dimanche 16 mai 2010
Menace d'interdiction de concert de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel, à ROUEN
paru sur http://www.soutien-villierslebel.com
Reponse des organisateurs du concert de soutien de Rouen le 19 mai avec
Demon One, Kommando Toxik, Abou2ner, DJ Plaiz, Dokou, Légendaire, Gueltou
et DJ Smoke:
Le 11 mai dernier, alors que la campagne de soutien aux inculpés de
Villiers-le-Bel était à peine lancée, nous découvrions simultanément dans
le Figaro et sur le site d’extrême droite Novopress.info que le syndicat
de police Union Unité police/SGP FO se disait scandalisée par notre
démarche et en appelait à son ministre de tutelle, Brice Hortefeux, afin
qu’il vienne mettre un coup d’arrêt à cet élan de solidarité qu’il ne
semblait vouloir partager.
Aujourd’hui, Samedi 15 mai, c’est par voix de presse, dans l’édition
quotidienne du Paris-Normandie que nous découvrons la nouvelle tentative
d’intimidation des syndicats de police. Le syndicat Unité SGP Police, par
la voix d’Olivier Marin et de Frédéric Desguerre (sic) en appelle au
préfet afin qu’il interdise le concert prévu le 19 mai à Rouen à la salle
Sainte Croix des Pelletiers. Tentative de censure qu’ils modèrent dans les
pages du Paris-Normandie mais assument entièrement dans la-dite lettre au
préfet. L’article du journal se clôt par la menace d’une manifestation des
forces de l’ordre aux abords du Concert.
Nos deux scribouillards syndicaux – qui avaient entre temps créé un groupe
sur le réseau social facebook où les commentaires d’injures, de menaces et
de diffamation la plus crasse s’étalent à longueur de page – justifient
confusément leur tentative d’intimidation et de censure de deux manières.
Tout d’abord, le soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel n’étant pas de
leur gout, il devrait être interdit. Ou comment un simple syndicat de
forces de l’ordre s’essaie à jouer la police politique. Ne leur en
déplaise, jusqu’à nouvel ordre, soutenir des personnes inculpées parce que
l’on conteste ce qui leur est reproché ou parce que l’on est solidaire de
leur cause n’est ni un crime ni un délit. L’appel à la “révolte contre le
pouvoir” que nous impute ce syndicat est au contraire, pour beaucoup un
précieux héritage. Jusqu’à Eric Cantona qui déclarait il y a quelques mois
que c’était là l’idée qu’il se faisait de l’identité française.
Faut-il préciser ici qu’en insinuant qu’il serait délictueux de soutenir
des inculpés pas encore jugés, ce syndicat porte ouvertement et
directement atteinte à la présomption d’innocence.
La deuxième justification apportée par ces messieurs concerne le contenu
des paroles de certains des artistes qui se produiront ce soir-là. Les
textes leur paraissent trop peu chaleureux à leur endroit. Serait-il
interdit de ne pas aimer la police? Nous ne rentrerons pas ici dans une
explication de texte, nous nous contenterons d’encourager ces
fonctionnaires précautionneux à mener leur démarche jusqu’au bout et sans
discrimination. Nous attendons donc de leur part qu’ils réclament
l’interdiction de vendre et de diffuser les œuvres de milliers de groupes
de rap français, y compris de ceux qui ont reçu des victoires de la
musique, ainsi que de toute l’œuvre de Georges Brassens, de Renaud et que
d’une partie de celle de Johnny Halliday et pourquoi pas même le sketch
nommé “la police” des Inconnus.
Concernant la tentative d’intimidation qui nous parait la plus grave, à
savoir la menace d’une manifestation de policiers aux abords et contre le
concert du 19 mai : il semblerait que l’autorité du préfet – dans son rôle
de garant de l’ordre – se trouve mise à l’épreuve par ses propres forces
de l’ordre. Cocasse. Mais nous ne laisserons pas notre concert être
perturbé par une émeute de policiers. Nous ne laisserons pas la police
faire du centre ville de Rouen son territoire, sa zone de non-droit. Et
cela par tous les moyens qui nous paraîtrons nécessaires, y compris par le
biais de nos avocats.
Nous appelons toutes les personnes solidaires des inculpés de
Villiers-le-Bel ainsi que toutes celles et ceux qui trouvent intolérable
que ce concert puisse être menacé, à venir, quoi qu’il arrive, le 19 mai à
19H à la Salle Ste Croix des Pelletiers de Rouen.
Merci de faire passer cette information à tous vos amis et réseaux. Plus
que jamais, nous avons besoin de solidarité.
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