C'est ce qu'affirme "un magistrat, désireux de conserver l’anonymat" (!!) dans un article du quotidien rempli de publicités Metro du 11 octobre 2011 au sujet du site COPWATCH.
Comme plusieurs dizaines de ses confrères, ce policier parisien a retrouvé sa photographie en ligne sur le site Copwatch. Témoignage.
Olivier* ne décolère pas. Comme plusieurs dizaines de ses confrères, ce policier parisien a retrouvé sa photographie en ligne sur le site Copwatch. “C’est une collègue qui m’a averti”, raconte ce trentenaire. “Je n’y croyais pas. La rage passée, j’ai essayé de me souvenir de quand pouvait dater la photo. Mais dans les manifs, tout le monde exhibe son smartphone et prend des clichés. J’en veux moins à celui ou celle qui l’a prise, qu’à celui ou celle qui la mise en ligne. Je pense automatiquement à une action d’activistes radicaux”.
Les administrateurs du site ont également publié des photos et des informations tirées des profils Facebook de policiers. Depuis le dépôt de plainte du ministère de l’intérieur, plusieurs fonctionnaires s’activent à l’identification des administrateurs de ce site hébergé aux Etats-Unis. Interrogé hier soir, le parquet de Paris expliquait avoir confié une enquête à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la Préfecture de police de Paris.
Officiellement donc, cette unité de police judiciaire est chargée d’identifier, dans le cadre de l’ouverture de cette enquête, les responsables du site. Officieusement, leur traque avait déjà commencé. Selon nos informations, plusieurs fonctionnaires des services de renseignements, dont la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), avaient déjà été alertés du “danger” que représentait le fichage des policier sur la Toile, et auraient commencer à enquêter. Au dire de nombreux fonctionnaires habitués à ces investigations, les soupçons se portent sur des membres actifs proches de la mouvance d’ultragauche. “Qu’il s’agisse de la méthode de fonctionnement de Copwatch ou des messages revendiqués, il est clair que les soupçons désignent certains membres de ce mouvement”, décrypte un officier spécialisé.
Un point de vue qui n’est pas partagé par tous. “Il y a peut-être des similitudes, mais il faut faire attention à la généralisation”, prévient un magistrat, désireux de conserver l’anonymat. “Aux yeux de certains, l’ultragauche est l’ennemie idéal. Souvenons-nous de l’affaire Tarnac (en 2008, un groupe proche de l’extrême gauche avait été soupçonné du sabotage d’une ligne de TGV, sans que des preuves aient pu être apportées, ndlr). Qu’en reste t-il aujourd’hui ? Il faut des preuves pour étayer ces accusations. Je ne doute pas une seconde que si des membres de cette mouvance sont à l’origine de ce site, on ne manquera pas d’en faire écho.”
*Le prénom a été changé
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