dimanche 4 mars 2012

« Tous les forgerons doivent-ils s’attendre à une descente de la cellule anti-terroriste ? »





Pour mémoire : un forgeron "suspecté d'être proche (sic) de membres du groupe-de-Tarnac" a été arrêté le 23 février 2012... et relâché le 24 février "sans mise en examen".


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Affaire de Tarnac : l'indignation du sculpteur interpellé en Normandie 

Ils étaient soupçonnés de terrorisme. J. et son fils racontent l’intervention des policiers. 

Ancien militant libertaire, ancien syndicaliste CGT, accusé à tort de trafic d’armes en 1970, ce qui lui a valu huit mois de prison à la Santé… J. en a vu d’autres. Mais qu’on le prenne, lui ou son fils, pour l’un des terroristes qui a saboté des lignes de TGV en 2008, il ne le supporte pas. C’est pourtant chez lui, à Roncherolles-sur-le-Vivier, que les policiers de la Sdat (Sous-direction de la lutte anti-terroriste) ont débarqué le jeudi 23 février (Paris-Normandie du 24 février). « Je veux que les choses soient claires. Je n’ai rien à voir avec cette affaire ! », martèle-t-il avant de raconter l’intervention policière.« Il était 8 h du matin et j’étais au lit, poursuit le sculpteur âgé de 86 ans. J’ai entendu mon chien aboyer. Je suis sorti en pyjama et j’ai vu une vingtaine de policiers accompagnés d’un juge d’instruction. Ils ont demandé après mon fils. Il venait de se lever. Ils l’ont menotté et l’ont emmené ».J. ne comprend pas. « J’ai demandé ce qui se passait. On m’a répondu que c’était pour l’affaire de Tarnac ». Lorsqu’il était étudiant, son fils a été co-locataire de l’un des membres du « groupe de Tarnac », qui sont tous en liberté aujourd’hui. Cette ancienne proximité et le fait qu’il ait une formation de ferronnier auraient amené les policiers à le soupçonner d’avoir fabriqué les crochets utilisés pour le sabotage.« N’importe quel homme qui sait souder pourrait fabriquer ces crochets », assure le fils, qui a été libéré après 35 h de garde à vue dans les locaux de la Sdat. Son père, qui travaille le métal, a d’ailleurs été interrogé pendant deux heures chez lui. « Parce que ces objets sont fabriqués avec des fers à béton soudés, ils m’ont soupçonné aussi », s’indigne J. . Les policiers ont d’ailleurs perquisitionné sa maison et son atelier pendant 7 heures. « Tous les forgerons de France doivent-ils s’attendre à une descente de la cellule anti-terroriste ? », ironise sa femme, qui déplore l’état dans lequel les policiers ont laissé les chambres de ses deux fils.« Ils connaissaient mon existence depuis longtemps, ajoute le fils. Ils ont justifié leur intervention en prétendant qu’ils avaient eu de nouvelles infos ».Aujourd’hui, la famille s’étonne surtout que les policiers aient déployé « des moyens aussi importants à partir d’indices aussi légers ».(...) 

Gilles Lamy

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