Nouvelles révélations sur les présumés terroristes de la ferme de Tarnac.
Charlie a décortiqué l’intégralité de ce volumineux dossier pénal. 4 000 pages, 910 actes de procédure. De nombreux points, inédits à ce jour, montrent la chronologie des manœuvres policières. Au cours de notre enquête, un agent du FBI interviewé remet en cause le point de départ de la procédure française.
En réalité, trois ans avant son interpellation, le 11 novembre 2008, les services de sécurité français suivaient déjà Julien Coupat. Une fiche des Renseignements généraux du 28 octobre 2005, dont nous avons trouvé la trace, demande à son sujet «une mise sous surveillance immédiate» en stipulant «individu proche de la mouvance anarcho-autonome». Julien Coupat a pris goût à la castagne lors des grandes manifestations antiglobalisation. L’administration l’a dans le collimateur.
Les services de renseignement financier de Tracfin se penchent même sur sa petite communauté d’amis, établie au village de Tarnac, son épicerie, sa ferme. Dans un rapport du 10 novembre 2005, Philippe Defins, l’un des chefs de Tracfin, les soupçonne de se livrer au «blanchiment du produit d’activités délictueuses». Une première paranoïa vite dissipée. Les parents de Julien Coupat s’avèrent à l’origine des mouvements financiers dont profitent ces jeunes fermiers. Gérard et Jocelyne Coupat, deux cadres supérieurs du groupe pharmaceutique Sanofi-Synthelabo, ne rechignent pas à aider leur intello de fils unique, adepte d’une vie communautaire loin des quartiers bobos. Le dispositif sécuritaire autour du jeune Coupat se relâche, pour peu de temps. Après l’arrivée de Michèle Alliot-Marie au ministère de l’Intérieur, au printemps 2007, on considère que l’ultragauche basculera sous peu dans le terrorisme. Une construction sécuritaire lourde de conséquences…
Guillaume Dasquié
Suite dans le numéro 878...ou juste en dessous ;)
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