Quand l'ordinaire vire à la rocambole. Le 14 janvier, deux trentenaires finissent une soirée arrosée à brûler des papiers sur la voie publique. "Infraction en lien avec une entreprise terroriste", l'ultragauche en l'occurrence, selon la police. Las, 48 heures plus tard, ils seront relâchés mais restent poursuivis pour... avoir refusé le prélèvement ADN.
Il y a quelques années, l'histoire aurait fait les choux gras de la plupart des quotidiens. Aujourd'hui, elle passe totalement inaperçue, tant l'affaire semble ordinaire...
Le 14 janvier, un couple est interpellé en fin de soirée. Un homme de 28 ans et sa compagne, avocate, de 30 ans sont accusés d'avoir tenté de mettre le feu à des véhicules en stationnement. Fait particulièrement aggravant, la police retrouve des tracts de soutien à Julien Coupat - soupçonné d'avoir organisé les sabotages de la SNCF - dans la poche de l'avocate. Et pour couronner le tout, son compagnon est connu pour avoir manifesté publiquement son soutien au cerveau de l'ultragauche. C'en est trop pour le parquet de Paris, qui ne se laisse pas impressionner par la virginité des casiers judiciaires des deux comparses... le dossier est confié à la section anti-terroriste.
Ramdam dans la presse...
Tout bien pesé, après quelques perquisitions et autres interrogatoires poussés, l'enquête montrera que les deux délinquants présumés n'ont pas tant délinqué que ça. Ils s'amusaient simplement, après une soirée arrosée, à brûler des petits papiers pour se réchauffer le bout des doigts. Ils seront relâchés au bout de 48 heures... mais pas relaxés pour autant. Car nos Bonnie & Clide du XIXe arrondissement en sont quittes pour un renvoi devant le tribunal pour avoir refusé de se prêter à un prélèvement ADN. Le Canard Enchainé de la semaine relate que les policiers ont pourtant bien prélevé quelques extraits de salive, en récupérant discrètement des mégots de cigarettes.
Silence dans la presse...
Deux jours de garde à vue, inscription au STIC, fichage ADN et renvoi devant le tribunal... pour avoir brulé un prospectus, ce qui n'a (encore) rien d'illégal...
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")
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