dimanche 31 janvier 2010

L'ultracolle de l' "ultragauche"






Pour compléter, voici un extrait du journal de 13 heures de France2 du 26 janvier 2010




Toujours disposé à trouver des "soutiens responsables" contre d'autres, le commentaire de France2 annone le refrain habituel des valets du pouvoir :
"(...) les associations de défense des sans-papiers condamnent ces dégradations (...)".

Sinon, rappelons que le mardi 24 juin 2008 sur Europe1, c'est David Weiss, à l'époque délégué national des Jeunes UMP, qui parlait lui de "mouvement quasi terroriste" à propos de ... RESF.





vendredi 29 janvier 2010

Affaire de Tarnac : le juge refuse une nouvelle audition du témoin sous X




Article de La Montagne du 28 janvier 2010


De sources proches du dossier, le juge d'instruction a refusé une nouvelle audition de Jean-Hugues Bourgeois que demandaient les avocats des dix de Tarnac.

Le juge chargé de l’enquête sur les dégradations de lignes TGV en 2008 a refusé une nouvelle audition du jeune agriculteur, Jean-Hugues Bourgeois, dont le témoignage sous X avait été considéré comme un élément à charge, et que les avocats du groupe de Tarnac réclamaient.

Les avocats des dix de Tarnac affirmaient que Jean-Hugues Bourgeois avait subi des pressions policières pour accuser Julien Coupat et ses proches des sabotages de ligne TGV en novembre 2008 lors de son témoignage sous anonymat le 14 novembre 2008.

Pressions sur lui

Le 25 novembre 2009, Libération révélait que ce témoin avait à nouveau déposé un mois plus tard, cette fois sous sa réelle identité, et que son témoignage allait « radicalement à l’encontre des propos » tenus alors qu’il était témoin anonyme.

Le même jour, les avocats de Julien Coupat et ses proches demandaient au juge d’instruction Thierry Fragnoli d’entendre Jean-Hugues Bourgeois en leur présence et en présence des officiers de police judiciaire l’ayant entendu le 14 novembre 2008, laissant entendre qu’ils l’auraient entendu un jour plus tôt et avaient exercé des pressions sur lui.

L’identité du témoin révélée par la presse

L’identité de Jean-Hugues Bourgeois ayant été révélée par la presse, celui-ci avait demandé son audition comme témoin ordinaire et avait été entendu le 26 novembre 2009 par le juge d’instruction.

Par ailleurs, les réservations hôtelières et les reçus de paiement des officiers de police judiciaire, venus de Paris pour entendre Jean-Hugues Bourgeois, attestent que l’audition initiale avait eu lieu le 14 novembre 2008 au matin, selon cette source.

Le juge a par conséquent refusé d’entendre à nouveau Jean-Hugues Bourgeois en présence des officiers de police et des avocats du groupe de Tarnac.



mardi 26 janvier 2010

L'ultragauche sur RTL : c'est comme DAB !!!










"Info" RTL : l'ultra-gauche fortement soupçonnée de dégradations de DAB à Paris


On avait parlé de l'ultra-gauche au moment de "l'affaire de Tarnac" et des sabotages sur les lignes TGV. La piste est également privilégiée après la série de dégradations de distributeurs automatiques de billets à Paris. C'est une information RTL. Des auto-collants, retrouvés sur les DAB, accusent les banques de dénoncer des sans-papiers aux autorités. Par ailleurs, tous ces faits ont été revendiqués sur Internet sous le titre "solidarité avec les inculpés de l'incendie de Vincennes". Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, confiée à la section anti-terroriste de la PJ parisienne.





Julien Dumond 26 janv. 2010

• L'enquête a été confiée à la section anti-terroriste de la PJ parisienne





Ajout du second extrait audio, avec "spécialiste" (C.Bourseiller ne devait pas être disponible) envoyé par A. :

• Depuis décembre dernier, une quarantaine de distributeurs automatiques de billets ont été vandalisés dans la capitale





lundi 25 janvier 2010

A Tarnac, l'enquête déraille à grande vitesse.







article du Canard Enchaîné (cité ici et ) du 20 Janvier 2010 par Brigitte Rossigneux et Dominique Simonnot

Tarnac Canard





dimanche 24 janvier 2010

Antiterrorisme : Nouvelle enquête autour du CPE



Une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE passe en antiterrorisme ; un réquisitoire vise une personne déjà mise en cause par l’Etat dans l’affaire de la dépanneuse de police lors des émeutes qui ont suivies les élections présidentielles de mai 2007.

Fin août 2009, le juge d’instruction antiterroriste Brunaud, qui s’occupe de l’affaire de janvier 2008 (fumigènes, dépanneuse… pour rappel, voir le lien), décide de commencer à clore cette enquête. S’ensuit alors, comme habituellement, une période de quelques mois pendant laquelle les différentes parties (inculpés et procureur) peuvent faire des observations et demander de nouveaux actes d’enquête. Cette période est censée durer trois mois mais, lorsque personne n’est en prison, les juges ne respectent pas les délais.
Récemment, nous avons appris que le procureur avait demandé un « réquisitoire supplétif ». L’enquête est donc toujours ouverte : l’instruction n’a finalement pas été close.

Ainsi, le 10 décembre 2009, le procureur a demandé à ce que soient effectués de nouveaux actes d’enquête, dont le contenu vient d’être connu. Le procureur met en avant différents éléments.
En septembre 2009, un rapport indique que l’ADN de Juan
*(inculpé pour l’histoire de la dépanneuse) aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative d’incendie contre la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème.
Le procureur relève contre Juan*, et contre « tous autres », des « présomptions graves » de détention et transport d’éléments incendiaires, de tentative de dégradation, de dégradation et d’association de malfaiteurs ; le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Cette enquête sur le 12 avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large concernant des dégradations contre la SNCF en bande organisée (concrètement, des incendies sur des installations électriques gérant le trafic des trains). L’enquête comprend différents faits, tous s’inscrivant dans le mouvement anti-CPE :
- le 29 mars 2006 à Alfortville, Orly, Villemoison sur Orge et Champlan
- le 6 avril 2006 à Wissous, Sarcelles, Epinay sous Sénart et Bobigny
- le 12 avril 2006 à Paris
L’enquête qui regroupe tous ces faits était ouverte depuis 2006. Fin novembre 2009, elle bascule en antiterrorisme, et est donc aujourd’hui gérée par un juge antiterroriste à Paris.

Mettant en avant ces arguments, le procureur demande au juge de :
- faire de nouvelles analyses téléphoniques
- comparer les modes opératoires utilisés en mars avril 2006 et celui du 2 mai 2007 (affaire de la dépanneuse de police)
- comparer ces modes de fabrication à ceux décrits dans les livres saisis dans la voiture lors de l’arrestation d’Isa* en janvier 2008
- effectuer des comparaisons ADN concernant Juan
*
- procéder à des expertises psychiatriques sur Isa*, Juan* et Damien (les 3 personnes déjà accusées pour l’histoire de la dépanneuse).

Une commission rogatoire est en cours : les flics sont en train d’enquêter. A ce jour, il n’y a pas encore de retour. Plus d’infos bientôt sans doute.

Solidarité !

D’autres textes sur http://infokiosques.net/mauvaises_intentions


Contact : solidaritesinculpes@riseup.net



vendredi 22 janvier 2010

Tarnac: la surveillance a-t-elle été trop loin ?

paru sur la montagne.fr le 22 janvier 2010



Les dix de Tarnac étaient surveillés de près. Ce n'est pas un scoop. Problème : des écoutes et des vidéos auraient été réalisées hors de tout cadre légal.

L'affaire de Tarnac n'en finit plus de rebondir. Et ces ricochets ont de quoi semer le trouble sur une instruction déjà largement attaquée par les avocats de la défense. Deux nouveaux pavés ont été jetés, mercredi, dans la mare du juge Thierry Fragnoli. Deux éléments qui pourraient ébranler l'ensemble de la procédure. C'est en tout cas ce qu'espèrent Benjamin Rosoux, Gabrielle Hallez et Christophe Becker, rencontrés hier au fameux Magasin général de Tarnac.

1- Le domicile de Coupat sous vidéosurveillance

Le Canard Enchaîné a relayé l'information dans son édition de mercredi. Elle concerne la cour intérieure et la porte d'un immeuble où vivait Julien Coupat, cerveau supposé du « groupuscule d'ultra-gauche ». « La Sous-direction antiterroriste a mis en place ce système de vidéosurveillance, le 15 août 2008, au domicile de Julien Coupat, en toute illégalité et au mépris des règles issues du Code de procédure pénale », accuse Jérémie Assous, l'un des avocats des mis en examen.

La cour de cassation estime, en effet, que les « parties communes » d'une copropriété constituent un « lieu privé », où la captation d'images ne peut être autorisée que par un juge d'instruction ou un juge des libertés et de la détention (JLD). L'arrêt en question date de mai 2009. Il est donc postérieur à la surveillance de l'immeuble. L'avocat n'en attend pas moins l'annulation de « tous les actes postérieurs au 15 août qui ont pour origine ces vidéosurveillances ». « Nous ne demandons rien d'autre que la jurisprudence ». Ses confrères et lui s'apprêtaient d'ailleurs à déposer, hier soir, une requête qui « aboutira à annuler la quasi-intégralité de la procédure », selon Jérémie Assous. C'est dire l'importance que revêt cet élément pour la défense.


2 - Des écoutes à Tarnac dès avril 2008

La deuxième révélation repose pour l'heure sur des témoignages et des silences. Elle n'en jette pas moins un trouble. « Cette histoire remonte au 4 avril 2008, quand mon cogérant de l'époque (Gaëtan Fussi, NDLR), a fait venir un agent de France Telecom, à Ussel, pour vérifier le fonctionnement de notre ligne. Notre appareil de carte bancaire ne fonctionnait plus, explique Benjamin Rosoux. Ils sont remontés jusqu'au central téléphonique pour voir d'où venait le problème. En l'ouvrant, l'agent a découvert un dispositif qui s'est avéré être un dispositif d'écoute qu'il a retiré sur autorisation de son chef ».

« En ayant accès au dossier, on a pu s'apercevoir que ces écoutes se situaient bien avant le début de l'enquête préliminaire, le 16 avril 2008, donc hors cadre légal [...] On sait maintenant que ce type de dispositif n'est pas utilisé dans le cadre des écoutes administratives régulières faites par les renseignements généraux », poursuit l'épicier.

Le Canard Enchaîné révèle dans son article que « dès le lendemain, le technicien est convoqué et accusé de faute professionnelle pour avoir fait pénétrer son client dans le central ». Gabrielle Hallez affirme que l'agent en question et un certain nombre de ses collègues « ont reçu des pressions pour que rien ne filtre de cette affaire » et que « le ministère de l'Intérieur et les services de renseignements sont intervenus directement auprès de la direction de France Telecom ».

Le technicien en question, Gilles Cabus se refuse à tout commentaire : « Je ne dis rien ». Et du côté de France Telecom, on n'est guère plus loquace. « Les interceptions en France sont strictement encadrées par la loi. France Telecom a agi conformément à la loi et ses obligations d'opérateur électronique et nous n'avons et ne pouvons faire d'autres commentaires », explique Dominique Bordas, de la direction Limousin Poitou-Charentes.

Le problème, comme le soulignent les mis en examen, « c'est qu'aucun procès verbal ne réfère à cette écoute-là. Dès le premier PV, il y a des noms, des relations entre des gens et on ne sait pas d'où tout cela est tiré. On est à la limite entre le renseignement pur qui est un travail de l'ombre et le travail judiciaire, glisse Benjamin Rosoux. Et de poursuivre : « Les derniers développements de l'antiterrorisme français, c'est justement de tenter de rapprocher le renseignement du judiciaire, ce qui est le propre d'une police politique [...] À ce stade, cela laisse à penser qu'il y a une sous-traitance du travail de renseignement, surtout des choses illégales, à des officines privées ».

Pour étayer cette thèse, les avocats ont demandé l'historique de la ligne à France Telecom. « Qui a mis en place ce dispositif ? À la demande de qui ? Et pourquoi France Telecom refuse de nous communiquer des informations en avançant "le secret professionnel" ? Il est expressément écrit dans leurs conditions générales que le titulaire de la ligne a le droit d'exiger un relevé de ses interventions », insiste Jérémie Assous.

Benjamin Rosoux, Gabrielle Hallez et Christophe Becker attendent des réponses et redoutent une instruction qui pourrait durer des années, alors que le non-lieu ne fait plus de doutes pour eux. « Par ailleurs, nous voulons mettre au jour ce qui dans cette affaire-là est exemplaire de la pratique de la police française au-delà même de notre affaire à nous. Il s'agit de décortiquer ses méthodes pour montrer ce que l'antiterrorisme permet », assène Benjamin Rosoux, bien décidé à ne pas relâcher la pression avant que la lumière soit faite sur ces événements.


Michaël NICOLAS


jeudi 21 janvier 2010

"Coup de Jarnac à Tarnac ?"

paru le 21 /01/10 sur Les mots ont un sens par Napakatbra




Tout fout l'camp ! J'te jure... La procédure visant nos archi-terroristes de l'ultra-gauche anarcho-autonome de la cellule invisible de l'épicerie de la rue du tilleul de Tarnac pourrait être purement et simplement annulée ! Mais que fait la police ?

C'est le Canard, déchainé, qui révèle l'embrouille. Figurez-vous que nos fins limiers de la SDAT (sous-direction anti-terroriste) ont installé deux caméras de surveillance devant l'entrée du domicile parisien de Julien Coupat. Quoi de plus normal, me direz-vous ? Sauf que c'était le 15 août 2008, trois mois avant l'ouverture de l'instruction. Une vulgaire vidéosurveillance sauvage, totalement illégale, donc. De fait, toutes les informations (22 procès verbeux) récoltées par ce biais risquent d'être annulées. Tout simplement.

Un train peut en cacher un autre

Et le (na)palmipède d'en rajouter une louche : Fin mars 2008, l'un des gérants du "magasin général" n'arrive pas à encaisser une carte bleue. Un technicien de France Telecom est appelé à la rescousse. Dare-dare. Verdict sans appel, confirmé par le siège : des fils ont été détournés pour écouter les conversations des dangereux lascars. Curieux, une mise sur écoute légale et indétectable peut se programmer à distance en quelques minutes. Encore plus curieux, la réaction (presque) immédiate de France Telecom : le technicien est convoqué, blâmé et mis à pied pour avoir accepté que son client l'accompagne dans le local technique... Bienvenue dans la vie.com.

Allô Tarnac, devine d'où je t'interpelle ?

Depuis, l'opérateur a soigneusement effacé les traces de l'intervention. Le 26 novembre dernier, un avocat de Julien Coupat et consorts a demandé à France Telecom de lui dévoiler l'historique de ses interventions effectuées à l'épicerie de Tarnac. "Les informations que vous sollicitez sont couvertes par le secret professionnel" lui rétorque le plus sérieusement du monde l'opérateur. Les employés de France telecom auraient-ils finalement plus de principes que les barbouzes de la SDAT ?

Pour autant, les magistrats qui suivent le dossier ne semblent pas vraiment inquiets. "Au pire, cela annulera des photos, sûrement pas l'instruction" disent-ils. Ouf ! On a eu chaud. De dangereux terroristes ont failli se faire la belle...





SOURCE
Tarnac : toute la procédure menacée sur Europe1


samedi 16 janvier 2010

Qu'a fait la police à Tarnac?




Par Eric Pelletier et Anne Vidalie (les 2 pisses-copies déjà cités ici ), article publié le 13/01/2010 sur le site de l'Express

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Dérives, manipulations: dans l'affaire du sabotage de lignes TGV, les avocats des dix militants d'extrême gauche attaquent à nouveau les méthodes des services antiterroristes. L'Express a eu accès au dossier.

L'affaire s'écrit en deux actes. Le premier s'ouvre à l'automne 2008 et fait la part belle à l'accusation. Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, se félicite alors de la neutralisation d'un groupuscule d'"ultragauche", replié à Tarnac (Corrèze), soupçonné d'avoir saboté en quatre endroits les voies TGV, dans la nuit du 8 au 9 novembre 2008. Place Beauvau, on évoque une dérive radicale, possible prélude à des actions sanglantes.

Depuis, ce récit a pâli. Dans "Tarnac, acte II", la défense joue les premiers rôles. Absence de preuves matérielles, "témoin sous X" peu crédible, voire falsification de la procédure: les avocats ont lancé la contre-offensive. D'après nos informations, ils doivent déposer, ces jours-ci, plusieurs requêtes en annulation contre des perquisitions, des écoutes téléphoniques et des interceptions de courriels effectuées par la police sans respecter, selon eux, les dispositions légales . "Au-delà de l'absence de charges, du fiasco judiciaire, on est dans le scandale d'Etat", tonne Me William Bourdon. Une opinion relayée par les Verts et une partie de la gauche, qui stigmatisent les dérives autoritaires de l'Etat "sarkozyste".

A l'heure où la polémique enfle, L'Express reprend les pièces du dossier et examine le rôle joué par les services antiterroristes.

Un groupe sous haute surveillance

En avril 2008, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Les services français observent, depuis plusieurs années déjà, le militantisme de Julien Coupat, "leader charismatique" du groupe de Tarnac. Ses contacts avec les milieux anarchistes new-yorkais et, surtout, un franchissement clandestin de la frontière américano-canadienne, le 31 janvier 2008, ont alerté la justice. Dès lors, les enquêteurs des Renseignements généraux et de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire déploient de lourds moyens : écoutes, interception de courriels, microcaméras, filatures...

Le 3 novembre 2008, ils se trouvent une nouvelle fois aux basques du groupe lorsque plusieurs de ses membres, dont Coupat, se rendent à Vichy (Allier), où les manifestations organisées contre le sommet européen des ministres de l'Intérieur sont marquées par de violents débordements. La police voit en Coupat le chef d'orchestre de ces échauffourées. Et le considère comme l'auteur d'un brûlot "anarcho-autonome", publié sous la signature d'un mystérieux "Comité invisible". On y lit notamment que "saboter avec quelque conséquence la machine sociale implique aujourd'hui de reconquérir et réinventer les moyens d'interrompre ses réseaux". Rien qui justifie des interpellations. Du moins jusqu'à la nuit du 8 au 9 novembre 2008...

Le sabotage de Dhuisy : une filature contestée

Ce samedi de l'automne 2008, Julien Coupat et sa compagne, Yldune Lévy, quittent Paris et filent vers l'Est. Ils veulent, expliquent-ils aujourd'hui, passer un week-end en amoureux, loin de la bande de Julien. Parce que l'hôtel Le Mouflon d'or, à Trilport (Seine-et-Marne) était complet, ils auraient été contraints de passer la nuit dans leur voiture. Cette version laisse les policiers d'autant plus sceptiques que les tourtereaux multiplient les mesures de contre-filature.

Dans les milliers de pages du dossier, rien ne pèse autant que les constatations réalisées cette nuit-là par la Sdat et mentionnées dans un document référencé à la cote "D104". Selon l'accusation, ce texte prouve que Julien Coupat et sa compagne ont bien tenté de bloquer les trains, en déposant un fer à béton sur une caténaire, près d'un pont ferroviaire, à Dhuisy (Seine-et-Marne).

"La version policière est totalement incompatible avec la réalité", assène pourtant Me Jérémie Assous, l'un des avocats des jeunes gens. A l'appui de sa démonstration, il pointe l'absence d'empreintes génétiques de ses clients, de traces de leurs chaussures ou encore des pneus de leur vieille Mercedes près du pont. Il souligne aussi une invraisemblance : si les horaires mentionnés par les policiers dans ce compte rendu étaient exacts, la voiture de Coupat aurait roulé à plus de 159 kilomètres-heure de moyenne, entre 3h50 et 4 heures. Strictement impossible, surtout dans l'obscurité et sur des routes de campagne... Manipulation ou imprécision?

Une "erreur"

L'auteur du procès-verbal a expliqué à sa hiérarchie avoir commis une "erreur" en retranscrivant ses observations sur ordinateur. "Il faut se remettre dans le contexte d'une filature de nuit, où l'on prend des notes dans des conditions acrobatiques", fait valoir un syndicaliste policier.

L'une des polémiques actuelles porte sur ce qu'ont fait les enquêteurs dans la seconde partie de la nuit. A Trilport, ils ont vu Coupat jeter des effets dans une poubelle. Un emballage de lampe frontale (de "marque Xanlite à 5 leds") et des deux guides d'information TGV sont placés sous scellés. De simples "déchets qui traînaient dans la voiture", selon Julien Coupat. Des sources du ministère de l'Intérieur certifient à L'Express que plusieurs voitures ont ensuite suivi la Mercedes, jusqu'à l'aube. A 4h05, écrivent les policiers dans leur rapport, "une approche piétonne des lieux, à savoir de la RD 23 en direction de Dhuisy, au niveau du pont de chemin de fer, nous permet de constater la présence du véhicule stationné tous feux éteints [...]. Il nous est impossible de distinguer si le véhicule est occupé ou non." A aucun moment, les officiers de la Sdat n'indiquent avoir vu les occupants gagner les voies. La Mercedes serait repartie à 4h20. A 5h10, le passage du premier TGV provoquait une gerbe d'étincelles...

Faire l'amour

La défense avance une hypothèse pour le moins différente, puisqu'elle conteste même la présence des policiers dans la seconde moitié de la nuit. "Ni les suivis ni les suiveurs ne se trouvaient près du pont de Dhuisy au petit matin", assure Me Assous. Pour le prouver, l'avocat demande le relevé des horaires et des numéros de portables recensés par la borne relais du secteur. D'après lui, elle a dû garder la trace de ces appels si, comme ils le disent, les enquêteurs ont prévenu leur état-major de l'incident du train.

Il reste que Julien Coupat a admis s'être trouvé dans les parages, avec Yldune, tout en demeurant évasif sur le lieu exact. Dans son audition du 13 février 2009, véritable joute verbale avec le juge d'instruction Thierry Fragnoli, il s'explique: "Nous avons eu envie de faire l'amour et nous sommes allés dans un des endroits reculés à l'écart de tout, en pleine campagne [...] Au niveau de l'arrêt dont vous parlez, au pied d'un pont, je n'en ai pas le souvenir." Avant de concéder : "ça doit être là."

De troublants recoupements

La même nuit, trois amis de Julien Coupat sont contrôlés à 1 h 15, dans leur Citroën Xsara, loin de Dhuisy. Selon le compte rendu des gendarmes, les jeunes gens sont assoupis, en pleine campagne, au lieu-dit Saint-Ulrich, près de Haut-Clocher (Moselle). Les militaires sont en alerte : un convoi de transport de déchets nucléaires doit passer le lendemain dans une gare "distante d'environ 3 kilomètres". Le trio indique être en route pour Tarnac après avoir rendu visite à la famille de l'un d'eux. La coïncidence avec la virée de Julien Coupat a cependant de quoi intriguer. Elle justifie, aux yeux de la justice, leur mise en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", bien qu'aucun acte de malveillance n'ait été signalé près de Haut-Clocher.

Autre coïncidence troublante : un crochet métallique a été déposé sur la ligne du TGV Est, près de Vigny (Moselle), dans la nuit du 25 au 26 octobre 2008, deux semaines avant le sabotage de Dhuisy. Or, ce soir-là, Julien Coupat logeait à 70 kilomètres de là, chez les parents de son ex-compagne. La mère a indiqué aux enquêteurs qu'il était parti en voiture aux environs de minuit.

"T42": un témoin si peu anonyme

Faut-il l'appeler "T42" ou Jean-Hugues Bourgeois ? A la mi-novembre 2008, pendant la garde à vue de Coupat, cet éleveur de moutons pousse la porte de la gendarmerie de Riom (Puy-de-Dôme). L'homme, qui a noué des relations de confiance avec un adjudant, est aussi un proche du monde alternatif, habitué à fréquenter la petite communauté de Tarnac. Pour la justice, Bourgeois devient le témoin "T42". Son récit, devant la Sdat, accable Julien Coupat. A l'entendre, ce dernier "exprimait le fait qu'il [...] pourrait être un jour envisagé d'avoir à tuer, car la vie humaine a une valeur inférieure au combat politique".

L'anonymat de Bourgeois ne résiste pas longtemps. Dès le mois de décembre, des journalistes cherchent à le rencontrer. Pour brouiller les pistes et éviter que leur informateur ne soit démasqué, les policiers imaginent alors une manoeuvre : ils le font réentendre sous sa véritable identité. Cette fois-ci, Bourgeois, alias T42, se montre beaucoup plus tendre avec ses anciens camarades... "Nous avons cherché à le protéger des pressions", résume-t-on à la police judiciaire. L'éleveur sera de nouveau entendu par le juge d'instruction Thierry Fragnoli, le 26 novembre 2009. "Je ne veux plus jouer le moindre rôle dans l'affaire dite de Tarnac", tranche Bourgeois. Les déclarations à géométrie variable de l'éleveur ont, en tout cas, considérablement affaibli l'hypothèse d'une dérive de type Action directe.

Vers un épilogue judiciaire

Après plus d'un an d'investigations, les policiers ont révélé l'activisme d'un groupe d'extrême gauche et rassemblé des indices troublants contre le couple Coupat-Lévy. Mais ils n'ont pas pour autant mis au jour des velléités d'actions sanglantes ni produit une preuve matérielle irréfutable dans les actes de sabotage. De son côté, la défense a révélé des manoeuvres policières, mais n'a pas fait, à ce stade, la démonstration du "montage" qu'elle dénonce. Alors que la fin de l'instruction approche, l'épilogue de cette affaire reste à écrire.

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La piste allemande patine

Les quatre sabotages commis sur des lignes de TGV françaises dans la nuit du 8 au 9 novembre 2008 ont été revendiqués... en Allemagne. Une lettre, postée de Hanovre, a été adressée à la rédaction du quotidien Berliner Zeitung, dès le 9. Un second exemplaire est parvenu à un autre journal, le Tageszeitung. Le texte dactylographié commence ainsi : "Weil wir es satt haben" ("Parce que nous en avons marre"). Le courrier, qui ne porte ni signature ni logo, précise : "Avec des incendies criminels et des crochets, nous avons exprimé, tôt ce matin, notre colère." Ces actions étaient dédiées "à la mémoire de Sebastian", vraisemblablement en référence à Sébastien Briat, militant français écrasé en 2004, en Lorraine, par un convoi de déchets nucléaires.

Dès le 14 novembre 2008, au moment des gardes à vue des suspects de Tarnac, les enquêteurs français ont connaissance de ces informations transmises via Interpol. "Pourquoi cette piste n'a-t-elle pas été creusée ?" s'interroge Me William Bourdon, l'un des avocats de Julien Coupat et de sa compagne. En fait, les autorités allemandes n'ont pas encore répondu à la commission rogatoire internationale française.





lundi 11 janvier 2010

ALAIN BAUER SE PREND POUR SUPER-DUPONT


Dernière mise à jour le 8 aout 2010








Valérie Pécresse va enfin laisser une trace indélébile dans l'Histoire de France, elle y figurera à jamais comme celle qui a signée officiellement la nomination d'Alain Bauer en tant que personnalité qualifiée, au conseil d'administration du nouveau groupement d'intérêt public : le Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS)



Non vous ne rêvez pas ! c'est le même Alain Bauer ...

Vice-président de l'université Paris I à 19 ans, conseiller du Premier ministre Michel Rocard à 26 ans, en 1993 après avoir été le conseiller du sulfureux promoteur immobilier Christian Pellerin, le voilà déjà N°2 de la SAIC / NSA (une vitrine des services secrets américains) en Europe. En 1994, il crée sa propre société privée de conseil en sécurité "AB associates" dont il choisit comme secrétaire, jusqu'en 1997, Nathalie Soulié (la compagne de Manuel Valls ). Dans le capitale de cette société on retrouve la SOCADIF (société d'investissement de l'ex-journaliste d'extrème droite Patrick Grumelart). Le nom de Bauer revient (M.Valls aussi) dans "l'affaire de la MNEF" dont il est l'un des administrateurs sous Mitterand (M.Valls aussi). Sous Chirac il devient grand maître du Grand Orient de France jusqu'à sa démission en 2005. En bon commerçant il s'insinue alors en tant qu'expert en "criminologie" tout comme son comparse Xavier Rauffer (de son vrai nom Christian de Bongain, un militant d’extrême droite, co-fondateur des groupuscules "Occident chrétien" et "Ordre nouveau") avec qui il rédige quelques ouvrages terrorisant d'alarmisme (le "Que sais -je" sur les violences urbaines ou " Le nouveau chaos mondial"), ils enseignent tout deux en Chine, à l’École supérieure de police criminelle et au Centre de recherche sur le terrorisme et le crime organisé. Pour Laurent Mucchielli, sociologue :
" A.Bauer suit toujours le vent du moment. Il a adopté un discours catastrophiste au moment où c'est devenu à la mode, à la fin des années 1990."
Le "criminologue" se voit décerner le prix Orwell des Big Brother Awards France en 2003 pour avoir alimenté un discours biaisé sur les causes de "l’insécurité" et pour avoir fait la promotion grâce à sa société privée, des "moyens" de la combattre en promulguant conseils et recommandations. Nommé président de l'Observatoire national de la délinquance (OND): Bauer jongle avec les chiffres de l'insécurité. Dès juillet 2004, il révèle au patron de l''UMP que son nom figurait sur les fameux listings Clearstream. En août 2007, il enrichit d’une contribution spéciale la publication de la police de New York (NYPD) sur "La Radicalisation en Occident : la menace qui grandit parmi nous". En novembre 2007, Sarkozy qui l'emploie déjà comme conseiller, lui confie avec Bernard Squarcini (à l'époque directeur de la DST ), la mission d'assurer la protection et... d'encadrer Rachida Dati, fragilisée par la sortie du livre "La tricheuse" qui devait révéler qu'elle n'a jamais décroché le diplôme d'HEC. C'est encore lui qui recommande le maintien du fichage ethnique en 2008 (M.Valls aussi) lors du dépoussiérage des fichiers de police.

Fort de croire qu'il a plus d'influence qu'un sous-secrétaire d'Etat, déjà conseiller officieux de la nouvelle Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) en matière de lutte anti-terroriste, Bauer, grâce au "décèlement précoce" (un pouvoir de pré-cognition de piètre qualité qu'il croit posséder), désigne en 2007 et 2008 une nouvelle menace intérieure: "les terroristes d'ultragauche", en faisant personnellement parvenir à plusieurs responsables de la sécurité intérieur des exemplaires de "L'insurrection qui vient"(Ed la fabrique), agrémentés de ses notes sur la résurgence d'une soit-disant nébuleuse mouvance qu'il compare volontairement à la RAF ou à Action Directe, susceptible de pouvoir devenir "violente" et qui pourrait être incarnée par d'hypothétiques auteurs ou lecteurs de cet ouvrage. Bauer, dont la société de conseil en sécurité accumule désormais les contrats juteux avec les collectivités locales et les entreprises, se flatte même d’avoir attiré l’attention d’Alliot-Marie sur Julien Coupat, fournissant ainsi un ennemi qui justifie la création de la nouvelle structure du renseignement intérieur (DCRI), tout en cherchant à criminaliser toute dissidence sociale en ces temps de "crise économique". Après une forte polémique en 2009, il est nommé professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) . Le décret créant cette chaire de "criminologie" et l’attribuant à notre "expert" est signé par le président lui-même.

Surnommé «le gros Bobo», l'homme trouve toujours sa voie dans le mystère des antichambres et des adultères politiques (M.Valls aussi). Depuis la fac : il est toujours dans l''intrigue, bien connu pour entretenir, par tout les moyens, la peur qu'il suscite chez l'autre…d'où son affection particulière pour les régimes d'exceptions, outils de terreur et de propagande moderne adapté à des modes de gouvernances et de conditionnement par la peur. A la croisée des mondes, Bauer est un homme de réseaux. Là réside son influence, que Stéphane Fouks, dirigeant la communication chez Euro RSCG (société membre du nouveau CSFRS) et très vieil ami de Bauer explique par sa théorie de la "tectonique des plaques" : «Les mondes - économique, politique, médiatique, judiciaire - se sont écartés. Les passerelles sont devenues d''autant plus importantes qu'elles sont plus rares. Alain joue précisément ce rôle-là.»

Ayant déjà co-imaginé ce nouveau groupement "d'intérêt public" dans son rapport de mars 2008, pensé son organisation après validation de Sarkozy qui lui a confiée la présidence d'une mission de pilotage , notre "Sherlock-Kissinger" à la française va "objectivement" prendre la tête du conseil d'administration. Cette nouvelle structure, sorte de NSA façon Super-Dupont, supervisera à court terme tous les instituts de recherche en matière de sécurité civile et policière. Cette structure initiée aussi à l'origine par le très atlantiste député UMP Pierre Lelouche permettra au pouvoir présidentiel de contrôler tous les instruments d'analyse et de renseignement du pays.

Le Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS) est opérationnel depuis le 1er janvier 2010, il est constitué pour une durée de cinq ans renouvelable et sa gestion est assurée selon les règles du droit privé. Le groupement dépendra donc, pour les orientations, de la présidence de la République et fonctionnellement du Premier ministre, il est composé de :

• l'Etat représenté par le Premier ministre ainsi que les ministres de l'enseignement supérieur et de la recherche, de l'intérieur, de la défense, de la justice et des libertés, des affaires étrangères et européennes, du budget, de la santé, de l'écologie et de l'énergie.

• l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'Université de Paris II, l'Université technologique de Troyes, l'Ecole nationale d'administration (ENA), l'Ecole polytechnique, l'Ecole nationale des ponts et chaussées, l'Ecole des hautes études commerciales (HEC Paris).

• SANOFI-Aventis, EADS France SAS, Euro RSCG, EDF, Total SA, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), la Caisse des dépôts et consignations, SAFRAN SA (fusion de Sagem et de la Snecma), la Régie autonome des transports parisiens (RATP).
Le CSFRS a pour objet le soutien, la coordination et l'animation des efforts développés en matière de recherche stratégique et de formation dans les domaines de la sécurité et de la défense de façon à permettre l'élaboration et l'actualisation d'instruments de référence de niveau international.
A cette fin, le groupement entend :

― développer des activités de recherche et de formation, en promouvant les interactions entre, d'une part, les différents champs disciplinaires ou domaines touchant à la sécurité, à la défense et à la justice et, d'autre part, les organismes publics ou privés qui en sont chargés ;
― financer des programmes de recherche ainsi que l'accueil de chercheurs ou de personnalités étrangères de haut niveau ;
― aider à la mise en place au niveau européen et international de partenariats avec les organismes ou institutions en charge de thématiques similaires ;
― favoriser la mutualisation des moyens et aide à la valorisation des résultats de la recherche ;
― promouvoir une culture de l'évaluation des études et des résultats obtenus ;
― valoriser la réflexion stratégique nationale à l'étranger et prend toute initiative pour améliorer la participation française aux projets de recherche stratégique initiés par la communauté internationale ou par l'Union européenne.
A. Bauer a obtenu le feu vert monarko-impérial pour regrouper les différents instituts chargés de la formation et de la recherche dans la défense et la sécurité, en deux nouveaux sous-ensembles :
- le premier, dit le pôle "sécurité intérieure", issu de la fusion de l'INHES et de l'IERSE (Institut d'Etudes et de Recherche pour la Sécurité des entreprises) qui sera chargé notamment du crime organisé et du terrorisme, de la justice pénale, de la sécurité civile, de la sécurité sanitaire, de la sécurité des entreprises et de l'intelligence économique.

- le second, dit le pôle "défense-affaires étrangères" issu de la fusion de l'IHEDN et du CHEAr (Centre des hautes études de l'armement) et chargé de la culture de défense, de l'armement et des actions internationales.


Scientifiques, chercheurs et militaires sont réticents.

Les universités et le CNRS n'avaient déjà pas appréciées d'être saisis du projet de création d’une « nouvelle criminologie » française émanant du pouvoir politique actuel, projet qui s'inscrit dans un programme plus vaste de mise sous tutelle de la recherche sur les questions de sécurité et de justice pénale. Ils exprimaient déjà de sérieuses mises en garde depuis janvier 2009, à travers une pétition dans laquelle ils dénonçaient le dernier rapport Bauer, sa volonté de regrouper et contrôler, sa conception biaisée de la connaissance scientifique, sa légitimité, ses compétences douteuses, sa confusion entre recherche et expertise pour l'administration. De plus, pour ces chercheurs et scientifiques du secteur de la défense et de la sécurité :
"Prétendre centraliser les financements de la recherche tout en s’assurant le monopole de la conservation et de l’interprétation des données du domaine pénal c’est inévitablement déboucher sur une pensée unique étroitement assujettie à des préoccupations politiques et opérationnelles."
Les militaires n'apprécient pas plus "l'homme pivot" nommé par l'Elysée et font savoir qu'ils n'ont pas attendue la nomination d'un criminologue venu du ministère de l'intérieur pour s'intéresser aux questions de stratégie : " La défense et la sécurité intérieure, même si elles ont des points communs, ont des spécificités qu'il faut savoir respecter ".


"Mieux comprendre, réagir plus vite, éviter la répétition des erreurs, faire sauter les tabous sera le rôle du CSFRS", des mots qui font frémir (il adore ça !) dans la bouche du grand maitre en "criminologie d'état", chargé de faire de la recherche stratégique et du "décèlement précoce" pour le compte de l'Élysée. À la fois juge et partie, plus commerçant d'influence que grand universitaire ou fin stratège, sa nouvelle nomination n'offre aucune garantie d'indépendance face au pouvoir politique et prouve que "la répétition des erreurs" n'a encore cette fois-ci, pas pu être évitée.



compilé par UHD pour








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Petit supplément d'infos, pour ceux qui comme l'anonyme du 5 aout 2010 "heuuu franchement ne voit pas ou est le probleme..." et qui nous le font savoir par sms (voir commentaire si bas ):


• 29 Janv 2010
Légion d’honneur : la France (ndr: en envoyant Alain BAUER) décore un Chinois pro-peine de mort
http://www.marianne2.fr/Legion-d-honneur-la-France-decore-un-Chinois-pro-peine-de-mort_a184377.html

• 07 fev 2010
Incroyable: Alain Bauer rangé des camions
http://numerolambda.wordpress.com/2010/02/07/incroyable-alain-bauer-range-des-camions/

•09 Fev2010
Thierry Lévy face à Alain Bauer : “Moi j’interromps !”
http://ultrahumandignity.blogspot.com/2010/02/thierry-levy-face-alain-bauer-moi.html

•04 Avril 2010:
En fait, Alain BAUER ne s’est pas rangé des camions !!
http://numerolambda.wordpress.com/2010/04/04/alain-bauer-victime-odieux-canular/





vendredi 8 janvier 2010

Les défenseurs des dix de Tarnac marquent un point







Par (ils s'y sont mis à deux) Anne Vidalie, Eric Pelletier, publié "en l'état" le 08/01/2010 sur l'express

Les avocats des dix militants anarcho-communistes mis en examen à la fin de 2008 dans l'affaire du sabotage des lignes TGV viennent de marquer un point. Le président de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a accédé aujourd'hui 8 janvier à leur requête: il accepte d'étudier leur appel contre le refus du juge Fragnoli, en charge du dossier, d'auditionner en leur présence Jean-Hugues Bourgeois. Cet ex-témoin sous X est récemment revenu sur ses déclarations accablantes pour Julien Coupat, le leader du groupe.




mardi 5 janvier 2010

Marc Trividic, juge d'instruction au pôle antiterroriste sur inter







Marc Trividic, juge d'instruction au pôle antiterroriste, président de l'"Association Francaise des Magistrats Instructeurs" était l'invité hier matin (05/01/09) sur France Inter.
A partir de la 5'30", il est "interrogé" sur l'"affaire de Tarnac".








envoyé par A.

dimanche 3 janvier 2010

Le Coup de Tarnac… tombe à l’eau ?





(sur Le Coup de Tarnac, de Marcel Gay)

Par Jef Tombeur
http://www.come4news.com/le-coup-de-tarnac-tombe-a-l-eau-68724 (article du 19 décembre)

Alors que la chambre de l’Instruction judiciaire vient de rendre une décision pour le moins ambiguë à l’égard de Julien Coupat et de ses « présumés terroristes » d’acolytes, lire l’enquête de Marcel Gay, Le Coup de Tarnac (Florent Massot éditeur), s’impose pour tenter de comprendre la suite. Une suite qui s’inscrit dans une logique, qui peut paraître délirante, mais n’est pas moins mise en actes. À l’occasion de ce dernier – en date – des épisodes judiciaires de l’affaire Coupat, nous avons posé deux questions à l’auteur…

C4N – Vous vous attendiez à du nouveau avant la fin 2009, ce qui s’est produit. Qu’en penser ?

Marcel GayLa décision de la chambre de l'Instruction doit être comprise, à mon sens, comme une volonté de calmer le jeu. Car, en désavouant aussi nettement et le parquet général qui avait requis le maintien du strict contrôle judiciaire et le juge d'instruction qui a des positions jusqu'auboutistes, les magistrats de la cour d'appel entament un virage à 180 degrés sur ce dossier dont il n'est plus besoin de démontrer qu'il est vide…

C4N Aviez-vous une idée préconçue de cette affaire ?

Marcel GayLa vérité, c'est qu'à l'Est Républicain et dans d’autres titres de presse, personne ne voulait aller à Tarnac, trop loin, trop froid, pas passionnant pour certains confrères et des couillons qui se disent « grands reporters ». J'ai pensé, au contraire, que cette affaire pouvait être passionnante. C'était un fait-divers à forte coloration politique. À cette époque, ça pétait de partout : en Grèce, dans nos territoires d'Outre-mer. Ca ressemblait à des émeutes de la faim. Et puis, il y avait une personne, Maryvonne Hallez, la maman de Gabrielle, qui avait été en GAV avec les gens de Tarnac. Or, Maryvonne est de Baccarat. La famille Hallez inclut les anciens propriétaire de l'usine de cristallerie célèbre dans le monde entier. Donc un petit côté régional qui faisait bien dans le décor. Puis, je me suis piqué au jeu, j'ai compris très rapidement qu'il s'agissait d'un coup monté pour faire tomber ces jeunes. En réfléchissant, je me suis dit : il y a dans ce pays des lois antiterroristes de plus en plus nombreuses, il y a un parquet antiterroristes et des juges antiterroristes, il y a même une police spéciale antiterroriste, la SDAT. Il ne manque qu'une chose : des terroristes. Alors, quand on connaît le pognon que rapporte l'industrie de la peur, on imagine que certains ont tout intérêt à faire tourner les machines.

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Ce Coup de Tarnac n’est pas seulement un livre de journaliste de terrain qui « colle » aux faits. Il s’agit aussi d’une analyse exposant comment, tel le coup de Jarnac (au départ une botte qui lui vaut une belle renommée élogieuse avant de se retourner contre sa réputation), l’affaire de Tarnac revient en boomerang à travers la figure de Nicolas Sarközy qui exigeait de Michèle Aliot-Marie de lui fournir de quoi alimenter ses fantasmes. Page 176, Marcel Gay écrit : « les élus craignent désormais que l’on promène un jour leur tête au bout d’une pique. ». Il suffit de se plonger dans les archives du Canard enchaîné pour se rendre compte que, bien avant le déclenchement de l’affaire de Tarnac, le locataire de La Lanterne (résidence préférée de Nicolas Sarközy avant, en date, l’appartement de Carla Bruni, et toujours préférée à l’Élysée), s’inquiétait d’une future « ultra-gauche ».
Michèle Aliot-Marie, titulaire des ministères de l’Intérieur puis de la Justice n’a, dans un premier temps, que suivi les consignes. Alors qu’une partie de la majorité doute de l’endurance de l’effet Nicolas sur l’électorat, la Chancellerie doit avoir à cœur de ménager tant les excitations du lider minimo que l’avenir… Toutes ces choses ne sont pas bonnes à dire, mais comme nous en devisions avec Marcel Gay, nominé du Prix du Pamphlet (remporté par Yann Kerninon pour Tentative d’assassinat du bourgeois qui est moi), l’insurrection qui vient ne prend pas naissance qu’à gauche. On peut d’ailleurs se demander si, chez Julien Coupat et d’autres, en dépit des apparences réelles ou fabriquées, l’insurrection à venir n’est pas à chercher chez Yann Kerninon, et son essai de vivre en étant non plus anti-bourgeois mais non-bourgeois, en étant réellement vivant tout simplement.

L’apport de Marcel Gay au débat ne réside pas uniquement dans son éclairage du contexte, tant national qu’international. Certes, il a bénéficié des confidences d’enquêteurs. Tout comme Laïd Samari, autre plume de l’Est Républicain, est parfois le relai des fuites organisées par les services de police, Marcel Gay, à l’instar de feu Jean-Michel Bezzina (ancien de RTL pour le Grand Est), a ses sources privilégiées. Alors que la plupart des journalistes se sont branchés sur « Radio ministères » (les chargées de presse) avant de progressivement donner la parole aux avocats des mis en examen, Michel Gay a pu, assez tôt, auprès des gendarmes et des policiers, recueillir des demi-mots, des semi-confidences et des hémi-indices qui n’étaient pas destinés à conforter les suspicions à l’encontre de Julien Coupat. Mais tant les gendarmes que les policiers ont, d’emblée, estimé crédible que Julien Coupat ou ses proches aient eu, de loin sinon de près, eu à voir avec les faits qui leur sont reprochés. Or, à l’heure actuelle, il semblerait qu’ils ne les aient même pas facilités, si ce n’est en fournissant des bases idéologiques aujourd’hui contestées par ceux-là même qui leur reprochent leur désengagement de l’action. Marcel Gay détaille aussi le débat qui divise non pas la mouvance, mais les divers courants dits autonomes. Coupat n’est certes pas le chef de file d’une « ultra-gauche ». Il est même partiellement désavoué du fait de son attitude, de ses déclarations à la presse.

Sans remonter à Alain Peyreffite, à Marcelin, à Pasqua et aux autres apôtres du tout-sécuritaire et de la manipulation des consciences, Marcel Gay, sans jamais se mettre en avant, s’est attaché à démonter les ressorts d’une plus vaste machination. Sa conclusion peut paraître réductrice. Il cite le rapport d’Amnesty International d’avril 2009 : « la situation est telle en France que les forces de l’ordre se sentent au-dessus des lois. ». Elle le serait s’il n’avait pas auparavant expliqué le pourquoi d’une telle appréciation. Les policiers, et désormais les gendarmes, sont sous pression et leurs appréciations importent peu. Tout comme les généraux de la Wehrmacht, tentant de tempérer Hitler qui qualifiait de traitre quiconque contestait l’issue envisagée de la bataille des Ardennes, ils n’ont plus le choix. Ils n’ont plus obligation de moyens, mais de résultats. Il leur faut remplir les objectifs sous peine d’être mutés, voire de devoir renoncer à tout autre avancement que l’échelle indiciaire liée à l’ancienneté. Quant à la magistrature « debout » (le parquet, le ministère public, s’expriment debout et non assis en audience), elle se sait de plus en plus « pliée ».

Pour Marcel Gay, les poursuites contre Julien Coupat visent à dire à tout citoyen : soyez conformes à ce qu’on attend de vous. Conformes en tous points. Il ne suffit plus de ne pas manifester (Coupat et les mis en examen de Tarnac participaient à des manifestations), mais il convient aussi de ne plus s’abstraire. Même la résistance passive et muette peut devenir suspecte. De quoi inciter même les plus conciliants ou indifférents à se radicaliser. Pour un Alain Bauer, criminologue sécuritaire dont Marcel Gay a recueilli les propos, l’action préventive contre le Comité invisible vise à éradiquer, dès les prémisses, toute tentative de radicalisation : Alain Bauer site ainsi le Ben Laden de 1996 « qui a fait tout ce qu’il a écrit. » Pour un autre observateur des groupes informels, Sébastien Schifres, à l’inverse, l’explication de la violence découle de la « doctrine » d’Alain Bauer. Marcel Gay expose que « la radicalisation d’un groupe ou le passage à la lutte armée (…) fait suite à la répression de l’État. » De quel État s’agit-il vraiment, d’ailleurs ? Le fiasco du sommet de Copenhague sur l’environnement laisse planer le doute. Qui, en fait, décide de quoi ? Sans tomber dans la théorie du complot, on peut se demander qui, pour celui semblant à présent avoir motivé les mises en examen et la longue détention de Julien Coupat, a décidé réellement de quoi. Car « l’industrie de la peur » que désigne Marcel Gay, si elle profite aussi à l’appareil d’État, n’a pas que lui pour bénéficiaires. Ce ne sont certes pas les populations américaine ou française qui bénéficient le plus des retombées financières positives des guerres qui se poursuivent en Irak ou Afghanistan. Pour un Dick Cheney ou un Donald Rumsfeld, combien d’élus n’ont pu bénéficier que des miettes, et ont pâti des inconvénients de la ligne républicaine lors de leur dernière campagne électorale ?

Ce Coup de Tarnac a aussi pour mérite de lever de nouveau le voile sur les mensonges ou omissions du lobby de l’énergie nucléaire. Sur les voies d’acheminement des convois de matières nucléaires, ce ne sont pas des Julien Coupat (si tant était qu’il soit jamais démontré qu’il ait eu, de près ou de loin, à voir avec la pose de crochets) qui sont le plus à craindre, mais des accidents ou de véritables attentats destinés à propager la terreur et la désolation. Ce n’est pourtant pas un acte malveillant ou un accident qui a paralysé un temps tous les transports de combustibles irradiés en Europe de l’Ouest, mais un rapport. Lequel établissait que la contamination par irradiation de ces transports était « plusieurs centaines de fois supérieure à la norme admise. ». Et parfois « 2 000 fois supérieure ». Les autorités allemandes ont pu déterminer que « depuis quinze ans, les exploitants des centrales savaient et n’avaient rien dit. ». Depuis, selon les scientifiques des organisations écologiques, la situation aurait empiré. Mais les fuites ministérielles vers la presse sont beaucoup moins spectaculaires que celles ayant visé les Neuf de Tarnac et d’autres. Utiliser des toilettes d’aire autoroutière distantes de plus de 50 m d’un camion porteur du trèfle radioactif expose à des radiations. Ce ne sont pas les convois qu’on arrête, mais celles et ceux qui, simplement, les freinent et tentent de faire entendre d’autres raisonnements, voire bientôt, celles et ceux qui auraient la velléité de penser autrement. La catastrophe qui vient, elle, progresse silencieusement. Qu’on ne s’y méprenne pas : l’affaire de Tarnac n’est pas un coup d’épée dans l’eau, c’est l’une des « premières » politico-judiciaro-policières destinée à rôder les futurs scénarios. Pour que les radiations restent sans odeur, les aliments sans autres saveurs qu’artificielles, il faut qu’il n’y ait pas de fumée sans feu, quitte à attiser les braises.








+ À PROPOS:

• Lire en ligne un extrait de "LE COUP DE TARNAC" ... iCi

• Interview vidéo de M.Gay (avril 2009) sur France3 Limousin-Poitou-Charentes ... iCi

• "Le dossier est truqué" - Interview de M.Gay pour le journal Sud Ouest (juin 2009) ... iCi