Par Ségolène Gros de Larquier et Armel Méhani
Occuper un hangar de Calais avec une centaine de migrants : c’est la dernière opération coup de poing signée par le collectif d’ultragauche No Border ce week-end. Une action préparée au début du mois par les militants qui avaient reçu de la part d’une association la gestion d’un hangar de 630 m2 pour une durée de soixante jours. Dès le début, les No Border n’ont pas caché leurs intentions, le hangar devant devenir un "espace de lutte pour la liberté de circulation" des migrants dans ce qu’ils ont baptisé "la ville symbole de l’Europe forteresse".
L’organisation altermondialiste No Border a fait de la défense des migrants son cheval de bataille. Créée en 1999, elle milite pour l’abolition des frontières et la légalisation de tous les clandestins. L’implantation des No Border dans la zone de Calais - lieu de transit des migrants vers l’Angleterre - ne tient donc pas du hasard. C’est en juin 2009 que les militants ont fait leur entrée fracassante dans la Cité de la dentelle. Entre 400 et 500 personnes venues à la fois de France, de Belgique, du Royaume-Uni et des Pays-Bas ont déferlé entre le 23 et le 29 juin à l’occasion d’un grand camp festif et d’une manifestation organisés pour dénoncer les politiques migratoires.
Eurotunnel et les compagnies aériennes dans le viseur des "alter"
Selon nos informations, les activistes d’ultragauche - basés à Sangatte et à Calais - avaient à cette occasion envisagé de mener une action d’envergure contre la société Eurotunnel. Mais l’exploitant du tunnel sous la Manche est loin d’être la seule cible des No Border. Toutes les compagnies aériennes participant à l’expulsion des sans-papiers sont aussi visées, selon le site Web des No Border , qui cite notamment Lufthansa, Air France, British Airways ou encore Iberia. Les militants "alter" ont aussi fait parler d’eux lors du démantèlement de la "jungle" de Calais, en septembre dernier. Plusieurs d’entre eux se sont interposés, faisant bouclier entre les migrants et les forces de police.
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