lundi 2 mars 2009

L'affaire de Tarnac : Evènements et revue de presse-Chronologie - MARS 2009



dernière mise à jour: 05/02/11





Suite de la chronologie février 2009




Julien Coupat est toujours en détention.

En suivant nos précédentes chronologies depuis
le 11 novembre 2008, on réalise par exemple que :
Quand le procureur JC Marin dit :

"le noyau dur (5personnes) et le dirigeant d'une structure à vocation terroriste se sont regroupé en une " cellule invisible " (en lien avec beaucoup d'autres en Europe), qui a pour objectif la lutte armée et qu'ils pourraient sans doute un jour s'en prendre à des personnes "

Il fallait comprendre :

Que des enquêteurs ( et/ou le parquet ?) qui pensent que les inculpés en font partie , ont rebaptisé le "comité invisible" (qui est le collectif d'auteurs de " l'insurrection qui vient ") en "cellule" (ça fait plus vocable de terroriste que "comité"), qu'ils ont collés quelques passages de leur livre entre les déclarations d'un seul témoin à charge anonyme et mythomane récidiviste de surcroit
(faisant même partie des rares condamnés pour dénonciation de crime imaginaire).
Et que ce procureur fait part de la revendication des sabotages par un groupe allemand afin uniquement d'attester de la réalité d'un "réseau étendu" ou, comment transformer un élément à décharge en un argument augmentant la dangerosité d'un suspect.


Quand ta chaine de TV préférée dit sur informations policières :

" Le couple « principal » des accusés a été signalé par le "FBI " qui les a repéré en janvier 2008 dans une manifestation durant laquelle à été commis un attentat contre le bureau de recrutement de l’armée américaine à NY. Ils ont été interpellés avant la frontière canadienne pour "défaut de papiers" 2 jours après l' "attentat"."

Il fallait comprendre :


Que l' "attentat" en question ( qui se résume en fait à quelques dégradations) a eu lieu en réalité en avril 2008, le couple était alors revenu en France depuis des mois et que le FBI ne peut évidement pas te confirmer qu'il laisse partir des étrangers avec des papiers suspects (du jamais vu depuis le 11 septembre 2001!) .
Mais que visiblement il suffit qu'on te le dise au JT de 20 h à grand renfort du sigle du bureau fédéral suivi par deux experts à la française (Caprioli et Cosseron)...en retraçant le parcours de "pseudo-terroristes" au GPS...pour que tu le retiennes encore mieux que le dernier épisode de ta fiction préférée !
( ! PRATIQUE ! En plus c'est presque la même histoire ------ OUVERTURE FACILE)


etc...etc...
Mais après les temps de la sur-médiatisation orchestrée et ceux de la désinformation manifeste, voila que se profile le temps du silence médiatique, du désir de faire oublier.









2 mars:

Didier Porte (encore lui) sur france-inter, réussit à sa façon, à rompre le silence médiatique entretenu ces dernières semaines autour de cette affaire.


Extraits:








2 mars:

Rassemblement vendredi 6 mars 2009 pour la libération de Julien Coupat.

Rendez-vous à 14H devant la chambre de l'instruction, esc A, au Tribunal de Grande Instance de Paris (M°cité).


Ce vendredi 6 mars, après un nouveau rejet de la demande de mise ne liberté de Julien Coupat par le Juge des Libertés (alors qu’un autre Juge des libertés, dessaisis depuis, l’avait jugé libérable le 19 décembre 2008), la cour d’appel devra déterminer si ce rejet est fondé. Force est de constater que le dossier des mis en examens dans l’affaire dite « des sabotages de la SNCF » n’a cessé depuis novembre de se dégonfler, que les détenus ont été un à un libérés sans que jamais un seul nouvel élément à charge ne soit porté à la connaissance de la défense et a fortiori du public.
Julien Coupat est le dernier des neuf mis en examen dans cette affaire à être encore en « détention préventive », sous le chef d’inculpation de « direction d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Ce chef d’inculpation relève du régime « criminel » et l’expose à une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.
Nous considérons que les pouvoirs publics et l’institution judiciaire cherchent à ne pas perdre la face en reportant tout leur acharnement sur une figure de « chef » qu’ils ont eux-mêmes monté de toutes pièces. Nous appelons donc à un rassemblement pour exiger la libération de Julien et la fin d’un feuilleton politico judiciaire qui n’a que trop duré.

http://www.soutien11novembre.org/





2 mars:

Julien Coupat en prison depuis 108 jours

Un coup de chapeau à Tian sur le post.fr qui n'a jamais abandonné son décompte depuis le jour où il a décidé de consacrer son réveil matin à Julien Coupat.

Sa page fréquemment mise à jour, est chaque jour remplie de nombreux commentaires:
entre messages de soutien inconditionnel et "infâmes saloperies"...
il doit parfois faire des bonds devant son écran.





4 mars:

Tarnac: «La détention de Julien Coupat est discriminatoire»
par David Dufresne sur Médiapart

Depuis le 15 novembre, Julien Coupat, 34 ans, est placé en détention provisoire. La justice le soupçonne d’être le «chef d’une association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste». Devant le juge Fragnoli, il conteste les faits qui lui sont reprochés et le rôle de leader que la police lui attribue. Pendant une dizaine d’heures, selon nos informations, Julien Coupat est revenu longuement sur la fameuse nuit du 8 novembre 2008, où plusieurs TGV ont été bloqués par des actes de sabotage. Son avocate, Me Irène Terrel, une habituée des affaires militantes (sans papiers, manifestations, etc.), ne décolère pas. Pour elle, la procédure est avant tout «politique», plus politisée même que ce qu’elle a l’habitude de plaider. Dans les colonnes de Mediapart, elle dénonce ce qu’elle appelle le «théorème de Tarnac». Et démonte un dossier qu’elle estime vide, notamment depuis le retour «très récent» des expertises sur les fers à béton utilisés pour stopper le trafic des trains. Expertises qui ne révèlent aucune empreinte digitale, ni ADN des accusés. Vendredi 6 mars, elle interviendra devant la Chambre d’accusation pour demander la remise en liberté de son client. Tandis que plusieurs mis en examen, tous relâchés, eux, devraient demander un allégement de leur contrôle judicaire. Certains, comme Benjamin Rosoux, sont assignés à plus de 600 kilomètres de leur domicile.


Vous allez présenter, vendredi 6 mars, la quatrième demande de remise en liberté de Julien Coupat. Or, un mois après sa mise en détention, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait déjà estimé qu’il aurait dû être libéré…
Le 19 décembre, un premier juge des libertés et de la détention avait en effet décidé de la liberté de Julien Coupat. Mais le parquet s’y est opposé. Et, depuis, ce juge-là a disparu de la procédure. Curieusement. Il ne siège plus jamais.

Vous dites «curieusement»; des magistrats parlent, eux, de «hasard»…
Alors, le hasard fait bien les choses. Enfin, du point de vue du Parquet, disons. Je n’ai pas d'information sur ce point, mais on peut s’interroger. Surtout que ce dossier connaît un nombre étonnant de JLD. Ma première demande, en décembre 2008, est acceptée. La deuxième, en janvier, est refusée par un deuxième JLD, alors qu’aucun élément ne le justifie. Et puis, la troisième fois, en février, nouveau refus, par un troisième JLD encore. Alors même que le dossier s’amenuise.


« la figure du « chef Coupat » ne correspond absolument pas à celle que les policiers ont voulu lui attribuer »


Qu’entendez-vous par là ?
Première constatation, il n’y a pas de charge nouvelle depuis le 15 novembre, premier jour de détention. Deuxièmement, le témoin sous X [sur lequel l’accusation se fonde en grande partie, NDLR] n’est pas crédible. Ce n’est pas à vous, Mediapart, que je vais l’apprendre: c’est votre site lui-même qui a démonté cette charge. Troisièmement, il y a eu le communiqué de revendication allemand qui induit un doute, même si, j’en conviens, tout n’est pas élucidé, si toutes les hypothèses sont possibles. Rappelons de quoi il s’agit: des anti-nucléaires allemands, qui utilisent depuis des années des crochets à béton pour faire quelques dégradations sur leur propre réseau de chemin de fer, ont revendiqué des dégradations sur notre réseau – celles-là mêmes qu’on reproche aux accusés de Tarmac! Donc, il y a un doute qui devrait, au minimum, leur profiter. Quatrièmement, tous les mis en examen ont été interrogés les uns après les autres. Tous ont affirmé, en l’étayant, comment au stade de la garde à vue [dans les locaux de la Sous-direction de l’anti-terrorisme, NDLR], on a essayé de leur faire dire – ce qui n’a pas marché d’une manière générale – que Julien Coupat serait le chef. Ils ont tous répété que c’était entièrement faux. En clair: la figure de Julien Coupat ne correspond absolument pas à celle que les policiers ont voulu lui attribuer au départ de l’enquête. Donc, en termes d’incrimination, le dossier s’amenuise. Cette construction du chef, ce théorème de Tarnac, il est mis à néant. Autre élément: ont été déposés très récemment des rapports techniques d’expertise. Aucune empreinte digitale, aucune ADN, ne permet d’identifier sur les crochets un quelconque des mis en examen.

« Rien ne peut justifier qu’on prolonge sa détention. Ça devient discriminatoire. »


Diriez-vous qu’il n’y a plus que le Parquet qui s’oppose systématiquement à la libération de Julien Coupat, pour croire en cette affaire?
Difficile de répondre. Que le Parquet y croit? Y croit-il, d’abord? Le fait qu’il se comporte ainsi ne signifie pas qu’il y croit. Cela veut dire qu’il croit devoir… laisser apparaître qu’il y croit. Et puis croire à quoi? A une possibilité de dégradation [des caténaires, NDLR]? A une association de terroristes? Croire que Julien Coupat en serait le chef? Au fond, ce en quoi le Parquet croit m’est égal. Théoriquement, il doit apporter des preuves. Et ça, il ne le fait absolument pas. Même s’il est vrai que nous ne sommes pas au stade du procès. En fait, les sentiments du Parquet, du juge, des avocats, nous devrions les laisser de côté. Et rester sur les principes. Or, aujourd’hui, au regard des principes, Julien Coupat doit absolument être remis en liberté. Rien ne peut justifier qu’on prolonge sa détention. Ça devient discriminatoire. J’emploie ce terme à dessein. Pourquoi, lui, doit-il être maintenu en détention, alors que tout le monde a été libéré? C’est intolérable. Parce qu’il serait le chef? Mais, ça, ça ne repose sur rien. Sur aucun fait précis. Sur aucune charge précise. Ça repose sur la diabolisation que vous savez.






6 mars:

LBDH : La justice de l'État français est malade de sa soumission au pouvoir politique

Source : Ligue Bretonne des droits de l'Homme
Porte parole: Michel Herjean

La justice française est malade. Malade de ses lois d'exceptions que le législateurs à mises en place depuis 1986 pour remplacer la cour de sureté de l'État, défunte en 1981. Une série de lois qui encadrent le fonctionnement de la quatorzième section, anti-terroriste, du parquet de Paris. Aujourd'hui l'actualité nous donne une nouvelle fois l'occasion de constater les limites de cette juridiction que l'on peut qualifier de politique même si ses différents membres, policiers et magistrats, s'en défendent.

« Dans un état de droit le sort de l'ensemble des justiciables est entre les mains de juridictions de droit commun. »

Procès politique parce que dans la majorité des cas dés le début de l'enquête, les (ou le) présumés coupables sont désignés par un haut responsable politique en fonction, le ministre de l'Intérieur en général, à grand renfort de publicité dans les médias. « Il en résulte une instruction effectuée exclusivement à charge où les actes réclamés par la défense sont le plus souvent refusés par le juge anti-terroriste chargé de l'instruction. »

Le procès en appel d'Yvan Colonna est un exemple concret des dérives judicaires de la justice d'exception. Ce procès devant la cour d'assises spécialement composée rejugeant Yvan Colonna a déjà été émaillé de nombreux incidents. Incidents résultant toujours du refus par les juges d'appel d'actes demandés par la défense. Le dernier, celui d'effectuer une reconstitution de l'assassinat du préfet, vient de faire monter d'un cran les tensions dans le prétoire.

« Le pouvoir politique au secours de la cour par l'intervention, dans les médias, du procureur général de Paris qui est nommé par la chancellerie. »

Au lendemain de ce refus, fait très rare, le procureur général de Paris Laurent Le Mesle a donné en plein procès des interviews mercredi dernier à deux médias, RTL et LCI, pour exprimer son soutien au président de la cour d'assises Didier Wacogne, attaqué par la défense.

« Sans aucun doute le rapport de la FIDH, qui a mandaté des observateurs pour suivre ce procès, ne pourra que dénoncer les pratiques de cette juridiction comme elle l'avait déja fait pour le procès en première instance (12 novembre au 14 décembre 2007). »

Autre exemple significatif des dérives de cette section anti-terroriste celui du maintien en détention de Julien Coupat, que les responsables politiques ont présenté, à grand coup de publicité, comme « le leader » d'une « cellule invisible » dans l'affaire des sabotages SNCF. Pour la quatrième fois sa demande de libération conditionnelle a été refusée. Depuis le début, il a toujours nié les faits qu'on lui reprochait. Son avocate affirme même que les mis en examen dans cette affaire avaient « éclairci de façon limpide leurs déclarations ». Il est maintenu en détention plus pour sa personnalité, pour ses écrits et non pour des actes. « Pour le pouvoir politique c'est lui aussi un coupable idéal ».


Michel Herjean
source: http://www.agencebretagnepresse.com/






6 mars:

Didier porte,sur france inter
:


Alors qu'il faisait sa chronique caustique autour des "enfoirés", des restos du coeurs et de Coluche...il arrive à en glisser une pour le rendez vous au tribunal.

EXTRAIT:








6 mars:

Julien Coupat : coupable idéal ?

La quatrième demande de libération de Julien Coupat est examinée ce vendredi par la justice. Cet homme de 35 ans, soupçonné d'avoir saboté des lignes TGV, est incarcéré depuis le 15 novembre alors que les huit autres personnes mises en examen dans cet affaire ont toutes été libérées. Dernière libération en date : celle de la compagne de Julien Coupat, Yldune Levy, remise en liberté le 16 janvier.
Le comité de soutien à Julien Coupat de mobilise. Il organise ce matin un grand rassemblement silencieux devant la chambre de l'instruction, au tribunal de Grande Instance de Paris.
Selon son avocate, Me Terrel, Julien Coupat "a été entendu trois fois par le juge d'instruction, il s'est très largement expliqué sur les faits qui lui sont reprochés. Les prétendues charges de départ se sont effondrées".
La décision peut être rendue dans la foulée de l'audience ou mise en délibéré.
Incarcéré depuis le 15 novembre dernier, Julien Coupat est soupçonnés d'appartenir à un groupuscule d'activistes de l'ultra-gauche. Leur but aurait été, selon la police, de créer un désordre dans le pays pour favoriser l'émergence de mouvements sociaux. Dans cette affaire, cinq femmes et quatre hommes, âgés de 22 à 34 ans, ont été mis en examen pour destruction en réunion et association de malfaiteurs "en relation avec une entreprise terroriste".
Cinq actes de malveillance sont en cause : à Vigny, en Moselle, le 26 octobre, et quatre autres dans l'Oise, la Seine-et-Marne et l'Yonne le 7 novembre. Des sabotages qui avaient provoqué le retard de plus 150 TGV, Thalys et Eurostar

Source: M6info






6 mars:

Libérez Julien Coupat!
Soutien à Julien Coupat, inculpé de l'affaire Tarnac
Tribunal de Grande Instance de Paris
Vendredi 6 Mars 2009



A 16h45 l'avocate de Julien annonçait que la délibération se ferait dans le courant de la semaine prochaine.
Elle en sera informée par fax vendredi et transmettra le verdict.

Source: http://forums.lesinsoumis.org/







7 mars:

Julien Coupat passe la barre des 100 jours de détention provisoire

paru sur Agoravox


 112 jours pas moins de détention provisoire plus loin, le parquet général de la cour d’appel de Paris s’est opposé ce vendredi à la troisième demande de remise en liberté de Julien Coupat alors qu’aucun élément nouveau n’est venu renforcer un dossier d’accusation jugé peu étayé. Le jeune homme de Tarnac, incarcéré depuis le 15 novembre est suspecté d’être le chef de file d’une “cellule invisible” soupçonnée d’avoir saboté des lignes TGV à l’automne dernier. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris rendra sa décision le 13 mars.

Le 23 février, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait rejeté la demande de Julien Coupat. Selon l’avocate de ce dernier, Me Irène Terrel, qui avait fait appel, Julien Coupat “réunit toutes les conditions à la fois de droit et de fait pour être libéré”.

Julien Coupat reste le seul détenu de ce dossier où neuf personnes sont mises en examen, notamment pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”. Il est également poursuivi pour “direction d’une association de malfaiteurs terroristes”, une incrimination passible des assises.

L’affaire suscite une vive polémique même si, le temps passant, la presse tend à moins relayer l’évolution du dossier. Sur Le Monde.fr, on pouvait lire ce soir en réaction à l’article publié sur le sujet le commentaire d’un certain Ruz :”Son comité de soutien et son probable éditeur ne vont pas nous faire croire qu’on est devant une nouvelle affaire Dreyfus. S’il est maintenu en détention, c’est que les charges pesant sur lui sont suffisantes et que les faits qui lui sont imputés sont gravissimes. Parfois, on n’ose imaginer les conséquences qu’ils auraient pu avoir sur des vies humaines. Mais il est vrai que L’insurrection qui vient n’a rien à foutre de la vie des autres.”

Dans le cas de l’affaire Dreyfus, l’accusation reposait notamment sur de fausses preuves grossières, fabriquées sur mesure. Dans ce qu’il convient désormais d’appeler “l’affaire Coupat”, le trouble est essentiellement lié au fait que le parquet a été incapable jusqu’à ce jour de rendre public la moindre preuve tangible de culpabilité. Un mauvais scénario à la Minority report dans lequel la présomption de culpabilité semble l’avoir emporté sur la présomption d’innocence.








7 mars:


Pourquoi ils soutiennent Julien Coupat

paru sur express.fr


Vendredi 6 mars, le parquet général de la cour d'appel de Paris a requis le maintien en détention de Julien Coupat, incarcéré depuis novembre dans le cadre d'une enquête sur le sabotage des lignes TGV. La chambre de l'instruction de la cour d'appel rendra le 13 mars sa décision sur cette troisième demande de remise en liberté. Des membres de son comité de soutien (www.soutien11novembre.org) expliquent leur combat.








7 mars:


A propos des chèques

paru sur http://www.soutien11novembre.org/


À propos des chèques libéllés à l’ordre du “Comité de soutien aux inculpés de Tarnac”

que vous pouvez envoyer à l’adresse suivante :
Comité de soutien aux inculpés de Tarnac,
le bourg, 19170 Tarnac.


Les chèques n'ont pas été débités:
" Ceux qui ont envoye des cheques en soutien ont du remarquer sans doute que les cheques n avaient pas ete debites. En effet, le compte ouvert au nom de l association "Comite de soutien aux inculpes de tarnac" (Le bourg 19170 Tarnac) peine a exister et a fonctionner. L’administration francaise, poste et prefecture, semblent avoir pris fait et cause contre nous, demandant chaque semaine des pieces supplementaires pour l’ouverture du compte. Nous perseverons et affrontons maintenant une nouvelle parution dans le journal officiel pour cause de mauvaise enonciation de la prefecture. Nous sommes conscients de l’embarras cause par le fait d’avoir prevu donner de l argent et n etre debite que trois mois apres. Cela n’empeche pas le soutien de fonctionner a plein, les avocats et autres seront rembourses une fois ce damne compte ouvert. A tout de suite. Le comite de Tarnac."






11 mars:

TARNAC : justice sommaire et expéditive

paru sur Bellaciao
L’anniversaire du onze novembre 1918 a cessé d’être porteur dans les médias. Il ne fait plus recette. Le tout dernier aura été sauvé pour les informateurs de tous bords par la révélation soudaine d’une mouvance anarcho-autonome, terminologie qui a inquiété les honnêtes gens. On sait en effet que ce jour là cent cinquante gendarmes armés et cagoulés cernent le petit village de Tarnac, en Corrèze, pour y arrêter une dizaine de ces tenants d’une angoissante nébuleuse, l’ « ultra-gauche ». Ils sont coupables d’avoir commis un acte de sabotage par la destruction de caténaires et l’arrêt de plusieurs TGV. Car la perspicacité de notre vigilante ministre de l’intérieur n’a pas été prise en défaut. Ils ne possèdent pas, dit-elle, de téléphone portable pour ne pas se faire repérer. De plus, selon elle, ils ont gagné la sympathie des habitants du village pour pouvoir être avertis en cas de descente des forces de police. Enfin on a découvert chez eux un exemplaire d’un ouvrage signé par un «Comité Invisible» et intitulé «l’Insurrection qui vient». Rien de plus, mais cela suffit pour les envoyer en prison dans le cadre d’une procédure dite anti-terroriste. Le concept de terrorisme a déjà beaucoup servi. Il a surtout été utilisé pour mettre en place des juridictions spéciales et une procédure d’exception destinée à priver l’inculpé des protections que la loi réserve au délinquant ordinaire de droit commun pour organiser sa défense. Or une justice sommaire et expéditive est infaillible dans la répression politique des comportements ou des manières de penser de quiconque tenterait d’entrer dans des conduites de résistance ou de contestation de l’ordre établi. Elle ne pardonne pas la remise en cause des normes contemporaines de l’organisation d’une société néo-libérale. Julien Coupat, qui est le seul à être encore incarcéré, a relayé une réflexion collective pour la mise au point d’un ouvrage ouvertement subversif dans lequel s’inscrit une déconstruction pertinente des mythes qui fondent une domination installée et une soumission consentie. Un parti-pris insurrectionnel en est l’aboutissement logique. Or la vindicte d’Etat se nourrit essentiellement de cette posture politique de désobéissance, de dissidence, et de récusation des règles fixées par les gouvernants. Elle est destinée à réprimer les conduites suspectes que trahissent l’analyse critique et la tentative d’émancipation du «prêt à penser». Aujourd’hui il est devenu évident pour tous que ces jeunes gens, adoptés et soutenus par la population de Tarnac, ne sont pour rien dans les sabotages ou dégradations qui ont servi de prétexte à leur persécution judiciaire. Mais il est bien clair que, pour moi, la solidarité se moque de ce qu’ils auraient fait ou pas fait. Elle se manifeste pour ce qu’on leur fait. Elle se manifeste aussi pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils pensent, pour la distance qu’ils prennent avec le conformisme et pour leur refus du modèle dominant. Car ils savent que le capitalisme ne s’abattra pas tout seul, de crise en crise, mais qu’il faudra l’y aider. Et ce qui les intéresse ce n’est pas seulement de le faire disparaître mais de le remplacer par un autre mode de rapports sociaux, afin que cesse l’exploitation des uns par les autres. G. A. Béziers le 11 mars 2009.

De : PCF BÉZIERS






11 mars:

Ségolène Royale sur france-inter

Invitée de la matinale d'inter Mme Royale est interpellée par un auditeur à propos de Julien Coupat...Elle préfère visiblement botter en touche.

EXTRAITS:









13 mars:

Julien Coupat reste en prison
paru sur nouvelobs.com
a cour d'appel de Paris a rejeté vendredi la demande de remise en liberté de Julien Coupat, présenté comme le chef de la cellule soupçonnée de sabotages de caténaires SNCF. Son avocate a estimé qu'il n'était qu'un "bouc-émissaire d'un fiasco politico-judiciaire", comptant placer dorénavant la défense sur le terrain politique.

Me Irène Terrel a qualifié la décision de la cour d'appel de "déni de justice" avant d'annoncer des "initiatives" dans les jours et semaines à venir en faveur de Julien Coupat. Elle entend désormais déplacer la défense sur le "terrain politique", celui-là même "où cette affaire a été fabriquée", a-t-elle expliqué à la presse.

L'avocate entend soulever devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de paris l'incompétence des magistrats antiterroriste, l'annulation de la mise en examen, avant d'inviter les intellectuels de ce pays à s'exprimer et à se mobiliser contre cette qualification terroriste qui repose sur une "construction intellectuelle".(...)










13 mars:

Affaire de Tarnac : "Nous ne répondrons plus aux questions du juge"

paru sur lemonde.fr


Après le refus de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de remettre en liberté Julien Coupat, les huit autres personnes mises en examen annoncent par la voix de Benjamin Rosoux qu'elles ne répondront plus aux questions du juge afin de "faire front commun contre un processus d'individualisation toujours croissant dans la procédure".

Propos recueillis par Isabelle Mandraud









13 mars:

Maintien en détention de Julien Coupat : Le fiasco de l’anti-terrorisme

Réaction presse de Cécile Duflot

Pour la quatrième fois la justice refuse de libérer Julien Coupat alors qu’elle ne peut présenter aucun élément à charge. C’est un véritable "déni de justice", comme l’affirme Maître Terrel, son avocate.

Le 11 novembre dernier Michèle Alliot-Marie annonçait elle-même l’interpellation de Julien Coupat suite à une opération médiatico-policière de grande envergure. Les accusés de Tarnac étaient un épouvantail tout trouvé pour la Ministre de l’Intérieur qui agitait depuis plusieurs mois une menace de l’« ultra-gauche ».

Depuis, l’ensemble des charges sont tombées une à une. Aucune preuve matérielle convaincante n’a été saisie, le principal témoin à charge s’avère être un mythomane et un groupe allemand a revendiqué les dégradations de caténaires. Mis à part Julien Coupat, tous les co-accusés ont d’ailleurs été libérés et placés sous contrôle judiciaire.

Cette affaire est aujourd’hui un immense fiasco pour la Justice et pour le Ministère de l’Intérieur. Est-ce cela que veulent cacher certains juges en refusant de libérer le dernier prisonnier de Tarnac ?

L’affaire de Tarnac est déjà un scandale politique. Elle devient un acharnement judiciaire... Jusqu’à quand laissera-t-on des citoyens en prison sans preuve uniquement pour sauver la carrière de la Ministre de l’Intérieur ? Il est plus que temps de libérer Julien Coupat et d’assouplir enfin le contrôle judiciaire qui pèse sur ses co-accusés.

Cécile Duflot,

Secrétaire nationale

des Verts







14 mars:

Selon plusieurs sources, l'idée de médiatiser la descente de police sur Tarnac venait directement de l'Élysée.
paru sur le télégramme.com
(...)
La défense sur le «terrain politique»

L'avocate entend soulever l'incompétence des magistrats antiterroristes dans cette affaire, avant d'inviter les intellectuels à se mobiliser. Elle souhaite désormais déplacer la défense sur le «terrain politique», celui-là même «où cette affaire a été fabriquée». Selon plusieurs sources, l'idée de médiatiser la descente de police sur Tarnac venait directement de l'Élysée. Le but: célébrer l'efficacité du tout nouveau pôle de renseignement français. Pourquoi une telle meute de journalistes autour des policiers antiterroristes, le 11novembre dernier, lors de la descente de Tarnac? Pour agiter le spectre de l'ultra-gauche et montrer que la menace d'attentats pesant sur le pays était bien réelle? Que nenni. On avait pourtant bien entendu Michèle Alliot-Marie crier au loup à plusieurs reprises. N'avait-elle pas évoqué et répété sa crainte d'une «dérive à l'Action Directe»? Ses «gesticulations» ont fait grincer les dents de plusieurs flics de l'antiterrorisme. «C'est bien la première fois qu'elle se préoccupait de ce sujet. De notre côté, nous lancions des alertes depuis des mois et des mois. En vain. L'ultra-gauche, MAM s'en foutait. Si nous n'avions pas lourdement insisté...».

Vanter l'efficacité du «FBI à la française»


Selon plusieurs sources, le dossier aurait été pris en main par l'Élysée. Qui attendait l'occasion de célébrer la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), mise en place quatre mois plus tôt par le président de la République. Une vague d'arrestations, quelques jours seulement après le sabotage de lignes TGV: une aubaine pour vanter «l'efficacité et la réactivité» du «FBI à la française» de Nicolas Sarkozy. Quitte à forcer le trait et à présenter les interpellés du 11novembre comme de dangereux terroristes qui s'apprêtaient à mettre la France à feu et à sang...
avec AFP
Hervé Chambonnière









15 mars:


De Villiers-le-Bel à Tarnac, nouvelles d'un front...
paru sur Médiapart

Souvenez-vous Villiers-le-Bel, la mort des deux adolescents fauchés par une voiture de police, deux jours d’émeutes d’une rare intensité et le déploiement d’une véritable force militaire et de toutes les dernières technologies de la contre insurrection (hélicoptères, drones…). C’était fin novembre 2007.
Février 2008, tout le monde s’en souvient, nous sommes bombardés d’images d’une opération massive d’encerclement du quartier et de perquisitions en série menées par un dispositif policier complètement surdimensionné avec journalistes «embarqués». Arrestations en série, interrogatoires, garde à vues, relaxe pour la plupart, rien, aucun élément trouvé. Alors on monte encore d’un cran, appels à la délation contre rémunération, et protection spéciale du statut de «témoin sous X». Nouvelles arrestations, cinq personnes sont mises en examen, sur cette seule base, la délation rémunérée.
Qu’en est-il aujourd’hui, qui se préoccupe de leur sort sinon leurs amis et les habitants du quartier ?


Ils ont tous fait un an de «prison préventive», ponctué d’auditions d’un juge d’instruction, mais rien, de l’avis de tous et principalement de la défense, le dossier est entièrement vide. Mais quand il faut des coupables, surtout quand en partie civile on a une soixantaine d’agents des forces de l’ordre, mises à mal, ces forces-là, sur le terrain autant que dans le procès pour la mort des jeunes qui piétine toujours, on ne s’attarde pas sur ce genre de détails.

Fin février de cette année, comme c’est prévu par la loi qui régit la détention préventive, ces cinq personnes ont été représentées devant un juge des libertés pour juger de l’éventualité de leur mise en liberté ou de la prolongation de la détention. Par ce qui semble être un pur hasard ou un dérapage conscient du juge, la première des personnes présentées est libérée … puis par un étrange phénomène qu’on pourra supposer «de couloir», les quatre autres qui ne présentaient rien de plus «à charge» dans leur dossier, voient leur mandat de dépôt prolongé pour six nouveaux mois. Sans perspective de procès. En silence. Personne n’en parle, jamais.

Alors on pourra comprendre que certains s’étonnent de la pourtant déjà minime agitation autour du maintien en détention de Julien Coupat. Qui est finalement loin d’être une exception, un cas isolé…

Il faudrait pouvoir ne pas toujours prendre les choses par le petit bout de la lorgnette, ne pas «réagir» à chaque fois comme si c’était la première fois, ne pas faire mine de découvrir toujours, les rouages de la raison d’État, les comportements politiques dictés par la rente électorale, le journalisme toujours plus ramené à un simple rôle d’échos des dépêches du parti de l’ordre, pas tant du fait d’une quelconque tutelle officieuse sinon du fait d’une incompétence chronique, d’un défaut de sens historique, d’une amnésie crasse, d’un manque d’exigence patent. Les exceptions à cette règle sont beaucoup trop rares pour prétendre sauver la profession, désolé pour eux.

À leur décharge toutefois, c’est vrai qu’on imagine mal comment il pourraient porter à eux seuls la tâche qui devrait revenir à chacun. Nous sommes jusqu’au cou dans une époque ou dire et «parler de» ne suffit plus depuis longtemps, et contribue même peut-être à renforcer le sentiment d’impuissance généralisé. Alors comment faire?

Comment ne plus juste «parler de», mais répondre, pied à pied, chacun à sa manière, à la guerre qui nous est faite.

Benjamin, épicier terroriste
- Mediapart, 15 mars 2009.








15 mars:

Extraits de riposte sur france5


Moati interroge Pasqua à propos de Julien Coupat ...et veut faire taire Edwy Plenel (médiapart) lors d'une une mise au point nécéssaire dès qu'il aborde le cas Bernard Squarcini :
"Merci ! merci mr Pénel ! Je ne peux pas vous abattre mais je ne sais pas quoi faire...Taisez-vous!"











16 mars:

A nos juges !

paru sur
Soutien
aux inculpés du 11 Novembre


Lettre de 8 des 9 inculpés de l’affaire de Tarnac, à leurs juges:


Voilà quatre mois que le feuilleton médiatico-judiciaire intitulé l'"affaire de Tarnac" ne cesse de ne plus vouloir finir. Julien (Coupat) va-t-il sortir à Noël ? Pour le Nouvel An ? Aura-t-il plus de chance vendredi 13 ? Non, finalement on le gardera encore un peu en prison, enfermé dans son nouveau rôle de chef d'une cellule invisible. Puisqu'il semble que quelques personnes aient encore intérêt à faire perdurer cette mascarade, même au-delà du grotesque, il va nous falloir endosser, encore une fois, le rôle que l'on nous a taillé ("les 9 de Tarnac"), pour un nécessaire éclaircissement collectif. Alors voilà...
(lire la suite de cette lettre ici )







16 mars:

Extrait:JT de 20h

Tiens TF1 ne nous parle plus d'ultra gauche ?

Une interview de Benjamin Rosoux intégrée à un calomnieux reportage propagandesquement à charge...Ils citent le témoignage plus si anonyme,et oublient de préciser qu'il émane d'un mythomane récidiviste (déjà comdamné pour dénonciation de crimes imaginaires)

On peut même pas les caricaturer
mieux qu'ils ne le font eux même :
bravo BIG-MOTHER TV ...




( VIDÉO SUPPRIMÉE DE DAILYMOTION, MAIS RESTE CONSULTABLE ET TÉLÉCHARGEABLE ICI )






22 mars:

Retrospective Anarsonore


Un très bon récapitulatif du traitement médiatique de l'affaire dite de "Tarnac", qui intègre beaucoup d'extraits audio de JT, reportages, interviews et interventions diverses (dont quelques perles rares) montés et mixés en musique:







•AnarSonore sur :
http://anarsonore.free.fr/





22 mars:

" Lo Grand " d'esprit
paru sur Ultrahumandignity








(clic l'image pour agrandir )



"CE N'EST PAS JULIEN C'EST L'ESPRIT DE

GUINGOUIN
QUI ARRETE LES TRAINS 13 mars 43/09"



13 MARS 2009 :

Inscription sur le mur d'un hangar de la gare d'Eymoutiers (87) faisant référence à l'esprit de GUINGOUIN et au 13 mars 1943, jour où, son unité sabote et détruit le viaduc de Bussy–Varache sur la ligne Limoges-Ussel, action préférée à un simple déraillement. Il ne sera pas reconstruit avant la fin de la guerre, obligeant à un transbordement jusqu'à la Libération. Preuve éclatante de l'existence d'un Maquis offensif.



PLUS D'INFOS ET PHOTOS sur www.soutien11novembre.org






23 mars:

Didier Porte sur france inter:


Petit clin d'oeil au PS qui fêtait la veille le printemps des libertés à Paris :

Extrait:








25 mars:


Ce que contient le dossier d’instruction de l’affaire Tarnac


paru sur Le Monde.fr à 13h52


L’ensemble atteint déjà la hauteur de sept à huit Bottin. Le dossier de l’affaire Tarnac, que Le Monde a pu consulter, près de mille pièces et procès-verbaux numérotés, peut être scindé en deux. D’un côté, sept mois de filatures, d’écoutes, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 16 avril 2008; de l’autre, quatre mois d’instruction, toujours en cours depuis la mise en examen, le 15 novembre 2008, de neuf personnes accusées de terrorisme et pour certaines, de sabotage contre des lignes SNCF en octobre et en novembre 2008.

Bertrand Deveaux, 22 ans, Elsa Hauck, 24 ans, Aria Thomas, 27 ans, Mathieu Burnel, 27 ans, puis Gabrielle Hallez, 30 ans, Manon Glibert, 25 ans, Benjamin Rosoux, 30 ans, et Yildune Lévy, 25 ans, ont tous, depuis, recouvré la liberté sous contrôle judiciaire. Seul, Julien Coupat, 34 ans, considéré comme le chef, reste incarcéré.

Le dossier a beau être dense, il ne contient ni preuves matérielles ni aveux, et un seul témoignage à charge, sous X, recueilli le 14 novembre. Les rares confidences lâchées lors des gardes à vue ont été corrigées depuis. "Ils [les policiers] ont tout fait pour me faire dire que Julien Coupat était un être abject, manipulateur", affirme le 22janvier Aria Thomas à Yves Jannier, l’un des trois juges instructeurs du pôle antiterroriste. "Pour que les choses soient claires, poursuit-elle, je n’ai jamais pensé, ni cru ou eu le sentiment que Benjamin Rosoux ou Julien Coupat soient prêts à commettre des actes de violence." Suit cet échange, le 13février, entre le juge Thierry Fragnoli et Julien Coupat, dépeint par le témoin sous X comme un «gourou quasi sectaire», enclin à la violence politique.

"UNE ESPÈCE DE CHARLES MANSON DE LA POLITIQUE"


– Le juge: "Pensez-vous que le combat politique puisse parfois avoir une valeur supérieure à la vie humaine et justifier l’atteinte de celle-ci?
– Julien Coupat: "Ça fait partie (…) du caractère délirant de la déposition du témoin 42 [sous X] tendant à me faire passer pour une espèce de Charles Manson de la politique (…) Je pense que c’est une erreur métaphysique de croire qu’une justification puisse avoir le même poids qu’une vie d’homme."
Il arrive parfois que le juge tâte le terrain à ses dépens. – "J’imagine que votre ami Coupat et vous-même, de par vos formations et vos goûts, vous vous intéressez à l’histoire (…) des grands mouvements révolutionnaires. Est-ce le cas?", demande-t-il le 8 janvier à Yildune Lévy, la compagne de Julien Coupat.
– "Pour ce qui me concerne, je m’intéresse plus à la préhistoire", rétorque l’étudiante en archéologie.


Séparément, le couple Lévy-Coupat livre une même version pour justifier, au terme de multiples détours, leur présence, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, à proximité d'une des lignes SNCF endommagées. Elle: "On a fait l'amour dans la voiture comme plein de jeunes." Lui: "On s'est enfoncés dans la campagne pour voir si nous étions suivis et nous n'avons eu aucun répit, puisque, où que nous allions, 30 secondes après s'être arrêtés, même dans les endroits les plus reculés, il y avait des voitures qui surgissaient."

Tous deux s'accordent sur leur voyage de "tourisme", en janvier 2008, et le franchissement clandestin de la frontière des Etats-Unis depuis le Canada. Cette information, transmise par les Américains, motivera l'ouverture de l'enquête préliminaire. "Pour moi, refuser de se soumettre volontairement au fichage biométrique est un principe éthique", justifie Julien Coupat.

Les neuf reconnaissent leur engagement militant et leur présence lors de manifestations qui ont pu donner lieu à des affrontements, tel le contre sommet de l'immigration à Vichy en novembre2008. Mais ils récusent l'étiquette de "structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l'étranger" que leur attribue la sous-direction à la lutte antiterroriste (SDAT), sur la "base des informations communiquées par la direction centrale du renseignement intérieur", non jointes. Les sabotages ont été revendiqués le 9 novembre 2008 à Berlin. – "Si ce sont des Allemands qui revendiquent, ça semble être une explication", relève Yildune Lévy.

La police a déployé d'importants moyens comme en témoignent les très nombreuses écoutes téléphoniques et interceptions de courriers électroniques des mis en examen et parfois de leurs parents, bien avant les interpellations. Une enveloppe à bulle contenant une clé, envoyée par Julien Coupat depuis la Grèce en septembre 2008, au domicile de son père à Rueil-Malmaison, est ainsi ouverte avant d'être distribuée. Des caméras de surveillance ont été posées autour de la ferme du Goutailloux à Tarnac (Corrèze) – considérée comme la base du groupe – et au domicile parisien de Yildune Levy et Julien Coupat.

LA SURVEILLANCE DU GROUPE NE DATE PAS D'HIER

Les filatures s'enchaînent, minutieuses mais peu démonstratives. Au fil des pages, on découvre les «albums photos» de tous ceux qui ont fréquenté les lieux. Les manifestations de soutien recensées à l'étranger sont maigres: un engin incendiaire devant la porte de l'AFP à Athènes, des boules de Noël contre le consulat français à Hambourg.

L'interpellation des neuf, le 11 novembre 2008, trois jours après le sabotage constaté sur plusieurs lignes TGV, donne lieu à de nouvelles investigations: brosses à dents, rasoirs, sacs de couchage, manteaux, bouteilles, mégots sont examinés au plus près pour récupérer les ADN. Un sac poubelle noir contenant deux gilets pare-balles coincés dans une cheminée au Goutailloux est trouvé. "Je n'ai jamais vu ce sac auparavant", dira Benjamin Rosoux au juge. Les expertises des gendarmes sur les crochets métalliques fixés aux caténaires n'ont rien donné, pas plus que l'étude des lieux. Un responsable de la maintenance SNCF précise que le dispositif malveillant "ne peut en aucun cas provoquer un accident entraînant des dommages corporels".

La surveillance du groupe ne date pourtant pas d'hier comme l'atteste, en 2005, l'enquête pour blanchiment versée à l'instruction. Elle fait suite au signalement opéré par Tracfin dès l'achat du Goutailloux. "Julien Coupat et Benjamin Rosoux seraient membres de mouvances anarcho-libertaires et auraient participé, à ce titre, à de nombreuses actions contestataires", justifie la cellule antiblanchiment de Bercy. La police financière note que Julien Coupat fait l'objet d'une fiche RG créée le 26 décembre 2002 [date qui correspond à l'occupation de Nanterre par des étudiants], modifiée le 28 octobre 2005 pour "mise sous surveillance". Même chose pour Gabrielle Hallez et Benjamin Rosoux. Jusqu'ici, aucun n'a fait l'objet d'une condamnation.

Les enquêteurs ont saisi et décortiqué les lectures du groupe. Le livre l'Insurrection qui vient, attribué à Julien Coupat, – ce qu'il nie –, figure dans le dossier. Il voisine avec un document Internet, traduit de l'allemand sur des produits AEG "sans sueur, sans sciage, le crochet en forme de griffe pour les bricoleurs".

Conscients que les résultats des commissions rogatoires internationales lancées par les juges vont prendre du temps, les avocats, Irène Terrel, défenseure de quatre des mis en examen et William Bourdon, conseil de Yildune Lévy, s'apprêtaient, mercredi 25 mars, à adresser un courrier au juge Thierry Fragnoli lui demandant de se déclarer incompétent et de se dessaisir du dossier. Un dossier qu'ils ont l'intention, avec leurs confrères Dominique Vallés et Philippe Lescène, de commenter, le 2 avril, devant la presse dans les locaux de la Ligue des droits de l'homme.

Isabelle Mandraud









25 mars:

En 2005, une enquête pour blanchiment est ordonnée : classée sans suite

paru sur Le Monde.fr à 14h45
Le brigadier Lilian L., de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), n'a pas ménagé sa peine. Durant huit mois, du 12 décembre 2005 au 16 octobre 2006, ce policier a enquêté sur l'acquisition, en 2005, à Tarnac (Corrèze) de la ferme du Goutailloux pour 210 000 euros par un groupe de jeunes soupçonnés de "blanchiment d'activités criminelles et frauduleuses" après le signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy. Il s'attelle au travail et rédige 30 procès-verbaux, aujourd'hui versés au dossier de l'instruction sur les neuf mis en examen pour participation à une entreprise terroriste.

Le brigadier épluche les comptes bancaires de plusieurs des acquéreurs de la ferme, dont Julien Coupat, Gabrielle Hallez et Benjamin Rosoux, et de leurs parents parfois. Il consulte les registres pour l'association Les Gouttes du soleil, constituée par le groupe, retrouve les fiches des renseignements généraux du trio Coupat-Hallez-Rosoux. Il se déplace même à Tarnac. "La toiture en ardoise semble être récente, observe-t-il. L'ouverture de la porte et le nombre peu important de fenêtres, de même que leur taille, laisse à penser que le bâtiment est utilisé comme étable (...) On distingue trois caravanes de petite taille placées à l'arrière des bâtiments." Il pénètre à l'intérieur, le 16 février 2006. "Décidons de prendre contact sous un motif futile. Constatons que la partie habitable est sommairement meublée (...) L'intérieur semble assez mal chauffé."

Au terme de toutes ses investigations, Lilian L. est formel : certes, il relève "l'absence d'activité en rapport avec l'élevage de vaches rustiques ou d'activité écologique alternative", comme cela avait été annoncé, mais enfin, une enquête de voisinage n'a pas permis "d'établir de mouvements ou d'activités suspectes". "L'ensemble des éléments recueillis lors de l'enquête, écrit-il, n'a pas permis de déterminer l'origine illégale des fonds ayant servi à l'achat du domaine agricole le Goutailloux." Les acquéreurs sont "pour la plupart des jeunes personnes sans ressources régulières. Cependant, l'importante surface financière de leurs parents semble leur permettre de réaliser leur projet". Conclusion du policier : "En aucun cas, il n'a pu être démontré le blanchiment d'activités criminelles ou délictueuses."

L'affaire a été classée sans suite.


Isabelle Mandraud








25 mars:

Des neuf interpellés pour terrorisme, un seul est toujours incarcéré


paru sur Le Monde.fr à 14h45
Interpellés le 11 novembre 2008, les "neuf de Tarnac" sont mis en examen quatre jours plus tard, au terme d'une garde à vue de 96 heures placée sous le régime de l'antiterrorisme. Tous, Julien Coupat, Yildune Levy, Gabrielle Hallez, Benjamin Rosoux, Manon Glibert, Aria Thomas, Mathieu Burnel, Elsa Hauck et Bertrand Deveaux, doivent répondre de "présomptions graves" pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme". Les cinq premiers sont aussi mis en examen pour "destruction, dégradation de biens en réunion avec une entreprise terroriste". Un seul, Julien Coupat, hérite de l'incrimination de "direction ou organisation d'un groupement formé en vue de la préparation d'une action de terrorisme". Enfin, Julien Coupat, Yildune Lévy, Benjamin Rosoux, Mathieu Burnel et Elsa Hauck sont poursuivis pour "refus de se soumettre à un prélèvement biologique en relation à titre connexe avec une entreprise terroriste".

Le 15 novembre 2008, les neuf sont présentés au juge, de 14 heures à 21 h 07. Lors de cette première comparution rapportée sur procès-verbal, Bertrand Deveaux "conteste l'accusation de groupement organisé en vue de préparer des actes terroristes". Elsa Hauck s'étonne d'une "qualification complètement disproportionnée" et ne se sent "pas du tout" concernée. Vient le tour de Julien Coupat. "Les faits qui me sont reprochés sont deux dégradations qui n'ont pas porté atteinte à la vie humaine et qui ne méritent pas la qualification de terrorisme. Vous voyez bien que le silence est la seule façon d'être cohérent avec ce type de procédure (...) L'antiterrorisme est la forme moderne du procès en sorcellerie." Le suspect ajoute : "Toutes les auditions ont visé très manifestement à créditer la thèse selon laquelle je serais le chef, le gourou d'une soi-disant organisation anarcho-autonome. Il faudra m'expliquer le paradoxe : je serais le chef, c'est-à-dire celui qui nie l'autonomie d'un groupe de gens réputés autonomes."

D'autres témoignent de leur fatigue après leur garde à vue. "Ils (les policiers) n'ont même voulu me donner une brosse à dents alors que j'avais mal aux gencives", se plaint Manon Glibert. "J'ai eu le sentiment que le chef d'inculpation était très large au début, comme s'il s'agissait de construire un dossier", souligne Benjamin Rosoux. Yildune Lévy se dit "militante politique : je participe à des manifestations, des rassemblements, par exemple pour le droit des étrangers ou le droit des libertés individuelles, mais, ajoute-t-elle, je ne comprends pas les faits qui me sont reprochés". Le dernier, Mathieu Burnel, se tait.

Quatre d'entre eux repartent libres sous contrôle judiciaire, cinq sont écroués. Le 2 décembre, Gabrielle Hallez, Benjamin Rosoux et Manon Glibert sortent de prison, sous contrôle judiciaire, puis, le 16 janvier 2009, Yildune Lévy les suit. Seul Julien Coupat reste incarcéré, malgré une décision favorable à sa libération prise le 19 décembre par un juge des libertés et de la détention, rejetée après l'opposition du parquet.

Le 21 janvier, Gabrielle Hallez publie une tribune dans Le Monde où elle dénonce les "fantasmes du pouvoir". Le 28 janvier, le juge d'instruction, Thierry Fragnoli, défend dans ces mêmes colonnes l'impartialité de sa fonction. Avec l'échec de la troisième demande de remise en liberté de Julien Coupat, les huit autres co-mis en examen signent une nouvelle tribune le 17 mars dans Le Monde dans laquelle ils annoncent une grève des auditions : "Face à un pouvoir toujours plus absurde, nous ne dirons plus rien". Ce texte a été versé au dossier d'instruction.

Isabelle Mandraud







25 mars:


La troublante affaire Julien Coupat.


paru sur www.nicerendezvous.com à 18h15

Julien Coupat est-il à l’origine des sabotages subis par la SNCF en octobre et novembre dernier ? Pour l’heure, il demeure présumé innocent dans le cadre de l’affaire dite de « Tarnac ». Sans préjuger des résultats des investigations, ce sulfureux dossier illustre, de manière caricaturale, les dérives passionnelles, désormais systématiques, imputables tant aux medias qu’au pouvoir. Un cercle infernal où s’entrechoquent, par caméras interposées, en l’absence de toute sérénité, les thèses, ici, de « l’erreur judicaire » ou du « complot terroriste ».

La justice vient de refuser la troisième demande de mise en liberté déposée par Julien Coupat, mis en examen et incarcéré depuis le 15 novembre pour « direction d'une entreprise terroriste et destructions en réunion à visée terroriste ». Les proches de ce brillant étudiant de 35 ans ne cessent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice totale. « Julien Coupat fait figure de bouc-émissaire d'un fiasco politico-judiciaire", a déclaré son avocate, Me Irène Terrel. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde du 17 mars, les huit autres jeunes gens mis en examen dans l'affaire dite "de Tarnac" déclarent qu'ils ne répondront plus aux questions du juge tant que Julien Coupat ne sera pas libéré.

"Il s'agit d'une affaire fabriquée de toutes pièces sur le terrain politique, notamment par des interventions de Michèle Alliot-Marie", estime maître Terrel. La ministre de l'Intérieur avait fait part, dès janvier 2008 de sa crainte d'une résurgence d'un terrorisme d'extrême-gauche. La gravité de cette menace, soulignée par la ministre de l’Intérieur, associée aux risques encourus par les usagers, a conduit à précipiter les interpellations. Sans attendre de preuves formelles. MAM avait, elle-même, annoncé les interpellations le 11 novembre 2008.

Sans doute, les services de l'antiterrorisme se sont-ils prématurément félicité d’avoir démantelé un groupuscule violent de "l'ultra gauche", d’avoir attrapé "le leader charismatique et idéologue d'un groupe de terroriste voulant déstabiliser l'Etat en s'attaquant aux voies de communication ». Le pouvoir cherchait-il à rassurer l’opinion estimant disposer, à ce moment-là, d’éléments à charge ? Ou alors le ministère de l’Intérieur, comme le dénoncent les proches de Coupat, s’est-il livré à une manipulation ?

Depuis le coup de filet « télévisé » du 11 novembre, les huit autres jeunes gens mis en examen ont été remis en liberté, ce qui semble indiquer que les charges à leur encontre n’ont pas été suffisantes. En revanche, les magistrats de Cour d’appel de Paris le 13 mars ont estimé qu’il fallait maintenir en détention Julien Coupat.

Obéissent-ils aux directives d’un pouvoir aveuglé par une politique hyper sécuritaire ? Cet argument des proches de Julien Coupat - dont on comprend l’émotion - semble peu convaincant. Plusieurs éléments amènent à s’interroger. Le chef du contre-espionnage français, la DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur-née de la fusion de la DST et des RG, Bernard Squarcini, explique au Point que la DCRI est intervenue de manière préventive « elle surveillait ces individus depuis longtemps. Nous savions ce qu’ils faisaient avec qui ils étaient en contact en France et à l’étranger ». Bernard Squarcini assure, lorsqu’on lui objecte l’absence de preuves dans cette affaire que ce dossier n’est pas vide : « Nous ne fabriquons pas des dossiers ! Dans l’affaire de Tarnac, il n’y pas de délit d’opinion mais un long travail de renseignement ».

Cette déclaration est contestée par Edwy Plenel, le directeur du site Mediapart, lors de l’émission Riposte, a estimé qu’un policier n’a pas à se prononcer sur la culpabilité d’un mis en examen par media interposé. Certes.
La communication sur des affaires judicaires en cours relève de la compétence du parquet, du procureur de la République.

Force est cependant de constater que les défenseurs de Julien Coupat, ont eu tout loisir de s’exprimer. Ce dont on ne se plaindra pas. Seulement, les acteurs de cette « mascarade médiatico-judiciaire » que dénonce son comité de soutien se recrutent tant du côté de la défense que de l’accusation. La sur-médiatisation des interpellations de Tarnac, puis du maintien en détention, qui joue du ressort émotionnel ne favorise pas l’exercice serein de la justice. Julien Coupat, présumé innocent, n’est-il pas la première victime de cette hystérie ?

Paul Barelli
Le Petit Niçois








25 mars:

Un manuel de fabrication de bombe retrouvé sur un ordinateur du groupe Coupat

PARIS (AFP)18H30 — Une expertise informatique a révélé que le disque dur de l'ordinateur d'Yldune Levy, l'une des mis en examen du groupe soupçonné d'avoir commis des dégradations contre les lignes SNCF, contenait un manuel de fabrication de bombes artisanales, a-t-on appris mercredi de source proches de l'enquête.

Ce dossier informatique d'une soixantaine de pages détaille les méthodes de fabrication et d'emploi de ces engins, selon ces sources.

Sur l'ordinateur d'Yldune Levy, qui a été saisi par les policiers lors de son interpellation le 11 novembre, se trouve également "des textes présentant des similitudes" avec "L'insurrection qui vient".

Cet ouvrage, publié en 2007, rédigé par un "Comité invisible", légitime les attaques contre le réseau ferré. Les enquêteurs en attribuent la paternité à celui qu'ils considèrent comme le chef de fil présumé du groupe, Julien Coupat. Le jeune homme de 35 ans conteste en être l'auteur.

Les policiers ont par ailleurs mis la main sur un CD-Rom appartenant à un autre des neuf mis en examen. Il contient une matrice de facture EDF pouvant servir à la fabrication de faux justificatifs de domicile, selon ces sources.

S'ils ne constituent pas des preuves d'une action contre le réseau SNCF, ces éléments accréditent la possibilité d'une éventuelle association de malfaiteurs à visée terroriste telle qu'elle est définie par la législation française, selon l'une de ces sources.

Des neuf personnes dites du "groupe de Tarnac" mises en examen le 15 novembre pour des dégradations contre des lignes SNCF à grande vitesse fin octobre et début novembre, Julien Coupat reste le seul en détention provisoire.


•La réaction de Maitre Trénel sur Europe1:








25 mars:

Paru sur lucky.blog

Le journal « Le Monde » daté d’aujourd’hui jeudi 26 mars 2009 révèle enfin « Ce que contient le dossier d’instruction de l’affaire Tarnac », soit déjà un millier de pièces et PV numérotés, sept mois de filature et d’écoutes, plus quatre mois d’instruction. (Page 12, par Isabelle Mandraud.)

Bilan provisoire : Néant ou presque. Le dossier est désespérément vide de toute « preuve matérielle » ou d’aveu d’un sabotage de lignes SNCF. Donc les quatre mois d’incarcération de Julien Coupat ne reposent actuellement sur rien ! Dès novembre dernier, on avait compris que le pouvoir jouait à se faire peur en s’inventant de toute pièce des « anarchistes » sur mesure.

En revanche, on est fasciné par la débauche de moyens policiers dépensés en pure perte pour l’instant : écoutes téléphoniques et interceptions de courriers électroniques (« Le Monde » donne avec malice la facture salée de pose d’une « sonde »), interception et fouille de courrier postal, et - cerise sur la gâteau – des « caméras de surveillance ont été posées autour de la ferme du Goutailloux à Tarnac (Corrèze) – considérée comme la base du groupe – et au domicile parisien de Yildune Levy et Julien Coupat. »

Première nouvelle ! Peut-être pour aller les espionner sous leurs couettes et les terroriser jusque dans les toilettes ? Le procédé serait-il habituel chez nos policiers made in Sarkoland ?

À ce niveau de paranoïa sécuritaire, digne de la Stasi en Allemagne de l’Est, c’est la démocratie républicaine qui s’effiloche au profit d’un État policier jamais vu depuis Pétain.

Souvenons-nous que le secret de la correspondance faisait partie des principaux objectifs prioritaires du programme du CNR (Conseil national de la Résistance) de 1944, aux côtés des libertés syndicales ou de l’instauration de la Sécurité sociale… Ce n’était pas pour rien.

Mais quand même, il nous reste une dénonciation venue des États-Unis pour avoir franchi la frontière canadienne, et puis cet unique témoignage à charge, recueilli sous X, et qui dépeint Julien Coupat comme un « gourou quasi sectaire ». Mais on a vraiment l’impression troublante que ce monsieur dénonciateur sous X serait, lui, le principal danger public dans cette affaire, à moins que ce ne soit peut-être les policiers et magistrats qui l’ont pris au sérieux…


(Affaire à suivre...)


lucky.blog





26 mars:

Pseudos rebondissements dans l'affaire dite "de Tarnac"





Paru sur Mediapart.fr le 27/03/09

Par Benjamin épicier-terroriste

Voici un texte de clarification paru sur le site des comités formés dans le sillage du 11 novembre et de l'affaire de Tarnac en réaction à la magnifique opération de contre-information et de brouillage médiatique des services de l'Etat et autres "sources proches de l'enquète", que de nombreux organes de presse se sont empressés de relayer, occultant un article d'une autre teneur paru dans le monde de mercredi.

source: www.soutien11novembre.org (le 26/03/09)


Pseudos rebondissements dans l'affaire dite "de Tarnac"

La journée d’hier a été l’occasion de pseudos rebondissements dans l’affaire dite de Tarnac.

Dans un premier temps, un article du journal Le Monde revient à nouveau sur l’enquête judiciaire : une journaliste ayant visiblement eu accès à l’intégralité du dossier d’instruction. Décrivant sur toute une page ce qu’elle y a découvert, elle en arrive à cette conclusion (la même que tous ceux qui ont pu accéder à ces informations) : la justice ne dispose d’aucun élément matériel permettant d’étayer l’accusation "d’association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste". L’article détaille par ailleurs les mesures toujours plus délirantes qui furent mises en oeuvre pour surveiller Julien pendant plusieurs mois : écoutes, caméras dans les arbres, intervention des services financiers, courrier ouvert, filatures, enquêtes de voisinage, etc.

Quelques heures après la sortie de cet article, l’accusation s’est fendue d’une brève contre-attaque. "Non non le dossier n’est pas vide" : la police prétend avoir "découvert" plusieurs documents informatiques permettant de légitimer l’accusation de terrorisme : des textes évoquant l’ouvrage "l’Insurrection qui vient", une quittance EDF ("qui aurait pu servir à d’éventuelles falsification"), et un "manuel" de 60 pages (!) expliquant la fabrication de bombes artisanales. La police et le parquet sont visiblement à la peine pour tenter de relancer l’intérêt pour cette affaire. Personne ne croira sérieusement à la "découverte", sur des ordinateurs saisis il y a 4 mois déjà, de "nouveaux" documents accablants. Il ne faut pas plus de quelques heures pour faire le tour d’un disque dur. Une partie du matériel informatique a d’ailleurs été inspectée durant les gardes à vues. Ces documents sont-ils si crédibles qu’il n’a même pas été nécessaire de les évoquer plus tôt dans l’enquête ? Où découlent-ils de pures falsifications ? Ces basses manoeuvres sont celles d’une accusation visiblement en perte d’arguments.

Malgré la grossièreté de telles opérations, il n’en a pas fallu beaucoup plus à certains médias pour relayer cette information "croustillante", participant (encore une fois) pleinement à cette nouvelle opération de propagande (qui vise à faire oublier la faiblesse du dossier d’instruction). La police se délecte : elle a non seulement réussi à réactiver l’imaginaire terroriste (grâce au simple mot "bombe"), mais elle prétend à partir de ces "nouveaux éléments" pouvoir user de cette spécificité française qu’est l’accusation d’"association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste" - qui permet des condamnations préventives sur des présomptions d’intention, même quand aucun acte ne peut être imputé aux inculpés. Gageons que ces pseudo révélations feront long feu, comme nombre d’éléments dans cette affaire qui, avant d’être totalement décridiblisés, furent brandis victorieusement par les fins limiers de la SDAT. Il serait d’ailleurs temps que l’accusation cesse de se ridiculiser jour après jour.

Rappelons enfin que cette offensive intervient alors que les inculpés ont publié il y a peu une lettre ouverte à leurs juges, et tandis que le pouvoir accentue les opérations répressives dans la crainte de troubles sociaux (poursuites judiciaires à la suite de la manif du 19 mars, lois anti-bandes, réincarcération de Farid, sommet de l’OTAN).









27 mars:

L'arnaque de Tarnac?

Par PHILIPPE BACH


Que contient le dossier d'instruction de l'affaire Tarnac? Rien! Le Monde a eu accès au dossier de l'affaire Tarnac, du nom du village où habitaient neuf personnes arrêtées sous l'accusation de terrorisme et, pour certaines, de sabotage contre des lignes TGV de la SNCF entre octobre et novembre 2008.

Selon le quotidien français, les quelque mille pièces et procès verbaux atteignent la hauteur «de sept à huit bottins». Bref, la police n'a pas chômé. L'enquête préliminaire a été ouverte le 16 avril 2008. Les neuf ont été filés, espionnés, filmés, leur courrier a été ouvert, leurs emails ont été piratés, jusqu'à leur interpellation le 11 novembre.

Selon Le Monde, «le dossier a beau être dense, il ne contient ni preuve matérielle ni aveux». Un seul témoignage – anonyme – qualifie Julien Coupat, le seul du groupe toujours incarcéré (sa troisième demande de libération a été rejetée), de gourou gauchiste. Diantre!

L'application du régime juridique qui permet ces mises en examen ne laisse pas d'inquiéter. La police en est à allumer des contre-feux en organisant, comme elle l'a fait hier, des fuites en direction des médias. On aurait retrouvé sur le disque dur de la compagne de Julien Coupat des textes présentant des similitudes avec «l'Insurrection qui vient», un pamphlet gauchiste attribué au collectif de Tarnac. Ce que ce dernier nie, d'ailleurs. Lorsque les gendarmes s'improvisent critiques littéraires, Orwell n'est jamais très loin.

Cette affaire s'inscrit dans une tendance profonde. Celle de la régression des libertés publiques. Il est possible – sans preuve – de harceler et d'embastiller des personnes dont, jusqu'à nouvel ordre, le seul crime est de ne pas aimer l'idéologie dominante. Il se trouve qu'elles ne sont pas les seules. Les millions de manifestants qui conspuent la démagogie populiste, la politique néolibérale et les liens affairistes de Nicolas Sarkozy sont dans le même cas, bien que ne partageant pas forcément le radicalisme du collectif de Tarnac.

Le Parti socialiste français vient de publier un fort instructif ouvrage qui fait froid dans le dos. Un abécédaire de cent cinquante pages de toutes les dérives en la matière depuis quelques années: création de fichiers en tous genres, bases de données ADN, vidéosurveillance, emprisonnement de mineurs, restriction du droit de grève, etc.

En l'occurrence, depuis le 11 septembre 2001, on assiste à un tournant. Le système capitaliste a jeté le masque. Là où, par ruse systémique, il plaidait pour un développement du libéralisme économique parallèlement aux libertés démocratiques, il montre désormais son vrai visage. Seul compte le taux de profit. Et s'il faut l'imposer à coups de matraque, voire de guerre «éthiques», où est le problème?

Cela n'étonnera que les naïfs. Rappelons-nous que la révolution néolibérale a d'abord été testée dans des pays aussi charmants que la dictature de Pinochet, où la démocratie venait d'être noyée dans le sang. Et que c'est bien la bourgeoisie allemande qui a mis en place le régime nazi pour sauvegarder ses intérêts. On assiste simplement à un système qui nous montre aujourd'hui sa vraie nature.








27 mars:

Le conseil municipal de Tulle (19) décide d'une motion













...la suite dans la chronologie avril 2009








3 commentaires:

  1. Rassemblement vendredi 6 mars 2009 pour la libération de Julien Coupat.
    Rendez-vous à 14H devant la chambre de l'instruction, esc A, au Tribunal de Grande Instance de Paris (M°cité).


    Ce vendredi 6 mars, après un nouveau rejet de la demande de mise ne liberté de Julien Coupat par le Juge des Libertés (alors qu’un autre Juge des libertés, dessaisis depuis, l’avait jugé libérable le 19 décembre 2008), la cour d’appel devra déterminer si ce rejet est fondé. Force est de constater que le dossier des mis en examens dans l’affaire dite « des sabotages de la SNCF » n’a cessé depuis novembre de se dégonfler, que les détenus ont été un à un libérés sans que jamais un seul nouvel élément à charge ne soit porté à la connaissance de la défense et a fortiori du public.
    Julien Coupat est le dernier des neuf mis en examen dans cette affaire à être encore en « détention préventive », sous le chef d’inculpation de « direction d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». Ce chef d’inculpation relève du régime « criminel » et l’expose à une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.
    Nous considérons que les pouvoirs publics et l’institution judiciaire cherchent à ne pas perdre la face en reportant tout leur acharnement sur une figure de « chef » qu’ils ont eux-mêmes monté de toutes pièces. Nous appelons donc à un rassemblement pour exiger la libération de Julien et la fin d’un feuilleton politico judiciaire qui n’a que trop duré.

    http://www.soutien11novembre.org/

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  2. Merci de l'info !
    Je l'ajoute à la date d'aujourd'hui

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  3. Aussi scandaleux que le procès fait à Yvan Colonna (bien qu'il s'agisse d'un autre contexte) à qui on refuse son droit à la défense ! Je retiens ce qui me semble évident : La Justice est malade de sa soumission au Pouvoir Politique ! TOUT EST DIT !
    Je suis solidaire de Julien COUPAT ( oh zut ,je viens de me dénoncer , c'est vrai , Française ordinaire , dangereuse c'est sûr ...Terroriste ça va de soi ! Ô belle Démocatie ,jusqu'à quand vas-tu garder la balafre qui défigure ton visage ?... Je pleure !!!!

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