La cour d'appel de Paris a ordonné mardi, contre l'avis du parquet général, la remise en liberté d'une jeune femme présentée comme membre de l'ultra-gauche et incarcérée depuis plus d'un an dans un dossier terroriste, a annoncé à l'AFP son avocat Me Jean-Alain Michel.
La chambre de l'instruction, qui contrôle le travail des juges, avait été saisie par l'avocat qui s'opposait à une mesure de prolongation de la détention provisoire de sa cliente prononcée le 15 janvier.
Lors de l'audience du 6 janvier, le parquet général avait requis le maintien en détention de la militante. L'arrêt avait été mis en délibéré.
La jeune femme, incarcérée à Versailles, devrait être remise en liberté dans la journée.
Placée sous contrôle judiciaire, elle a l'interdiction de quitter le territoire français, d'entrer en contact avec les autres mis en cause du dossier et devra pointer à un commissariat, a précisé son avocat qui s'est dit "très satisfait" de l'arrêt de la cour d'appel.
La jeune femme de 24 ans avait été interpellée avec un homme de 26 ans, le 24 janvier 2008 à un péage d'autoroute à hauteur de Vierzon (Cher) lors d'un contrôle inopiné des douanes. Dans le coffre de leur véhicule, les douaniers avaient notamment découvert deux sachets d'un kilo de chlorate de soude, substance pouvant entrer dans la fabrication d'un engin explosif.
Présentés comme des militants présumés de la mouvance ultra-gauche, fréquentant des squats, ils ont été mis en examen le 27 janvier par les juges Marie-Antoinette Houyvet et Edmond Brunaud pour "détention et transport d'un produit incendiaire ou explosif destiné à entrer dans la composition d'un engin explosif" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
L'ADN de cette jeune femme correspond à celui d'un cheveu retrouvé sur un engin incendiaire artisanal placé sous une voiture de police aux abords du commissariat central du XVIIIe arrondissement de Paris le 2 mai 2007, à quelques jours du second tour de la présidentielle.
Mais quatre autres empreintes génétiques, dont deux sont identifiées, avaient également été retrouvées sur l'engin incendiaire, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier en précisant que l'une appartenait au frère de la militante.
Ces deux suspects ont été mis en examen et incarcérés dans ce dossier.
Devant la cour d'appel, Me Jean-Alain Michel a souligné "le caractère volatile d'un cheveu" dont la présence ne constitue pas, selon lui, une preuve de la participation de sa cliente à la confection ou à la pose de l'engin incendiaire.
Il a également mis en avant l'absence de casier judiciaire de la jeune femme qui "a toujours contesté sa participation aux faits".
Source: AFP
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