Article publié sur le site "Les mots ont un sens" le 4 novembre 2009 par Napakatbra
"L'ultra-gôche, c'est quoi P'pa ?" demandais-je alors que le mot faisait les gros titres des jités ? "Un comité invisible qui guette et attend, tapi dans l'ombre, que sa proie s'approche à bonne distance, insouciante" répondit Mam'. Bouh, j'avais peur...
J'ai fait plein de mauvais rêves et depuis, je n'arrive plus à dormir sans ma veilleuse, que P'pa a upgradé : il l'a peinte en bleu et a rajouté un clignotement. Ça me rappelle les gyrophares de la police et ça me rassure. Maintenant, j'essaie de rentrer avant la tombée de la nuit, et en hiver, je ne sors jamais sans ma lampe torche et mes lunettes de vision nocturne (c'est un malin, P'pa). Mam' m'a aussi glissé un bracelet GPS qu'elle a ramené du boulot. Je n'arrive pas à le mettre au poignet alors je le mets à la cheville. Au cas où...
Coup de Jarnac à Tarnac ?
Las, un an après les faits, la télé a changé de discours. Elle commence à s'intéresser à la défense qui vient de livrer sa contre-enquête au juge d'instruction. Hormis le fait qu'il n'y a toujours aucune preuve dans le dossier, les avocats du gang anarcho-autonome pointent des incohérences flagrantes dans l'enquête policière : les traces de pneu et de chaussure trouvées sur place ne correspondent pas, les filatures notent des points de passage qui nécessitent que Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy aient roulé à une vitesse moyenne de 160 km/h pendant 10 minutes, sur des petites routes de campagne, en pleine nuit. Enfin, la contre-enquête relève d'importantes discordances dans les PV dressés par les policiers, qui avaient dans un premier temps signalé que Julien Coupat n'avait rien fait de répréhensible à l'heure supposée du "crime" (le sabotage des caténaires).
La vérité, selon Bernard Squarcini...
L'occasion de rappeler que le 12 juin dernier, l'intouchable chef du renseignement français, Bernard Squarcini, s'était déjà soulagé devant une brochette de journalistes autorisés. En Off. Selon le Canard Enchaîné, le boute-en-train aurait tout simplement balancé que l'affaire de Tarnac a été montée pour éviter à la SNCF de... dérailler !
[Reprise d'article de juin 2009]
Squarcini, Bernard... Chef de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), autant dire le grand manitou des services de renseignement français. En général, l'homme est plutôt avare de commentaires. Mais ce 12 juin, lors d'une rencontre informelle avec l'Association des journalistes de la défense, "le squale" (c'est son surnom) a mordu. Le Canard Enchainé nous relate l'épisode épique.
Un train peut en cacher un autre
Selon le palmipède, après avoir taxé non sans humour Hervé Morin de "société d'encouragement de la race chevaline", Squarcini a subitement livré à son auditoire une analyse aussi fine qu'inédite sur l'affaire de Tarnac et l'emballement politico-médiatico-judiciaire qui a conduit à l'arrestation et à l'incarcération pendant de longs mois de Julien Coupat et de ses camarades épiciers. Selon le chef du renseignement, l'initiateur de cette tragi-comédie ne serait autre que... Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, qui voyait les sabotages en série de ses lignes ferroviaires d'un mauvais oeil...
"Pepy a exigé du ministère de l'Intérieur qu'il sorte l'affaire"
"Il faut se replacer dans le contexte, a-t-il lancé. Pepy se retrouve avec 10 000 usagers bloqués gare du Nord. Des tracts commencent à circuler, mettant en cause SUD-Rail dans les sabotages. On peut comprendre qu'il soit au bord de l'évanouissement. Pepy a alors exigé du ministère de l'Intérieur qu'il sorte l'affaire". Et MAM de s'exécuter... Aussi simple.
Tout ce joyeux bordel pour une petite chute de tension...
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")
À ce propos lire aussi sur nos pages : Gros-Squick lache sa Pépy-te
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