samedi 20 novembre 2010

Documentaire C+ du 8 novembre 2010






Ci-après, les reportages intitulés «Tarnac : enquête sur "l'ultra-gauche"» et «Tous terroristes» diffusés le lundi 8 novembre 2010 sur Canal +, dans le cadre de l'émission "Spécial Investigation".




1ere partie : «Tarnac : enquête sur "l'ultra-gauche"»





2eme partie : «Tous terroristes»







mardi 16 novembre 2010

Enquête sur l'ultragauche « tapie dans l'ombre », mode d'emploi







Le lundi 8 novembre 2010, dans le cadre de l'émission "Spécial
Investigation" Canal + diffusait un document intitulé «Tarnac : enquête sur "l'ultra-gauche"» : http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3357-c-special-investigation.html?vid=389357

L'auteur de ce reportage est Thierry Vincent ... un journaliste qui fut frappé par les flics à la fin de la manifestation contre la réforme des retraites du 13 octobre 2010.


ERRATUM:

Ayant attribué par erreur des propos révulsants à l'auteur du documentaire lors de cette manifestation, nous nous étions fendus d'une remarque insistante sur des propos tenus en réalité par un de ses confrères : "On est de la presse ! Nous tapez pas dessus, on est pas comme les autres !"

Nous publions fort légitimement sa réaction (reçue en commentaire) :
Je suis le journaliste en question, Thierry Vincent, qui fut effectivement frappé par la police.
Mais je tiens à préciser que je ne suis pas l'auteur de cette terrible phrase, "nous tapez pas dessus, on est pas comme les autres". C'est un autre journaliste (casqué à l'image) qui dit ça.
Pour ma part, je désapprouve totalement cette phrase, qui me révulse.
Je me suis simplement insurgé contre le fait d'avoir pris des coups de matraque, et aussi contre le fait que des manifetants qui n'avaient rien fait ont également été frappés. Ceux qui me connaissent savent bien que je suis aux antipodes de ce détestable corporatisme journalistique, comme le montre d'ailleurs l'itv dans Rue 89, où je ne suis pas tendre avec certains de mes "confrères" (quel mot affreux !)
Que l'on regarde les sujets diffusés sur Canal et que l'on me critique éventuellement là dessus, au lieu de me prêter des propos que je n'ai pas tenus et qui encore une fois me choquent profondément. Merci




Christophe Payet, journaliste lui aussi, a rencontré cet "investigateur".
Entre confrères...


Article publié sur le site de Rue 89 le 15 novembre 2010.

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Enquête sur l'ultragauche « tapie dans l'ombre », mode d'emploi


Il y a deux ans que les « inculpés de Tarnac » ont été interpellés, le 11 novembre 2008. Canal+ a diffusé une enquête sur cette affaire emblématique du cafouillage de la justice antiterroriste.

J'ai rencontré Thierry Vincent, journaliste auteur du document, pour réaliser un guide des bonnes manières à adopter face à un dangereux révolutionnaire bloqueur de trains.

Pas facile de faire un sujet télé sur ce que les services de renseignement appellent la « mouvance anarcho-autonome ».

Mais il y a plusieurs points sur lesquels le film de Thierry Vincent, « Tarnac : enquête sur l'ultragauche », se démarque nettement de tout ce que les journaux télévisés ont pu produire sur cette affaire de sabotage de ligne SNCF.

Approfondi, le document fait un bon bilan de l'enquête. Son principal avantage est par ailleurs d'avoir pu suivre les Tarnacois dans leur quotidien et ainsi montrer un tout autre portrait de ce « commando qui avait pour objet la lutte armée », comme l'a qualifié le procureur de la République, Jean-Claude Marin.


1. Ne pas faire comme ses confrères

« Ils n'ont pas été gâtés par les journalistes. » Thierry Vincent est sévère sur le traitement fait de « l'affaire de Tarnac » par les médias. Et à revoir les images des journaux télévisés de l'époque, son jugement semble se justifier.

« Le commando avait fait de ce village de Corrèze son QG (…) Ils vivaient dans une petite épicerie tapie dans l'ombre », commente ainsi le sujet du 13 heures de France 2 le jour des interpellations.

« Un épicerie tapie dans l'ombre. » L'expression devient un symbole de l'emballement médiatique, au point de se transformer en slogan ironique sur des cartes postales vendues dans ladite épicerie.

« Des équipes de TF1 se sont fait jeter de Tarnac »

La plupart des médias avaient embrayé le pas au discours politique de la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie. Thierry Vincent s'en désole :

« Les Tarnacois n'ont pas vu ce qui se fait de mieux en matière de journalisme… Forcément, quand 50 caméras débarquent sans prévenir dans un petit bled de 300 habitants et qu'ils font des directs devant l'épicerie…

Il y a des équipes de TF1 qui sont repassées au village début octobre. Mais elles se sont fait jeter. Ils n'ont pu parler à personne. Du coup, ils ont réalisé une série de sujets en Corrèze pour le 13 heures de Pernaut, du type “les artisans souffleurs de verre”. »


2. Prendre du temps

C'est pourquoi le temps de gagner leur confiance est nécessaire. L'enquête de Thierry Vincent a duré six mois. Le journaliste a commencé par se rendre à Tarnac trois jours. Sans caméra :

« Ça les a beaucoup surpris que je vienne sans caméra. C'est là que j'ai rencontré Benjamin Rosoux et Christophe Becker (deux des inculpés, ndlr). J'ai passé énormément de temps avec eux. Puis je suis revenu une deuxième fois pour tourner. »

Thierry Vincent a ainsi pu les interroger face caméra, mais surtout les suivre dans leur quotidien. C'est d'ailleurs dans ce climat de confiance que Christophe Becker accorde sa première interview en deux ans.


3. Casser les fantasmes

En les voyant vivre, au cœur du petit village de Tarnac, l'image du « commando » ne peut être que bien différente de celle donnée par les sujets télévisés deux ans auparavant. L'une des conclusions les plus frappantes après le visionnage du film est en effet l'étonnante normalité de ces jeunes contestataires :

« On en a fait un faux portrait, de gens sectaires qui échafaudent des plans. Alors que quand on les rencontre, ils ont l'air de gendres idéaux. J'avais presque l'impression d'être un punk à côté d'eux.

Ils sont drôles, ils parlent de foot. Ils ne vivent même pas en communauté. Ça c'est le grand fantasme des flics qui pensent qu'ils partouzent tous ensemble »

« On s'imagine des mecs chiants, des mal-baisés »

Autre fantasme inverse dénoncé par Thierry Vincent :

« Quand on parle de l'ultra-gauche, on s'imagine des mecs chiants, des mal-baisés. Ça existe, mais eux, c'est pas Lutte ouvrière. Ce sont les délires d'une vieille droite réac ridicule. Comme si les types passaient leur temps à préparer la révolution.

Leur façon de faire de la politique, c'est de vivre autrement et d'organiser leur épicerie à petite échelle. »

Partouzeurs ou mal baisés, les Tarnacois apparaissent surtout dans le film comme des jeunes insoumis d'une trentaine d'années, qui ressemble étrangement à… des jeunes de trente ans.


4. Etre honnête

Mais acquérir la confiance doit se faire avec distance et honnêteté. Hors de question pour le journaliste de leur servir la soupe ou de cacher ses intentions.

« Ils savaient que je voyais le juge Fragnoli [Thierry Fragnoli, juge d'instruction en charge de l'affaire, ndlr] pour évoquer la politique anti-terroriste.

Je ne leur ai jamais caché non plus que je voyais des flics de la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur, ndlr] régulièrement. »

« Je ne leur ai jamais promis un plaidoyer pour leur cause »

Les intentions étaient donc claires dès le départ : l'objet du film est de montrer les dérapages de l'anti-terrorisme, à travers cette histoire. « L'avantage c'est que ce sont des trentenaires blancs. Même le bourgeois moyen peut s'identifier à eux, plus qu'à un Kurde », commente Thierry Vincent. Qu précise :

« Je ne leur ai jamais promis quoi que ce soit. Jamais dit que j'allais faire un plaidoyer pour leur cause. D'ailleurs, je ne juge pas l'instruction : je ne sais pas s'ils sont coupables ou non.

Je veux simplement dénoncer deux choses : une conception dangereuse de l'anti-terrorisme et la manipulation qui a eu lieu dans la présentation politico-médiatique de cette affaire. »

Malgré la clarté de ses intentions, l'enquête ne s'est pas faite sans quelques remous en interne à Canal + :

« Ça grinçait un peu, parce que certains avaient peur qu'on fasse un truc trop favorable aux Tarnacois, et qu'on ait l'air cons si leur culpabilité était démontrée ».


5. Connaître les codes

Un dernier point est essentiel pour réussir la prise de contact : comprendre leur culture politique.

« Finalement, ça n'a pas été si dur que ça de les rencontrer. Il suffit de connaître leurs codes politiques. Alors que beaucoup de journalistes n'y connaissent rien. La plupart n'ont jamais vu un mec d'ultra-gauche de leur vie.

La nana de France 2 qui parle de “l'épicerie tapie dans l'ombre”, elle a fait ça depuis Paris, et quand on lui demande sa source, elle te dit que c'est un flic. »

Pas simple cependant de « faire de la télé » avec de tels clients :

« En revanche, c'était très compliqué de tourner, car ils rejettent les codes de la télévision. Pour la télé, il faut voir du vivant. Or même quand je leur demandais de marcher ou de servir un verre, ils avaient presque l'impression de se prostituer. Là encore, il faut y passer du temps. »





jeudi 11 novembre 2010

2 ans déjà !





Paru le 11/11/10 sur LES CONTRÉES MAGNIFIQUES

Il y a deux ans, le ministère de l'Intérieur lançait l'opération de communication qui faisait découvrir au monde l'existence d'un village de Corrèze et de son épicerie "tapie dans l'ombre". Evénement à propos duquel je suis assez régulièrement intervenu.
L'une des pièces à conviction retenue contre les dix personnes interpellées était l'existence d'un livre titré L'insurrection qui vient, présent en librairie depuis près d'un an. Texte qui méritait d'être lu, qui l'a donc été beaucoup, et d'autant plus que la dite opération de communication a foiré lamentablement, réussissant surtout à transformer le livre en bestseller. On s'en réjouit ici, même si on estime que ce texte mérite bien des critiques, et il en est paru effectivement beaucoup, certaines même non dépourvues de pertinence.
En tous les cas, ces arrestations à grand spectacle furent quand même l'occasion d'un beau mouvement de solidarité transnational et ultrarégional, du plateau de Millevaches à Moscou et New York, signe parmi d'autres d'un réveil de l'insoumission. Pour saluer cet anniversaire, on pourra mesurer la progression de l'esprit rebelle dans le monde en jetant un coup d'oeil sur deux documentaires. On pourra aussi visiter un excellent site universitaire (l'université mène à tout) qui fournit une base documentaire sur les émeutes dans le monde.
On pourra aussi, éventuellement, descendre dans la rue.

S. QUADRUPPANI



Tarnac, retour sur deux ans d'enquête






Paru le 11/11/10 sur LEMONDE.FR




Le 11 novembre 2008, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'intérieur, annonçait que des personnes suspectées de sabotages sur des voies de TGV avaient été arrêtés. Ils appartiendraient, selon ses services, à "l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome".

Depuis, les membres du "groupe de Tarnac" – du nom d'un village corrézien où ils vivaient – ont été remis en liberté. Mais l'enquête n'a pas été annulée, fin octobre par la cour d'appel de Paris comme le demandaient les avocats. La chambre d'instruction de la cour d'appel a validé la surveillance du domicile en août 2008 de Julien Coupat et le placement sur écoutes de l'épicerie, que la défense considérait comme "entachées d'irrégularités".


De nombreuses questions subsistent toutefois. La qualification terroriste se justifiait-elle ? Quelle est la valeur des témoignages recueillis ? Y a-t-il eu précipitation ou acharnement de la part de la justice ? Retour sur deux ans d'enquête.


Des sabotages sur les lignes TGV Les 26 octobre et le 8 novembre 2008, plusieurs dégradations volontaires sur des caténaires en Moselle, dans l'Oise, en Seine-et-Marne et dans l'Yonne provoquent d'importantes perturbations sur les lignes de TGV. Ce sont pour ces cinq dégradations que les membres du "groupe de Tarnac" sont poursuivis.


A chaque fois, le mode opératoire est similaire. Afin de couper le courant sur le réseau ferré, des fers à bétons (des tiges métalliques utilisées dans le bâtiment), ont été transformés en crochets et attachés aux caténaires de manière à ce qu'il soit difficile de les retirer. Le premier train de la journée heurtait le crochet et arrachait fatalement la caténaire avec la vitesse.


Une série d'interpellations au sein de "l'ultra-gauche" Tôt dans la matinée du 11 novembre, une vingtaine de personnes âgées d'une trentaine d'années et appartenant à "l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome" sont interpellées, notamment à Paris et à Tarnac, annonce la ministre de l'intérieur. Pour au moins deux d'entre elles, les enquêteurs affirment avoir acquis la certitude qu'elles se trouvaient à proximité des voies au moment des incidents.


Mme Alliot-Marie souligne que cette opération avait été rendue possible grâce "au travail de renseignement effectué depuis des mois sur cette mouvance par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et aux investigations conduites sur ce groupe par la sous-direction anti-terroriste (SDAT)". La section antiterroriste du parquet de Paris avait été saisie de l'enquête la veille.


"Une bande de jeunes cagoulés et armés jusqu'aux dents s'est introduite chez nous par effraction. Ils nous ont menacés, menottés et emmenés non sans avoir préalablement tout fracassé. Ils nous ont enlevés à bord de puissants bolides roulant à plus de 170 km/h en moyenne sur les autoroutes", expliquera Julien Coupat, présenté comme le "chef " du groupe, en mai 2009 dans un entretien au Monde auquel il a répondu par écrit depuis la prison parisienne de la Santé.


"Entreprise terroriste" Le 15 novembre, au terme de 96 heures de garde à vue – comme l'autorise la loi en matière de lutte contre le terrorisme –, neuf personnes sont présentées au juge antiterroriste. Julien Coupat est mis en examen comme "dirigeant d'une structure à vocation terroriste", quatre autres pour "association de malfaiteurs à visée terroriste et dégradation en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d'action terroriste". Ces cinq personnes sont placées en détention provisoire. Les quatre autres repartent libres sous contrôle judiciaire.


On apprendra plus tard que le "groupe de Tarnac" faisait l'objet d'une surveillance particulière en raison de "discours très radicaux et de liens avec des groupes étrangers", comme le précise l'entourage de la ministre. Une enquête préliminaire avait même été ouverte par le parquet de Paris depuis avril.


Libération de trois des cinq suspects. Le 2 décembre, Gabrielle H., Manon G. et Benjamin R. sont remis en liberté, sur décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris. "C'est un premier pas fondamental, et surtout un désaveu assez radical de la manière dont cette affaire a été présentée politiquement et médiatiquement", s'est félicitée Irène Terrel, l'avocate de quatre des cinq personnes incarcérées. Quelques jours plus tard, Benjamin R. livre un long témoignage à Libération, dans lequel il raconte son interpellation et ses interrogatoires. Il estime que l'opération venait surtout d'une "volonté de la police de diaboliser, de construire du coupable".


Le 19 décembre, le juge des libertés et de la détention ordonne la libération de Julien Coupat et de sa compagne, Yldune Lévy, leur incarcération n'étant pas "indispensable à la manifestation de la vérité". Le parquet interjette appel à cette décision, assorti d'un référé-détention à effet suspensif, qui permet de les garder en détention provisoire.


La cour d'appel de Paris ordonne le 16 janvier 2009 la libération d'Yldune Lévy contre la volonté du parquet. Julien Coupat reste en revanche en détention.



Mobilisation pour le "groupe de Tarnac" Alors que plusieurs demandes de libération de Julien Coupat sont rejetées, ses proches se mobilisent pour attirer l'attention sur son sort et dénoncer "l'acharnement" du système judiciaire à son égard. Le 16 mars, les huit autres mis en examen rédigent une tribune dans les colonnes du Monde dans laquelle ils demandent la libération de Julien Coupat et défendent leur mode de vie.


La plupart des neuf interpellés sont des étudiants brillants et surdiplômés. A Tarnac, petit village corrézien de 335 habitants, le groupe, décrit comme une bande de jeunes sympas et serviables, avait acheté une ferme de 40 hectares, où il élevait des animaux, et repris l'épicerie du hameau dans l'idée de vivre à l'écart de la société marchande.


Coupat libéré. Le 28 mai 2009, Julien Coupat est finalement libéré. Le parquet a indiqué qu'il ne s'y opposait plus, estimant "en l'état du dossier" que la détention provisoire de M. Coupat ne se justifiait plus car "les auditions essentielles ont été faites, les perquisitions réalisées".


Anomalies dans l'enquête. Le 2 novembre, les avocats des neuf de Tarnac demandent, dans une note adressée au juge au juge d'instruction Thierry Fragnoli, des explications sur les "anomalies" repérées dans l'enquête. Les doutes des avocats portent notamment sur "des éléments qui ne sont pas compatibles", comme les traces de pneus relevées à proximité de la voie sabotée, qui ne correspondent pas avec la voiture de Coupat. Les avocats pointent aussi le fait qu'aucun policier chargé de la surveillance n'a "déclaré avoir vu l'un [des membres du groupe] sortir du véhicule ou y entrer, ni avoir vu personne sur la voie ferrée".


Le 25 novembre, la demande des avocats est relayée par des députés de l'opposition. Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, ils mettent notamment en cause un témoignage "sous X..." à charge, qu'ils soupçonnent d'avoir été fabriqué. Le témoin, un agriculteur de 30 ans, a été auditionné deux fois. La première fois, sous X, il décrivait Coupat comme un "gourou de secte" lui prêtant des intentions violentes : "Il pourrait être un jour envisagé d'avoir à tuer car la vie humaine a une valeur inférieure au combat politique". Lors de la seconde audition, sous son identité, son discours est radicalement différent. A la question "les résidents de Tarnac vous ont-ils jamais fait part de projets violents ?", il répond : "Non, jamais." (Lire : Les dépositions très contradictoires d'un agriculteur, ex-témoin sous X..., en zone Abonnés).


Par ailleurs, une dixième personnes est interpellée dans le cadre de l'enquête.


Le contrôle judiciaire assoupli. S'ils sont libres, les neuf mis en examen de Tarnac sont soumis à un strict contrôle judiciaire, qui leur défend de se rencontrer. "Imaginez que vous ayez le droit de voir qui vous voulez, sauf ceux que vous aimez, que vous puissiez habiter n'importe où, sauf chez vous, que vous puissiez parler librement, au téléphone ou devant des inconnus, mais que tout ce que vous dites puisse être, un jour ou l'autre, retenu contre vous", écrivent les dix de Tarnac dans une tribune publiée dans Le Monde du 4 décembre.


Le 18 décembre 2009, le contrôle judiciaire est allégé par la cour d'appel de Paris, contre l'avis du parquet. Elle a uniquement maintenu l'interdiction de "se recevoir, (se) rencontrer ou d'entrer en relation" entre elles.


Demande d'annulation. En janvier 2010, les avocats des membres du groupe de Tarnac demandent l'annulation de toute la procédure devant la cour d'appel de Paris. Selon les avocats qui s'exprimaient sur Europe 1, les policiers auraient illégalement utilisé un système de vidéosurveillance. L'audience est fixée au 22 septembre ; la décision du tribunal à la fin octobre.


L'enquête validée. Le 22 octobre, la cour d'appel de Paris a rejeté, vendredi 22 octobre, la demande d'annulation de l'enquête antiterroriste visant le "groupe de Tarnac". L'intégralité de l'enquête est validée par la cour d'appel de Paris. "Les observations réalisées sur le groupe (ont permis) d'avérer sa volonté d'agir de manière concertée et violente afin de porter atteinte à l'Etat, ses représentants et ses infrastructures", lit-on dans l'arrêt de la cour.


Me Jérémie Assous, un des avocats de Julien Coupat, a annonçé qu'il allait se pourvoir en cassation. Selon lui, "la police n'a eu de cesse dans ce dossier de violer les règles élémentaires du code de procédure pénale". Il ajoute que "ce n'est que le début du cauchemar pour l'accusation car il y a un très grand nombre d'actes et de requêtes en nullité qui vont être déposées."



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