge d'instruction Thierry Fragnoli devrait boucler dans les prochains mois, après d'ultimes auditions.</div><div style="text-align: justify;"><br /><div style="text-align: right;">Laurent Borredon</div></div><br /><div><br /><br /><br /></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-63119184454203333452011-12-22T13:33:00.002+01:002011-12-23T12:34:01.481+01:00[Livre à paraître] "Magasin général, Tarnac"<div><br /><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-ynWYG-EIjl0/TvMhew8op6I/AAAAAAAAAM4/Cg0zx3to52o/s1600/magasingeneral.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://1.bp.blogspot.com/-ynWYG-EIjl0/TvMhew8op6I/AAAAAAAAAM4/Cg0zx3to52o/s320/magasingeneral.jpg" border="0" height="320" width="213" /></a></div><div style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: center;font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;" ><span style="font-size:small;"><b>"Magasin général, Tarnac"</b> de David Dufresne, Éditions Calmann-Lévy.</span></div><div style="text-align: center;font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;" ><span style="font-size:small;">(l'ouvrage serait disponible en mars 2012)<br /><br /></span></div><div face="Arial,Helvetica,sans-serif"><br /></div><div style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:small;">Le blog de l'auteur c'est <a href="http://www.davduf.net/+-Affaire-Tarnac-+.html" target="_blank"><b>ici</b></a>.</span></div><div face="Arial,Helvetica,sans-serif"><br /></div><div face="Arial,Helvetica,sans-serif"><a href="http://www.editions-calmann-levy.com/livre/titre-397469-Magasin-general-Tarnac-auteur-ecrivain-David-Dufresne.html" target="_blank"><b><span style="font-size:small;">L'éditeur présente le livre :</span></b></a></div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><i><span style="font-size:small;">"Une enquête façon road movie sur les dessous de l’affaire de Tarnac. 11 novembre 2008, au petit matin. Cent cinquante policiers antiterroristes et de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI) investissent Tarnac, un village de Corrèze. Ils sont venus arrêter Julien Coupat et ses amis, suspectés d’avoir saboté quatre lignes TGV. Les interpellations, pilotées en direct depuis le ministère de l’Intérieur, se font sous l’œil des caméras. L’instant est décisif : il s’agit de prouver à l’opinion publique l’efficacité de la DCRI, le « FBI à la Française » voulu par Nicolas Sarkozy. C’est un ordre, venu d’en haut. Et c’est le début d’une terrible déroute : quand la police se fait bras armé de la politique, le fiasco n’est jamais loin. Pendant trois ans, David Dufresne a rencontré tous les protagonistes de l’affaire. Mis en examen, policiers, magistrats, membres de cabinets ministériels ; avec le temps, tous ont accepté de se confier. Des sans-grades aux proches de Nicolas Sarkozy, jusqu’aux patrons du Renseignement français, leurs propos dessinent un portrait de la France d’aujourd’hui. Logiques à l’œuvre, guerre des polices, mensonges, fantasmes, l’enquête, écrite façon road movie, transporte le lecteur au cœur du pouvoir, et du contre-pouvoir ; chez les autonomes comme dans les arcanes des services secrets. Au fil des pages, l’affaire de Tarnac devient une affaire policière (qui surveille-t-on et comment ?), une affaire politique (qu'est-ce que le terrorisme aujourd'hui ?), une affaire personnelle (celle d’un journaliste faisant l’expérience du désenchantement) et une affaire d’utopies et de fantasmes, de part et d’autre. Enquête minutieuse oscillant dans les marais des mensonges d’État, l’ouvrage met au jour avec un <b><u>style original, brillant et sensible</u> </b></span></i><span style="font-size:small;">[sic]</span><i><span style="font-size:small;">, toutes les contradictions du quinquennat de Nicolas Sarkozy." </span></i></div><br /><br /><div><br /><br /></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-25650389606096537362011-12-19T15:30:00.003+01:002011-12-23T12:37:48.179+01:00Jean-Claude Paye, "De Guantanamo à Tarnac"<div><br /><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><br /><div style="text-align: center;">Billet de Jacques Munier présentant le livre de Jean-Claude Paye.<br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-4Qt_cjFBIjE/Tu9KU1sux-I/AAAAAAAAAMs/L0lCsdsFmPE/s1600/Emprise-DEFw.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://1.bp.blogspot.com/-4Qt_cjFBIjE/Tu9KU1sux-I/AAAAAAAAAMs/L0lCsdsFmPE/s400/Emprise-DEFw.jpg" border="0" height="400" width="217" /></a></div><br /><br /><div style="text-align: center;"><a href="http://www.franceculture.fr/emission-l-essai-et-la-revue-du-jour-de-guantanamo-a-tarnac-revue-reseaux-2011-12-19" target="_blank"><b> Lundi 19 décembre 2011 à 06h35 sur France Culture.</b></a><br /></div><br /><br /><center><embed allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always" flashvars="backgroundColor=#000000" src="http://www.box.com/embed/h25kq2oxcpeb09r.swf" type="application/x-shockwave-flash" wmode="opaque" height="400" width="400"></embed></center><br /><br /><div><br /><br /></div>A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-36127824441146990952011-12-05T04:00:00.000+01:002011-12-06T20:39:33.705+01:00Paris : Dates de procès suite à une instruction antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF)<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-YZrjkgW8KH8/Tt5u2KcMUzI/AAAAAAAAAMk/xpI1nZMpscE/s1600/arton592.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" dda="true" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-YZrjkgW8KH8/Tt5u2KcMUzI/AAAAAAAAAMk/xpI1nZMpscE/s320/arton592.jpg" width="225" /></a></div>
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Texte paru sur <strong><a href="http://nantes.indymedia.org/article/24800">Indymedia Nantes</a></strong> le 4 décembre 2011</div>
<div style="text-align: center;">
__________________________________________________</div>
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Après plus de trois ans d’enquête, le juge Brunaud a clos son instruction à la fin du mois d’août 2011 et a décidé de renvoyer six camarades devant le tribunal correctionnel antiterroriste. La date définitive du procès sera fixée lors de l’audiencement le 13 février prochain au TGI de Paris. Des dates ont déjà été réservées, le procès devrait donc probablement se dérouler durant cinq après-midi les 14, 15, 16, 21 et 22 mai 2012 devant la 10ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris.<br />
<br />
<br />
Quatre affaires ont été jointes durant cette instruction et seront jugées ensemble sous le prétexte d’une même association de malfaiteurs dans un but terroriste : <br />
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L’arrestation de trois camarades avec un fumigène et des clous tordus en janvier 2008 peu avant une manifestation se rendant au centre de rétention de Vincennes <br />
<br />
L’arrestation de deux camarades au péage de Vierzon quelques jours plus tard <br />
<br />
L’accusation de tentative d’incendie d’une dépanneuse de la police nationale en mai 2007 au moment de l’élection de Sarkozy, sur la base de relevés ADN <br />
<br />
L’accusation de tentative d’incendie d’une armoire électrique de la SNCF en mars 2006, au moment de la lutte contre le CPE, également sur la base de relevés ADN<br />
<br />
Six camarades – Ivan, Bruno, Damien, Frank (Farid), Inès (Isa), Javier (Juan) – seront jugés, ils ont déjà fait de cinq à treize mois de détention provisoire. Ils sont toujours sous contrôle judiciaire depuis leur sortie de prison. Ce contrôle leur interdit de rentrer en contact entre eux pour la plupart et de sortir du territoire français sans autorisation. Ils doivent également pointer une fois par mois au commissariat ou au tribunal et être suivis par un contrôleur judiciaire (tous les mois ou tous les trois mois) pour notamment justifier de leurs activités professionnelles. Les critères du contrôle judiciaire évoluent suite aux demandes répétées des mis en examen.<br />
<br />
<br />
Les six camarades sont accusés de : <br />
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Participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de terrorisme (pour les six) <br />
<br />
Fabrication d’engins explosif ou incendiaire (pour trois) <br />
<br />
Tentative (ou complicité de tentative) de dégradation ou de destruction d’un bien appartenant à autrui (pour trois) <br />
<br />
Détention et transport de produits incendiaires ou explosifs (pour quatre) <br />
<br />
Refus de se soumettre au prélèvement ADN (pour trois) <br />
<br />
Refus de soumettre aux prises d’empreintes digitales (pour trois)<br />
<br />
A noter que les cinq derniers délits sont tous « en lien avec une entreprise terroriste ». Ce ne sont pas ici les termes tout à fait exacts de la justice, les motifs du renvoi de le tribunal correctionnel font dix pages, nous essaierons de les transmettre plus en détail dans les semaines qui viennent.<br />
<br />
Pour rappel, l’ensemble de ces affaires et des actions de solidarité qu’elles ont suscitées est détaillé sur le site de « Mauvaises Intentions » :<br />
<a href="http://infokiosques.net/mauvaises_intentions">http://infokiosques.net/mauvaises_intentions</a><br />
<br />
Contact : <a href="mailto:solidaritesinculpes@riseup.net">solidaritesinculpes@riseup.net</a><br />
<br />
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<br />
<br />
<br />A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-76893981792097656352011-12-01T20:53:00.001+01:002011-12-23T12:48:39.428+01:00"Dévoiler la surface du contrôle fait partie de la propagande"<div><br /><br /></div><br /><br />Extrait entretien <strong><a href="http://www.article11.info/?Mathieu-Rigouste-Meme-la-terreur-d">Mathieu Rigouste donné à Article 11</a></strong> :<br /><br />(...)<br /><br /><strong><em>"La construction policière de l’affaire de Tarnac est emblématique du pouvoir de nuisance de ces gens. Son fiasco final, en l’espèce, ne vaut-il pas large désaveu ? </em></strong><br /><br /><br /><br /><br />C’est un montage étrange, en effet. Il a révélé certains mécanismes et certaines stratégies dans le bloc de pouvoir. Il a suscité de larges débats et de nombreuses rencontres, des déplacements de ligne dans certains couches sociales. Ce n’est pas rien.<br /><br />Pour être efficace, un montage doit théoriquement être basé sur un « choc » émotionnel, qui fait régresser le spectateur et le prépare à digérer la propagande. Or là, « ralentir des trains », ça n’allait pas faire frémir dans les chaumières... L’essentiel repose en fait dans ce qui s’est passé ensuite - fichage de tous ceux qui apportent leur soutien aux inculpés, visualisation des réseaux de solidarité et de résistance à l’antiterrorisme. Tarnac n’est pas une barbouzerie mal ficelée, c’est un avertissement, une démonstration, l’expérimentation d’une contre-insurrection de basse intensité.<br /><br />Il n’est pas très gênant pour le souverain de laisser savoir qu’il est prêt à employer la tromperie. Dévoiler la surface du contrôle fait partie de la propagande, il faut laisser percevoir la perversité des montages pour diffuser la peur et générer de l’auto-contrôle. Pour mieux en masquer la mécanique interne.<br /><br />Reste la grande question au sujet de la contre-insurrection : est-ce que ça marche ? Je crois que cela dépend des intérêts dont on parle, pour qui et pour quoi faire, de comment on règle cette contre-insurrection et de comment on s’en sert. Bref, du rapport de force et de la situation. Par exemple, au sujet de l’Irak et de l’Afghanistan, les théoriciens de la contre-insurrection passent leur temps à discuter de son amélioration, hésitent entre l’axer sur la propagande ou sur la terreur4, preuve qu’elle ne leur paraît jamais vraiment convenable. La contre-insurrection est en expérimentation et en rénovation constante dans le capitalisme sécuritaire. C’est un peu son programme fétiche.<br /><br />Ce qu’il faut retenir, c’est que les gestionnaires du montage de Tarnac ont perdu sur le plan de la propagande et que ce n’est pas lié à une panne de leur technologie mais plutôt à une sorte de sabotage collectif. De nombreux inconnus, un peu partout en France, se sont réunis par simple solidarité avec les inculpés, ils se sont rencontrés et entraidés pour critiquer le monde qui les entoure, le démasquer et imaginer mieux. Ce type d’amitié politique est une contre-attaque."<br /><br />(...)A.http://www.blogger.com/profile/12894421473248861375noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-89641644242780784672011-11-23T13:21:00.002+01:002011-12-23T13:49:36.304+01:00De Tarnac à Valognes, en train irradié !<div><br /><br /></div><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/-NwAe5nVJtGc/TvRyn8ETyPI/AAAAAAAAAdY/tZFzz5O9PzA/s1600/147aca001a74e944.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 142px;" src="http://1.bp.blogspot.com/-NwAe5nVJtGc/TvRyn8ETyPI/AAAAAAAAAdY/tZFzz5O9PzA/s200/147aca001a74e944.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5689298259740444914" /></a><br /><br /><span style="font-weight:bold;">EXTRAIT DE : "<a href="http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-leroy/201111/de-tarnac-valognes-en-train-irradie">Appel du Comité Anti-Castor de Tarnac</a>"</span><br /><br /><blockquote><br />(...)Trois ans se sont écoulés depuis ce 11 novembre où la Sous-Direction Antiterroriste a trouvé bon d'investir le village de Tarnac et quelques autres domiciles en France, afin d'y arrêter une dizaine de personnes. Renseignements pris, nous avons fini par acquérir une idée assez précise de l'étonnante convergence d'intérêts qui a amené à ces arrestations. On arrive, selon le fil que l'on tire dans cette bobine, à d'obscures barbouzes grenouillant dans la « sécurité », à des services secrets agissant « informellement » à l'échelle européenne, à des conseillers du prince en veine de reconnaissance, à de vieux fachos ayant accédé aux ministères dans le sillage de Sarkozy et jugeant que l'heure était enfin venue de prendre leur revanche sur les gauchistes. On y trouve aussi les intérêts bureaucratiques bien compris d'ex-RG mis à mal par la fusion avec la DST au sein de la DCRI et les éternelles ambitions ministérielles de Michèle Alliot-Marie. Pour faire bonne mesure, on n'oubliera pas le rôle joué par l'infiltré britannique Mark Kennedy-Stone et l'effet des habituelles rivalités dont les milieux radicaux sont, au même titre que n'importe quel autre milieu, le siège détestable. Mais si l'on s'en tient aux faits, et non à leur cause, ce qui a fini par nous sauter aux yeux, c'est ceci : l'affaire de Tarnac fut d'abord une tentative forcenée, et à ce jour réussie, pour contenir aux frontières l'extension du mouvement anti-nucléaire allemand. Toute l'opération aura consisté à travestir une action de blocage de trains revendiquée par un groupe anti-nucléaire allemand et exécutée par une méthode assez usuelle et assez sûre - les fameux « crochets » - pour avoir été employée jusqu'à une centaine de fois en une seule année de l'autre côté du Rhin sans jamais blesser quiconque, en un « acte terroriste » immotivé visant à faire dérailler des trains. Il aura suffi pour cela, d'un côté, d'occulter la revendication allemande transmise dès le 9 novembre 2008 par Interpol, et de l'autre de faire le plus de bruit possible autour de l'arrestation d'un groupe que l'on avait depuis longtemps dans le viseur. Comme l'assassinat de Vital Michalon lors de la manifestation de Malville en 1977, comme les tendons tranchés volontairement, l'année dernière, aux militants du Groupe d'Action Non-Violent Antinucléaire (GANVA) qui s'étaient enchaînés sur la route du train de transport de déchets ultra-radioactifs CASTOR (CAsk for Storage and Transport Of Radioactive material), l'affaire de Tarnac témoigne de la nervosité pathologique qui atteint l'État français dès que l'on touche à la question nucléaire. Il est vrai qu'il a sur ce point des décennies de mensonges et des milliers de morts à faire oublier.(...) </blockquote><br /><br /><br /><br />INFOS STOP CASTOR : <a href="http://valognesstopcastor.noblogs.org/">http://valognesstopcastor.noblogs.org/</a><br /><br /><div><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-29536942677769016292011-11-16T22:58:00.003+01:002011-11-16T23:43:00.012+01:00Les explications de Maitre Lévy<div><br /><br /></div><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://lh6.googleusercontent.com/-6Bq0VbzzFn4/TsQ2DS78O9I/AAAAAAAAAdM/d9GfTaED1uM/s311/melevy111111.gif"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 311px; height: 203px;" src="https://lh6.googleusercontent.com/-6Bq0VbzzFn4/TsQ2DS78O9I/AAAAAAAAAdM/d9GfTaED1uM/s311/melevy111111.gif" alt="" border="0" /></a><br /><br /><br />Les réactions et explications de Me Lévy suite à la décision d'ouvrir une instruction judiciaire pour : <span style="font-style:italic;">"Faux et usage de faux en écriture publique".<br /></span><br /><br /><br /><center><br /><span style="font-size:85%;">Diffusée le 11/11/11 sur <a href="http://limousin.france3.fr/">France3-Limousin</a><br /></span><br /><iframe src="https://www.youtube.com/embed/XNyZ8qCd1zA?rel=0" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" width="560"></iframe><br /><br /><span style="font-size:85%;"><br />Propos recueillis par Fabrice Bidault (<a href="http://dai.ly/rI68uc">lui même !</a>) </span><br /><br /><br /></center><br /><br /><br /><div><br /><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-87813577642556666152011-11-14T20:16:00.008+01:002011-11-14T22:19:09.944+01:00Une enquête sur les enquêteurs<div><br /><br /></div><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/-hwskTgdpqU4/TsGAfPCw-bI/AAAAAAAAAdE/Tt4FnRWBFcE/s1600/url.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 221px;" src="http://4.bp.blogspot.com/-hwskTgdpqU4/TsGAfPCw-bI/AAAAAAAAAdE/Tt4FnRWBFcE/s320/url.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5674958279565965746" border="0" /></a><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;"><br />Article paru le 11/11/11 sur <a href="http://www.lamontagne.fr/editions_locales/tulle/tarnac_une_enquete_sur_les_enqueteurs@CARGNjFdJSsAFBoMCxs-.html">lamontagne.fr</a></span><br /><br /><blockquote><span style="font-weight:bold;">Selon l'un des avocats de la défense du groupe de Tarnac, une instruction criminelle a été ouverte pour faux et usage de faux. Elle concerne un PV rédigé par les enquêteurs.</span><br /><br />L'un des avocats de la défense du groupe de Tarnac a annoncé qu'une instruction criminelle avait été ouverte mercredi pour faux et usages de faux en écriture publique.<br /><br />Cette instruction ouverte auprès du TGI de Nanterre s'intéresse à un PV rédigé par les enquêteurs en novembre 2008. Un juge d'instruction est chargé d'éclairer les zones d'ombres autour de ce PV, le D104.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">(...)</span><br /><br />Une plainte avait été déposée en 2010 par les avocats. Par ailleurs, ces derniers ont également déposé deux autres plaintes : l'une à Clermont-Ferrand pour subornation de témoins et qui concerne les déclarations d'un témoin sous X. L'autre à Brive-la-Gaillarde et qui vise des faits d'atteinte à la vie privée.<br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-size:85%;">* Note UHD : Pour en savoir plus sur ces <a href="http://ultrahumandignity.blogspot.com/2011/03/tarnac-trois-plaintes-visent-la-police.html">3 plaintes</a>, voir sur </span><span style="font-style:italic;font-size:85%;" ><a href="http://fragmentsduvisible.org/site/demain">Fragments du visible</a></span><span style="font-size:78%;"><br /></span><br /></blockquote><br /><div><br /><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5669339780269042653.post-30739742881571690612011-10-12T10:49:00.009+02:002011-10-12T12:14:35.733+02:00L'obsession Sécuritaire<div><br /><br /></div><br /><center><img src="https://lh5.googleusercontent.com/-pjEQXMhDESA/TpVi2D9jooI/AAAAAAAAAcg/qPSE8JJDaHE/s320/obsecu.gif"></center><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Documentaire diffusé en septembre 2011 sur <a href="http://videos.arte.tv/fr/videos/l_obsession_securitaire-4112020.html">ARTE</a><br /></span><br /><br /><blockquote><span style="font-style:italic;">Après les attaques du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone, les attentats de Madrid en 2004, et ceux de Londres en 2005, ont incité les gouvernements européens à renforcer eux aussi les mesures de lutte anti-terroriste. Ce documentaire passe au peigne fin les lois élaborées dans ce cadre et observe, à travers plusieurs cas en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France, les dérives qu'elles ont entraînées. "A priori, ce n'est pas parce qu'on lutte contre le terrorisme qu'on doit amoindrir les libertés et faire baisser le niveau de l'État de droit", estime Philippe Texier, représentant de la Commission internationale de juristes (organisation non gouvernementale internationale de défense des Droits de l'homme). Pourtant, des arrestations comme celle du groupe de Tarnac ou d'Adlène Hicheur, chercheur au Cern, montrent que, sous prétexte de prévention et de protection des citoyens, on en accuse d'autres à tort et sans respecter leurs droits fondamentaux.</span></blockquote><br /><center><span style="font-weight:bold;"><br />Actuellement ce documentaire n'est plus accessible sur arte-vidéo<br /> ... mais vous pouvez le retrouver </span><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">En ligne :</span><br /><br /><iframe src="http://www.youtube.com/embed/videoseries?list=PL01D7F72E1932FBF4&hl=fr_FR" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" width="560"></iframe><br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Ou encore, pour le télécharger, cliquer <span style="font-size:180%;"><a href="http://www.megaupload.com/?d=EB1GRRUX">ici</a></span>.<br />Vous aurez besoin d'un mot de passe : dokenstok</span><br /></center><br /><br /><br /><div><br /><br /><br /></div>UHDhttp://www.blogger.com/profile/05394249921093468833noreply@blogger.com0