2 journaleux (Isabelle Monnin et Olivier Toscer) du Nouvel Observateur reproduisent des éléments policiers (avec les photos !).
Trouvé sur le site du NouvelObs.com le 18 février 2011.
Deux tubes en PVC, repêchés dans la Marne, à une vingtaine de kilomètres de l’endroit où avait été sabotée une ligne TGV dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 : deux ans et demi après le début de l’enquête sur les sabotages des lignes ferroviaires, les policiers de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) tiennent enfin une piste matérielle qui met en cause les principaux suspects de l’affaire, les militants d’ultra-gauche du groupe de Tarnac. De quoi sauver in extremis une instruction jusqu’alors mal engagée.
Selon les informations de Nouvelobs.com, deux tubes, longs chacun de deux mètres et de cinq centimètres de diamètre, ont été retrouvés en février 2010 au fond de la Marne par les plongeurs de la Brigade fluviale. Ils gisaient à l’aplomb du pont de la Marne, coincés dans des roches, sur la commune de Trilport (77), à l’endroit même où Julien Coupat et son amie Yildune Lévy, suivis par la police, avaient fait une pause en voiture vers 4h45 du matin, 25 minutes après avoir quitté la ligne TGV de Dhuisy (77), où sera retrouvé un crochet saboteur.
Interrogés sur leur halte sur ce chemin de halage par le juge d’instruction Thierry Fragnoli, les deux jeunes gens s’étaient montrés évasifs. Julien Coupat avait dit n’avoir aucun souvenir alors que sa compagne expliquait qu’ils s’étaient "peut-être" arrêtés là pour une simple pause-pipi.
"Il était suivi à bonne distance grâce à une balise GPS"
L’analyse des tubes par la police scientifique montre qu’ils ont été reliés entre eux, par un manchon recouvert de scotch, avant d’être séparés (le scotch a été coupé au cutter).
Les enquêteurs sont aujourd’hui persuadés que ces tubes en plastiques ont servi de perche de fortune aux saboteurs pour placer un crochet en fer à béton sur les caténaires de la ligne TGV. "Avec une telle gaule artisanale de quatre mètres, on peut, à hauteur d’homme, atteindre les caténaires sans risque de s’électrocuter, explique un responsable policier spécialiste de l’ultra-gauche. C’est une méthode mise au point il y a quelques années par les anarcho-autonomes allemands pour paralyser les convois de déchets nucléaires".
Aucun des deux tubes en plastique retrouvé dans la Marne ne comporte la moindre trace d’ADN exploitable mais les enquêteurs pensent savoir où et quand a été acheté ce matériel grâce aux codes de fabrication subsistant sur le matériel. Ces seuls indices exploitables montrent que les tubes ont été commercialisés dans les magasins de bricolage de la région parisienne, en septembre ou octobre 2008, quelques semaines avant les sabotages de TGV. En enquêtant sur le réseau de distribution, les enquêteurs ont découvert que deux de tubes de cette série, ainsi qu’un manchon permettant de les emboîter ont été vendus, à 14h20 le jour-même du sabotage par le Bricorama de Châtillon (92). Le client, qui n’a pas pu être identifié, a payé en liquide. Mais les enquêteurs savent que Julien Coupat était dans le quartier à ce moment-là.
Les policiers qui filaient le militant autonome depuis qu’il avait quitté la résidence de ces parents en fin de matinée, ont en effet perdu sa trace à hauteur de la porte de Chatillon vers midi. "Il était suivi à bonne distance grâce à une balise GPS placée sur sa vieille Mercedes, révèle une source proche de l’enquête. A midi, le signal a disparu comme cela arrive quand la cible entre dans un parking souterrain. Et justement, le Bricorama de Châtillon en possède un pour ses clients". A 14h50, la balise avait recommencé à émettre. Et les hommes de la SDAT avaient pu alors reprendre leur filature.
Qu’ont fait Julien Coupat et Yildune Lévy entre midi et 14h50 à Châtillon ? Interrogée sur son emploi du temps, cette dernière a expliqué au juge qu’elle avait rejoint son ami pour aller déjeuner au restaurant mais qu’elle avait oublié où exactement.
"Une mascarade"
Les enquêteurs sont persuadés que le couple a profité de ce trou dans la surveillance pour faire ses emplettes au Bricorama avant de prendre la route vers la Seine-et-Marne, de tourner autour des lignes ferroviaires pendant douze heures, pour placer un crochet sur les lignes vers quatre heures du matin. "C’est une mascarade, s’insurge Me Jérémie Assous, l’un des avocats de Julien Coupat. Toute cette enquête est basée sur l’insinuation et non sur les preuves, La justice antiterroriste monte un nouveau contrefeu pour masquer le vide de ce dossier".
Les enquêteurs, eux, persistent. Ils se demandent maintenant si le couple Coupat-Lévy n’a pas profité du créneau où ils avaient déjoué la surveillance policière à Châtillon, pour récupérer également le crochet, façonné artisanalement. Un des membres du premier cercle de Coupat habite en effet à 450 mètres de ce Bricorama. La perquisition de son domicile, effectuée juste après les sabotages, le 11 novembre 2008, n’avait, d’après nos sources, rien donné.
Suite parue le 20/02/2011 :
+ 1 AUTRE ARTICLE SOLDÉ DES 2 MÊMES GRANDS ENQUÊTEURS
Salut UHD
RépondreSupprimer"ont été retrouvés en février 2010 au fond de la Marne par les plongeurs de la Brigade fluviale"
La brigade fluviale sous le pont de la Marne à Trilport ! Bientôt le Charles de Gaulle pour arriver à faire avancer l'affaire.
Un an pour trouver des "indices exploitables " qui mènent vers Bricomachin !!!
Les mecs essayent de broder un roman autour des relevés de la "balise GPS".
Combien va coûter, au bout du compte, cette instruction/enfumage ?
amitiés
Ces journalistes mettent décidément la barre très haut !
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