jeudi 26 mars 2009

Affaire Tarnac : un parfum de Stasi à la française.

paru le 25 mars sur lucky.blog

Le journal « Le Monde » daté d’aujourd’hui jeudi 26 mars 2009 révèle enfin « Ce que contient le dossier d’instruction de l’affaire Tarnac », soit déjà un millier de pièces et PV numérotés, sept mois de filature et d’écoutes, plus quatre mois d’instruction. (Page 12, par Isabelle Mandraud.)

Bilan provisoire : Néant ou presque. Le dossier est désespérément vide de toute « preuve matérielle » ou d’aveu d’un sabotage de lignes SNCF. Donc les quatre mois d’incarcération de Julien Coupat ne reposent actuellement sur rien ! Dès novembre dernier, on avait compris que le pouvoir jouait à se faire peur en s’inventant de toute pièce des « anarchistes » sur mesure.

En revanche, on est fasciné par la débauche de moyens policiers dépensés en pure perte pour l’instant : écoutes téléphoniques et interceptions de courriers électroniques (« Le Monde » donne avec malice la facture salée de pose d’une « sonde »), interception et fouille de courrier postal, et - cerise sur la gâteau – des « caméras de surveillance ont été posées autour de la ferme du Goutailloux à Tarnac (Corrèze) – considérée comme la base du groupe – et au domicile parisien de Yildune Levy et Julien Coupat. »

Première nouvelle ! Peut-être pour aller les espionner sous leurs couettes et les terroriser jusque dans les toilettes ? Le procédé serait-il habituel chez nos policiers made in Sarkoland ?

À ce niveau de paranoïa sécuritaire, digne de la Stasi en Allemagne de l’Est, c’est la démocratie républicaine qui s’effiloche au profit d’un État policier jamais vu depuis Pétain.

Souvenons-nous que le secret de la correspondance faisait partie des principaux objectifs prioritaires du programme du CNR (Conseil national de la Résistance) de 1944, aux côtés des libertés syndicales ou de l’instauration de la Sécurité sociale… Ce n’était pas pour rien.

Mais quand même, il nous reste une dénonciation venue des États-Unis pour avoir franchi la frontière canadienne, et puis cet unique témoignage à charge, recueilli sous X, et qui dépeint Julien Coupat comme un « gourou quasi sectaire ». Mais on a vraiment l’impression troublante que ce monsieur dénonciateur sous X serait, lui, le principal danger public dans cette affaire, à moins que ce ne soit peut-être les policiers et magistrats qui l’ont pris au sérieux…


(Affaire à suivre...)


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